Le Monstr

Qui est l’artiste ?

Ayant un style minimaliste et un trait simplifié, Le Monstr a été influencé par son père, Minh Tran, également artiste (atelierminhtran.com). Il a aussi appris en faisant des graffitis dans la rue et sur les bancs d’école, en graphisme et en arts visuels à Paris. Arrivé à Montréal en 2012 pour changer d’air, il a d’abord collaboré avec Under Pressure (il a alors créé une œuvre dans les locaux des Foufounes électriques) avant de se joindre, il y a un an, à LNDMRK, l’agence des fondateurs de Mural (André Bathalon, Yan Cordeau, Alexis Froissart et Nicolas Munn Rico), qui lui confient régulièrement des contrats créatifs. 

Processus

Le temps fascine Le Monstr. C’est le thème favori de son expression artistique, mais la durée des choses dicte aussi son style de vie. « Je fais un parallèle entre le temps et l’espace qui représente pour moi une autre dimension du temps, une dimension intéressante sur les plans tant symbolique que visuel, dit-il. Je me sers beaucoup des codes de l’espace, de l’exploration spatiale et de la nuit. »

UNE ŒUVRE DÉCORTIQUÉE

Un “Monstr” au square Saint-Louis

Le festival Mural l’a choisi en juin pour créer la première murale du secteur du square Saint-Louis. Le Monstr, de son vrai nom Benjamin Tran, vit et travaille depuis six ans à Montréal, lui qui est originaire d’Annecy, en France. Go Girls, qu’il a créée, est une œuvre qui parle du temps qui passe et des femmes qui s’affirment de plus en plus…

Artiste proche de l’univers de la BD, Le Monstr a une signature qu’on reconnaît immédiatement. Ses murales sont presque exclusivement en noir et blanc et il exécute toujours le même genre de dessins dans des compositions différentes. L’improvisation tient une grande place dans le travail de cet artiste de 27 ans. Il peut commencer par faire un bonhomme, mais s’il ne lui plaît pas, il l’efface et recommence. « Je commence toujours ma création par un personnage qui devient ma référence, et le reste en découle », dit-il.

Pour Go Girls, Le Monstr s’est inspiré d’une sérigraphie qu’il a créée pour la galerie Station 16. Une œuvre qui évoque le temps qui passe. « Pour dire aux gens de prendre leur temps », dit-il. Il a commencé par dessiner une femme astronaute aux cheveux bouclés et aux yeux fermés. Puis, chaque soir, il a réalisé de nouveaux croquis à partir d’une photo de ce qu’il avait peint pendant la journée. « J’ai procédé de cette façon pendant les huit jours durant lesquels j’ai créé cette œuvre que j’ai voulu consacrer aux femmes qui prennent les devants dans la société », dit-il.

Sur Go Girls, les personnages féminins sont tournés vers l’extérieur pour symboliser la femme tournée vers l’avenir. Le Monstr a aussi peint deux hommes, plus discrets. Les autres éléments de sa murale sont reliés à la lecture et à la nature. L’inscription LE ST-LOUIS renvoie au nom de l’immeuble sur lequel a été créée la murale.

Parallèlement aux murales, Le Monstr crée des tableaux, des sérigraphies, des œuvres en papier mâché. « Cette pratique est plus importante que les murales pour moi, dit-il. Chaque année, je pars en résidence un mois ou deux. C’est à ce moment-là que j’expose mes œuvres, notamment en Europe. Cette fin de semaine, je participe au festival Under Pressure, où je réalise une murale derrière le théâtre Sainte-Catherine. »

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