Alimentation sur le pouce

Lunch santé de la… distributrice

Une distributrice offre généralement des chips, des sandwichs et d’énormes galettes. À la gare Centrale de Montréal, depuis novembre, la machine Portions propose d’alléchantes salades et des parfaits en pots. Deux autres distributrices Portions sont installées à McGill, à la bibliothèque Redpath et au pavillon de sciences médicales McIntyre.

C’est Ryan Hutman, un entraîneur sportif, qui a eu l’idée de vendre des repas santé, après avoir constaté que les efforts de ses clients étaient minés par leur alimentation sur le pouce. Avec son père Aaron, il a conçu des repas nutritifs vendus en épicerie.

Comme les profits étaient minces, le duo a décidé de proposer ses recettes sans intermédiaires, dans des machines. « Au départ, je n’étais pas chaud à l’idée des distributrices, dit Aaron Hutman, copropriétaire de Portions. Je constate maintenant qu’elles ont plein d’avantages, notamment le fait d’être disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. »

« Il y a toujours des “cochonneries” dans ces machines, puisque ce sont des produits faits pour durer six mois. Comme dans tout, il faut du changement. Aujourd’hui, les gens sont prêts à y trouver des mets nutritifs, servis dans des beaux pots de plastique recyclable. »

— Aaron Hutman, copropriétaire de Portions

Manger dans le pot

Comment ça marche ? Une fois devant la distributrice, un grand écran permet d’explorer le menu, qui comprend des salades, du chili, des petits contenants de protéines (poulet, thon, œuf cuit dur), des collations et des parfaits au yogourt grec. Une fois son choix fait, on paie par carte, et le bocal désiré tombe dans la machine.

Rencontrées à la gare Centrale, Manon Morasse et Martine Paquin étaient intriguées par la distributrice. « Est-ce que c’est frais ? », ont-elles demandé. « On trouve ça cute », a commenté Mme Paquin. « C’est pratique pour les gens qui vont prendre le train », a ajouté Mme Morasse.

« C’est fait pour être mangé dans le pot, explique Aaron Hutman. La vinaigrette est dans un petit contenant à part, ce qui fait que le client contrôle la quantité qu’il veut mettre. » Il suffit d’assaisonner, de refermer le couvercle et de secouer le pot pour mélanger la vinaigrette, avant de déguster.

On a testé

La Presse a testé une salade asiatique, payée 9,99 $ plus taxes. La laitue romaine, les amandes et les pois mange-tout étaient croquants, le tempeh était goûteux, mais la vinaigrette au miel était trop sucrée. Plus important : avec 17 g de protéines et 10 g de fibres, ce repas a permis d’être rassasié pendant un bon moment. Autre essai : la salade mexicaine au quinoa, vendue 6,99 $. Le quinoa était ferme, le poivron rouge était frais, mais les morceaux de mangue se faisaient rares.

Petits hics : il n’a pas été possible d’avoir un reçu par courriel (ça s’en vient, assure Aaron Hutman) et les fourchettes de plastique n’étaient pas emballées (ça doit aussi être corrigé).

Les plats Portions sont préparés dans l’arrondissement de Saint-Laurent, avec des ingrédients locaux – notamment de l’entreprise d’agriculture urbaine La boîte maraîchère, de Laval – lorsque possible.

« On n’utilise pas du bio pour le moment, parce que ce serait de 20 à 30 % plus cher. »

— Aaron Hutman

Les pots sont retirés de la vente « après quatre ou cinq jours », assure-t-il, et donnés à l’organisme communautaire Mada.

Les produits les plus populaires sont le Power Meal contenant œuf, roquette, lentilles et quinoa, ainsi que la salade californienne au chou nappa, avec pois chiches et raisins rouges. « On est encore loin de nos objectifs de vente, dit Aaron Hutman. On avance tranquillement. Notre plan est d’avoir au moins 10 distributrices à la fin de l’année. »

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