Mélissa Verreault

QUI EST-ELLE ?

Mélissa Verreault est titulaire d’une maîtrise en création littéraire à l’UQAM et a publié son premier roman, Voyage léger, en 2011 aux éditions La Peuplade. Un recueil de nouvelles, Points d’équilibre, a suivi en 2012. Lancé en 2014, L’angoisse du poisson rouge s’est retrouvé finaliste au Prix des libraires du Québec. Les voies de la disparition, qui se promène de l’Italie des années 80 au Montréal d’aujourd’hui en passant par la campagne québécoise des années 50, en est la suite, même s’il peut se lire indépendamment.

Mélissa Verreault

VOYAGE

Thaïlande, Floride, Alpes françaises, les personnages des Voies de la disparition se promènent beaucoup. « Le voyage est toujours dans mes livres, car ça me permet de voyager par procuration. Je n’étais jamais allée en Thaïlande, j’y suis allée un peu en faisant mes recherches. » Mélissa Verreault, qui donne d’ailleurs à l’Université Laval un cours sur la littérature nomade, essaie de toujours garder « la posture du voyageur » dans la vie et dans son travail. « Du voyageur, et non pas du touriste, précise-t-elle. C’est cette espèce de capacité d’émerveillement constant, qui permet de trouver comment raconter, comment rendre les choses belles et intéressantes. C’est mon éthique d’écrivaine, ensuite les autres feront bien ce qu’ils voudront ! »

Les voies de la disparition Mélissa Verreault

La Peuplade 496 pages

Mélissa Verreault

Mémoire

Dans son œuvre, Mélissa Verreault parle beaucoup de la transmission et de la mémoire. Ici, la grand-mère de Manue souffre d’alzheimer. « J’ai été touchée par l’histoire d’un écrivain italien qui est atteint de cette maladie depuis des années. Ça fait écho au désir que j’ai d’explorer la mémoire dans ce livre. C’est pour ça que j’ai voulu connaître l’histoire de mes grands-parents avant qu’il soit trop tard. J’ai fait une longue entrevue avec eux pour qu’ils me racontent leurs souvenirs. Tout le monde devrait faire ça, pas juste avec ses grands-parents, mais aussi avec ses proches, ses amis. »

Mélissa Verreault

Maternité

Dans Les voies de la disparition, Manue et Flavio désirent avoir un enfant, mais Manue multiplie les fausses couches et sombre peu à peu dans la déprime. Quand on sait que Mélissa Verreault est l’heureuse maman de triplées de 4 ans, conçues naturellement, on se dit que la réalité de Manue est loin de la sienne ! « La maternité m’est rentrée dedans comme un dix-roues. C’est une expérience particulière, et j’avais envie de comprendre comment on peut vivre ça autrement. De toute façon, peu importe l’angle qu’on prend, on touche avec la maternité à quelque chose d’universel. » Manue, à qui rien ne réussit, voit sa difficulté à procréer comme un échec. « Elle veut performer dans quelque chose. Ça fait écho à une anxiété généralisée dans plein de domaines, quel genre de pression on se met et pourquoi. »

Mélissa Verreault

TERRORISME

Une des trames des Voies de la disparition est un attentat qui a eu lieu à la gare de Bologne, en Italie, en 1980, perpétré par un groupe d’extrême droite. Quinze ans après les attentats du 11 septembre 2001, Mélissa Verreault nous rappelle que rien n’a vraiment changé. « Oui, la roue se répète, mais avec des méthodes différentes. Ça m’a permis de réfléchir à notre époque, mais en prenant du recul. On n’a pas beaucoup avancé en 36 ans : c’est la même chose, sauf que l’ennemi est intérieur. Maintenant qu’on a aboli les frontières, l’ennemi est partout – mais il reste aussi intérieur, car l’ennemi, c’est l’humain. »

Mélissa Verreault

Ruralité

Entre des épisodes qui se déroulent dans la campagne mauricienne des années 50 et une finale où tous les personnages se retrouvent dans une maison du village de L’Avenir, Mélissa Verreault fait, dans Les voies de la disparition, un genre de retour à la terre et à ses racines. « Quand j’ai découvert le village de L’Avenir par hasard il y a un an et demi, je savais que mon livre s’y finirait. Puis je me suis dit : mais comment je me rends là, maintenant ? J’y suis arrivée, mais en faisant un petit détour par la Thaïlande… » Mélissa Verreault a aussi creusé du côté de l’histoire de ses grands-parents pour les chapitres plus historiques. « Dans L’angoisse du poisson rouge, je remontais à la source de mon chum. Mais je n’avais pas creusé ma propre histoire, je n’étais pas allée voir mes ancêtres. Il était temps que je le fasse. »

Mélissa Verreault

Amour

Au cœur du diptyque formé par L’angoisse du poisson rouge et Les voies de la disparition, il y a l’histoire d’amour entre Manue et Flavio, qui se sont rencontrés dans le premier et qui vivent en couple dans le suivant. « Ben oui ! C’est un grand thème universel, car au-delà des autres sujets, la guerre, le terrorisme, ce qui triomphe, c’est toujours l’amour ! », dit en souriant Mélissa Verreault, qui a d’ailleurs choisi la photo d’un vieux couple, ses grands-parents, pour illustrer ce thème. « Je crois à l’amour qui dure longtemps, mais qui n’est pas facile. Autant mes livres parlent de sujets sombres et difficiles, autant il faut qu’il y ait un espoir. Il est mince, mais il est là. Dire que l’amour se peut, même si ce n’est pas à la mode, ça donne un sens à notre vie. »

MÉLISSA VERREAULT

VOYAGE DANS LE TEMPS

Deux ans après L’angoisse du poisson rouge, Mélissa Verreault s’affirme avec Les voies de la disparition comme une auteure qui sait faire vivre le présent et le passé, l’ici et l’ailleurs. Nous avons suivi avec elle la cartographie de son roman à partir des photos qu’elle nous a fournies.

Terrorisme

Une des trames des Voies de la disparition est un attentat qui a eu lieu à la gare de Bologne, en Italie, en 1980, perpétré par un groupe d’extrême droite. Quinze ans après les attentats du 11 septembre 2001, Mélissa Verreault nous rappelle que rien n’a vraiment changé. « Oui, la roue se répète, mais avec des méthodes différentes. Ça m’a permis de réfléchir à notre époque, mais en prenant du recul. On n’a pas beaucoup avancé en 36 ans : c’est la même chose, sauf que l’ennemi est intérieur. Maintenant qu’on a aboli les frontières, l’ennemi est partout – mais il reste aussi intérieur, car l’ennemi, c’est l’humain. »

Victimes

« Ça m’intéressait de creuser l’histoire d’individus qui ont marqué cette histoire », dit Mélissa Verreault. En commençant par les victimes : dans des chapitres très poignants, elle retrace le chemin qui a mené plusieurs d’entre eux à la gare de Bologne ce matin-là. « Chaque fois, tu voyais le destin à l’œuvre », explique-t-elle. Mélissa Verreault s’est aussi penchée sur ceux qui auraient commis ce crime. « Ce qui m’intéressait, c’est à quel moment on bascule dans la vie, quand nos qualités deviennent de grands défauts dangereux pour l’humanité. »

Amour

Au cœur du diptyque formé par L’angoisse du poisson rouge et Les voies de la disparition, il y a l’histoire d’amour entre Manue et Flavio, qui se sont rencontrés dans le premier et qui vivent en couple dans le suivant. « Ben oui ! C’est un grand thème universel, car au-delà des autres sujets, la guerre, le terrorisme, ce qui triomphe, c’est toujours l’amour ! », dit en souriant Mélissa Verreault, qui a d’ailleurs choisi la photo d’un vieux couple, ses grands-parents, pour illustrer ce thème. « Je crois à l’amour qui dure longtemps, mais qui n’est pas facile. Autant mes livres parlent de sujets sombres et difficiles, autant il faut qu’il y ait un espoir. Il est mince, mais il est là. Dire que l’amour se peut, même si ce n’est pas à la mode, ça donne un sens à notre vie. »

Maternité

Dans Les voies de la disparition, Manue et Flavio désirent avoir un enfant, mais Manue multiplie les fausses couches et sombre peu à peu dans la déprime. Quand on sait que Mélissa Verreault est l’heureuse maman de triplées de 4 ans, conçues naturellement, on se dit que la réalité de Manue est loin de la sienne ! « La maternité m’est rentrée dedans comme un dix-roues. C’est une expérience particulière, et j’avais envie de comprendre comment on peut vivre ça autrement. De toute façon, peu importe l’angle qu’on prend, on touche avec la maternité à quelque chose d’universel. » Manue, à qui rien ne réussit, voit sa difficulté à procréer comme un échec. « Elle veut performer dans quelque chose. Ça fait écho à une anxiété généralisée dans plein de domaines, quel genre de pression on se met et pourquoi. »

Italie

L’Italie – et les Italiens ! – est au cœur des deux plus récents romans de Mélissa Verreault. Autant sur le plan historique que personnel, puisque le personnage de Flavio est inspiré de son propre amoureux. « J’avais besoin de creuser l’histoire de l’Italie pour connaître la culture de mon mari », dit celle qui va passer au moins un mois par année dans sa belle-famille. « Mais là, je pense que c’est la fin du cycle italien. Quand on écrit un livre, il faut qu’il y ait un appel irrésistible. Pour Bologne, j’avais cette impulsion, sans savoir pourquoi ni comment je mettrais ça en lien avec tout le reste. C’est un livre qui m’était nécessaire, mais là j’ai l’impression d’avoir fait une boucle. C’est l’étape avant le passage à autre chose. »

Ruralité

Entre des épisodes qui se déroulent dans la campagne mauricienne des années 50 et une finale où tous les personnages se retrouvent dans une maison du village de L’Avenir, Mélissa Verreault fait, dans Les voies de la disparition, un genre de retour à la terre et à ses racines. « Quand j’ai découvert le village de L’Avenir par hasard il y a un an et demi, je savais que mon livre s’y finirait. Puis je me suis dit : mais comment je me rends là, maintenant ? J’y suis arrivée, mais en faisant un petit détour par la Thaïlande… » Mélissa Verreault a aussi creusé du côté de l’histoire de ses grands-parents pour les chapitres plus historiques. « Dans L’angoisse du poisson rouge, je remontais à la source de mon chum. Mais je n’avais pas creusé ma propre histoire, je n’étais pas allée voir mes ancêtres. Il était temps que je le fasse. »

Mémoire

Dans son œuvre, Mélissa Verreault parle beaucoup de la transmission et de la mémoire. Ici, la grand-mère de Manue souffre d’alzheimer. « J’ai été touchée par l’histoire d’un écrivain italien qui est atteint de cette maladie depuis des années. Ça fait écho au désir que j’ai d’explorer la mémoire dans ce livre. C’est pour ça que j’ai voulu connaître l’histoire de mes grands-parents avant qu’il soit trop tard. J’ai fait une longue entrevue avec eux pour qu’ils me racontent leurs souvenirs. Tout le monde devrait faire ça, pas juste avec ses grands-parents, mais aussi avec ses proches, ses amis. »

Voyage

Thaïlande, Floride, Alpes françaises, les personnages des Voies de la disparition se promènent beaucoup. « Le voyage est toujours dans mes livres, car ça me permet de voyager par procuration. Je n’étais jamais allée en Thaïlande, j’y suis allée un peu en faisant mes recherches. » Mélissa Verreault, qui donne d’ailleurs à l’Université Laval un cours sur la littérature nomade, essaie de toujours garder « la posture du voyageur » dans la vie et dans son travail. « Du voyageur, et non pas du touriste, précise-t-elle. C’est cette espèce de capacité d’émerveillement constant, qui permet de trouver comment raconter, comment rendre les choses belles et intéressantes. C’est mon éthique d’écrivaine, ensuite les autres feront bien ce qu’ils voudront ! »

Qui est Mélissa Verreault ?

Mélissa Verreault est titulaire d’une maîtrise en création littéraire à l’UQAM et a publié son premier roman, Voyage léger, en 2011 aux éditions La Peuplade. Un recueil de nouvelles, Points d’équilibre, a suivi en 2012. Lancé en 2014, L’angoisse du poisson rouge s’est retrouvé finaliste au Prix des libraires du Québec. Les voies de la disparition, qui se promène de l’Italie des années 80 au Montréal d’aujourd’hui en passant par la campagne québécoise des années 50, en est la suite, même s’il peut se lire indépendamment.

Les voies de la disparition

Mélissa Verreault

La Peuplade

496 pages

Mélissa Verreault

Victimes

« Ça m’intéressait de creuser l’histoire d’individus qui ont marqué cette histoire », dit Mélissa Verreault. En commençant par les victimes : dans des chapitres très poignants, elle retrace le chemin qui a mené plusieurs d’entre eux à la gare de Bologne ce matin-là. « Chaque fois, tu voyais le destin à l’œuvre », explique-t-elle. Mélissa Verreault s’est aussi penchée sur ceux qui auraient commis ce crime. « Ce qui m’intéressait, c’est à quel moment on bascule dans la vie, quand nos qualités deviennent de grands défauts dangereux pour l’humanité. »

Mélissa Verreault

Italie

L’Italie – et les Italiens ! – est au cœur des deux plus récents romans de Mélissa Verreault. Autant sur le plan historique que personnel, puisque le personnage de Flavio est inspiré de son propre amoureux. « J’avais besoin de creuser l’histoire de l’Italie pour connaître la culture de mon mari », dit celle qui va passer au moins un mois par année dans sa belle-famille. « Mais là, je pense que c’est la fin du cycle italien. Quand on écrit un livre, il faut qu’il y ait un appel irrésistible. Pour Bologne, j’avais cette impulsion, sans savoir pourquoi ni comment je mettrais ça en lien avec tout le reste. C’est un livre qui m’était nécessaire, mais là j’ai l’impression d’avoir fait une boucle. C’est l’étape avant le passage à autre chose. »

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