Remboursement des dépenses aux élections municipales

Le DGEQ tarde à terminer ses vérifications

Cela fait près de 18 mois que les élections municipales sont terminées, mais le Directeur général des élections du Québec (DGEQ) n’a toujours pas réussi à réaliser le travail de vérification permettant le remboursement des dépenses des partis politiques. Et aucune échéance n’est avancée.

À pareille date l’année dernière, les représentants des partis politiques attendaient le versement des sommes dues en juin, en raison des vérifications par le DGEQ qui tardaient. Puis, il a été question de septembre, ensuite, de la fin de l’automne. Cette semaine, le DGEQ ne se prononçait plus sur l’échéancier pour mener à bien son travail. Tout au plus soulignait-on que 15 dossiers touchant une dizaine de villes au Québec restent à finaliser.

« On est tributaires des informations que doivent nous fournir les trésoriers ou les représentants des partis. C’est pour ça qu’on ne veut pas s’avancer sur une date », a indiqué Julie St-Arnaud, porte-parole du DGEQ. Cette dernière a souligné que le DGEQ a fait appel à des ressources supplémentaires, qui sont toujours en poste, pour faire face au surcroît de travail.

La spécialiste de gestion municipale Danielle Pilette, professeure à l’Université du Québec à Montréal, soupçonne que le DGEQ « ne doit pas avoir beaucoup de collaboration » dans un contexte où la pérennité des partis politiques est plutôt rare, hormis dans les grandes villes, et donc que les équipes électorales sont souvent passagères. « Il y a beaucoup d’informel dans le monde municipal et […], si on parle du système électoral municipal, alors là c’est très artisanal et improvisé », ajoute Mme Pilette.

Situations délicates

Reste que d’ici à ce que le remboursement complet des dépenses électorales soit effectué, des partis politiques se trouvent dans des situations parfois délicates, reconnaît-on au DGEQ. Des militants ou des élus qui ont avancé de l’argent pour la tenue de la campagne électorale de 2017 doivent patienter plus longtemps que prévu, ou des partis doivent payer les intérêts sur le solde de leurs emprunts d’ici à ce que le DGEQ termine l’analyse des dossiers. Au début du mois, le parti qui forme l’opposition officielle à Montréal, Ensemble Montréal, soulignait que sa situation financière dépendait en partie de la vérification du DGEQ. Environ un quart de million de dollars est attendu en remboursement.

Ces retards sont la conséquence directe des nouvelles règles de financement public mises en place pour le scrutin de 2017. Toutes les villes de plus de 20 000 habitants versent un revenu d’appariement aux partis politiques et aux candidats indépendants admissibles : pour chaque dollar amassé durant l’année électorale, la ville donne 2,50 $ avec l’autorisation du DGEQ. Jusque-là, seuls Montréal et Québec étaient visés par cette règle.

Danielle Pilette est critique à l’égard de cette forme de financement public et estime que le dossier devrait être revu « parce que c’est une formule vertueuse, mais qui est plus adaptée à l’instance provinciale que municipale », croit-elle.

De son côté, le DGEQ entend faire le bilan de la situation à laquelle ses équipes ont été confrontées. « On proposera des solutions. Je ne sais pas encore de quelle nature elles seront. Est-ce que ce sera dans l’organisation du travail chez nous ou dans la collaboration avec les trésoriers ? On fera une réflexion pour que les délais ne se reproduisent plus », a affirmé Mme St-Arnaud.

Bike and Tattoo Show

La police s’invite à Saint-Hyacinthe

Les policiers seront très visibles, en fin de semaine, autour du pavillon Jefo de Saint-Hyacinthe, où se déroule depuis hier soir la 21e édition du Bike and Tattoo Show.

Des membres des Hells Angels et de leurs clubs-écoles ou sympathisants sont régulièrement présents à cet évènement qui se déroulait autrefois à Laval, mais qui a déménagé dans la capitale agroalimentaire cette année, pour une raison inconnue.

La Presse a demandé aux organisateurs sur la page Facebook de l’évènement pourquoi il avait été déplacé, mais personne ne nous avait répondu au moment d’écrire ces lignes.

Les policiers seront sur place, rue Beauparlant, pour enquêter sur les motards qui se rendront à l’exposition, prendre des photos des sujets d’intérêt et ainsi rafraîchir leurs albums de renseignements, surveiller l’évènement et intervenir en cas d’incidents.

Pas de vêtements à l’effigie des Hells Angels

Fait à noter, selon nos informations, contrairement aux années passées, il n’y aurait à cette 21e édition du Bike and Tattoo Show aucun comptoir de vente de vêtements à l’effigie des Hells Angels ou affichant un message d’appui au groupe.

Nous avons demandé pourquoi aux organisateurs, mais n’avons pas obtenu de réponse. Selon une source policière qui a requis l’anonymat, cette décision aurait été prise par les organisateurs. « Il semble que de plus en plus d’organisateurs de ce type d’évènements ne veulent plus être associés aux Hells Angels ou avoir de la mauvaise publicité », affirme notre source.

En août 2017, des sympathisants des Hells Angels avaient installé un kiosque de vente de vêtements Support 81 sur le terrain de l’exposition agricole de Saint-Hyacinthe.

Le nombre 81 désigne les huitième et première lettres de l’alphabet, « H-A », pour Hells Angels.

Des journalistes avaient débusqué l’installation, et les responsables avaient démonté celle-ci et quitté les lieux, en raison de la pression populaire et du mécontentement exprimé par le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation de l’époque, Laurent Lessard.

Pour joindre Daniel Renaud, composez le 514 285-7000, poste 4918, écrivez à drenaud@lapresse.ca ou écrivez à l’adresse postale de La Presse.

Tuerie de la Grande Mosquée de Québec

« Alexandre n’avait aucun lien avec le terrorisme », écrit Raymond Bissonnette

Le gouvernement de Justin Trudeau doit cesser de décrire la tuerie de la Grande Mosquée de Québec comme un acte terroriste, estime le père d’Alexandre Bissonnette, qui voit dans cette désignation lourde de conséquences un « danger » bien réel pour sa famille.

Dans une lettre envoyée hier matin au premier ministre du Canada, Raymond Bissonnette rappelle que M. Trudeau a lui-même qualifié le crime commis par son fils d’« acte terroriste » dès le lendemain de la tuerie, et plusieurs fois par la suite. Plusieurs membres de son gouvernement l’ont fait également.

Or, aucune accusation de terrorisme n’a été portée contre Alexandre Bissonnette, qui a été condamné à 40 ans de prison en février dernier pour son crime, qui a fait six morts parmi les fidèles de la mosquée, le 29 janvier 2017.

« Je considère que les déclarations répétées qualifiant, sans fondement, Alexandre Bissonnette de “terroriste” ont déjà causé un sérieux préjudice à ma famille. Pour cette raison, je vous demanderais respectueusement de vous en tenir aux conclusions de la Couronne, de rétablir les faits et ne plus qualifier Alexandre Bissonnette de terroriste », écrit Raymond Bissonnette dans sa lettre, qu’il a transmise aux médias.

« Je tiens à répéter que le crime commis est un acte des plus terribles, écrit-il. L’absence d’accusations terroristes ne diminue en rien la gravité du crime. Alexandre n’avait aucun lien avec le terrorisme ni aucune idéologie particulière.

« Je ne suis pas un expert, cependant il m’apparaît évident que de qualifier une personne ou un crime de “terroriste” ajoute une dimension sociale et politique qui peut s’avérer lourde de conséquences. On comprend bien pourquoi les chefs d’État sont très prudents et attendent les résultats des enquêtes avant de qualifier un tel acte », poursuit-il dans sa lettre.

« Danger »

« Il m’apparaît aussi que l’étiquette accolée à Alexandre a amplifié de façon exponentielle le danger pour ma famille », ajoute Raymond Bissonnette, qui rappelle que deux mois après la tuerie, une personne a pris l’avion de Londres pour Québec avec l’intention de venger l’attaque à la mosquée. Cette personne, qui avait cherché à savoir où habitait la famille d’Alexandre Bissonnette, a par la suite été condamnée et expulsée du pays.

« Le danger pour ma famille est bien réel, écrit Raymond Bissonnette. Est-il irréaliste de penser que ce danger guette aussi tout Canadien ici et à l’étranger, qui pourrait devenir la cible d’extrémistes pensait venger une “attaque terroriste” survenue dans une mosquée au Canada ? »

Jeux de la Francophonie

Sherbrooke ne sera pas candidate, tranche Québec

Québec ne soumettra pas la candidature de la ville de Sherbrooke pour les Jeux de la francophonie en 2021 parce que « les conditions gagnantes » ne sont pas réunies. La ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Nadine Girault, a annoncé hier la décision de son gouvernement au maire de Sherbrooke, Steve Lussier. Selon nos informations, le risque de dépassement des coûts, notamment en raison de l’échéancier serré, inquiétait la ministre Girault. Québec et Ottawa devaient s’entendre sur le financement de l’activité, estimé à 74 millions, selon le gouvernement Legault. Cette facture ne tenait cependant pas compte des 10 millions de frais additionnels pour assurer la sécurité. Québec s’était déjà dit prêt à allonger 17 millions alors qu’Ottawa voulait payer la moitié de la note. Chez les libéraux fédéraux, la décision de Québec est accueillie avec déception, a-t-on indiqué à La Presse. En janvier dernier, le premier ministre du Nouveau-Brunswick, Blaine Higgs, a annoncé qu’il ne présenterait pas comme prévu les Jeux de la francophonie en 2021 en raison de l’explosion des coûts liés à l’organisation et du manque d’appui d’Ottawa. — Fanny Lévesque, La Presse

Association des architectes paysagistes du Québec

François Cardinal reçoit le prix Frederick-Todd

François Cardinal, éditorialiste en chef à La Presse et directeur principal de la section Débats, a reçu hier le prix Frederick-Todd, catégorie Personnalité publique, décerné par l’Association des architectes paysagistes du Québec (AAPQ). La récompense, remise devant 300 personnes au terme du colloque Transformer nos rues : un enjeu pluridisciplinaire, souligne la contribution de personnalités à « la protection, la mise en valeur, la gestion ou la création de paysages favorables à un cadre de vie durable, fonctionnel, esthétique et sain pour la population ». En plus de saluer le travail de conférencier et d’analyste de François Cardinal, l’AAPQ rappelle, dans un communiqué, que l’éditorialiste a publié les essais Le mythe du Québec vert et Perdus sans la nature, a dirigé le collectif Rêver Montréal et coécrit le livre Et si la beauté rendait heureux. Les architectes paysagistes Denise Blais et Myke Hodgins ont quant à eux vu leur travail honoré par un prix Frederick-Todd dans la catégorie Membre.

— La Presse

Politique fédérale

Le ministre Dominic LeBlanc encore atteint d’un cancer

Le ministre des Affaires intergouvernementales et du Nord et du Commerce intérieur, Dominic LeBlanc, est de nouveau atteint d’un cancer et s’absentera de ses fonctions de façon temporaire, le temps de suivre ses traitements. « Il y a quelques semaines, j’ai consulté mon médecin pour ce qui semblait être des symptômes liés à la grippe. Après une série de tests, mon médecin m’a diagnostiqué une forme de lymphome non hodgkinien », a indiqué le ministre LeBlanc, dans une déclaration envoyée aux médias en milieu d’après-midi. « Je me retirerai temporairement de mes fonctions au cabinet pour me concentrer sur ma santé. J’ai commencé mon traitement et il durera plusieurs semaines. Une fois que j’aurai terminé mon traitement, j’ai hâte de reprendre mes fonctions au cabinet », a-t-il ajouté, précisant qu’il entend toujours briguer un nouveau mandat aux élections d’octobre. Dominic LeBlanc a lutté une première fois contre le cancer en 2017. Il était alors atteint d’une leucémie lymphoïde chronique. 

— Fanny Lévesque, La Presse

Changements climatiques

De jeunes militants interpellent la ministre McKenna

Les jeunes Québécois à l’origine du mouvement étudiant pour le climat ont interpellé la ministre canadienne de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna, en marge du Sommet des champions de la nature, jeudi, à Montréal. L’étudiant Louis Couillard, de la coalition La planète s’invite à l’université, et l’adolescente Sara Montpetit, du groupe Pour le futur Mtl, se sont invités à une conférence de presse de la ministre pour s’entretenir avec elle, ont-ils rapporté sur les réseaux sociaux. La ministre leur a accordé une dizaine de minutes, a indiqué à La Presse sa porte-parole, Sabrina Kim. Les deux militants lui ont présenté les quatre revendications à l’origine de la mobilisation étudiante des derniers mois, dont l’adoption d’une loi forçant l’atteinte des cibles recommandées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C.

— Jean-Thomas Léveillé, La Presse

Projet de loi sur la laïcité

Pas d’enquête de la CMQ sur les propos de Steinberg et Shand

La Commission municipale du Québec (CMQ) ne se penchera pas sur les propos incendiaires du maire d’Hampstead et de la conseillère d’arrondissement d’Anjou, affirmant qu’ils ne relèvent pas de sa juridiction. Le maire d’Hampstead, William Steinberg, avait soulevé la controverse en comparant le projet de loi 21 sur la laïcité à une forme de « nettoyage ethnique ». Pour ce qui est la conseillère municipale d’Anjou, Lynne Shand, ce sont ses propos sur les femmes musulmanes qui ont fait débat. Elle s’était plainte dans un message sur le réseau social Facebook d’avoir été traitée par une femme voilée, portant le hijab, lors d’un rendez-vous ophtalmologique. Les deux élus avaient fait l’objet de plaintes à la CMQ pour leurs propos, propos qui avaient été largement dénoncés, du premier ministre canadien, Justin Trudeau, à son homologue québécois, François Legault, en passant par la mairesse de Montréal, Valérie Plante. Mais, par voie de communiqué, la Commission municipale dit ne pouvoir statuer sur le débat. « Pour que la Commission ait compétence, il faut que l’acte reproché soit commis par un élu municipal et que l’acte soit interdit par une règle de conduite prévue au code d’éthique et de déontologie de la municipalité où il siège », peut-on lire dans le communiqué. — Isabelle Grignon-Francke, La Presse

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