budgets

Deux groupes resteront sur leur faim à la lecture des budgets d’Ottawa, déposé aujourd’hui, et de Québec, dévoilé la semaine prochaine : les médecins et les usagers des transports collectifs.

Transports collectifs

Ottawa ne comblera pas les demandes de Couillard

Québec — Le premier ministre Philippe Couillard espérait que le gouvernement fédéral annonce des investissements majeurs dans les transports collectifs lorsqu’il présentera son budget, aujourd’hui. Il va être déçu : le ministre Morneau se contentera de répéter son engagement très général envers les transports collectifs, sans préciser les sommes allouées par province, encore moins par projet.

Et la semaine prochaine, dans son propre budget, le ministre Leitão ne sera pas plus précis. En point de presse, hier, M. Couillard a ciblé trois projets qui devraient être financés en priorité par Ottawa, lorsqu’il a présenté ses attentes par rapport au budget du ministre Bill Morneau. Deux de ces projets se trouvent à Montréal : le Réseau électrique métropolitain et le prolongement de la ligne bleue du métro.

M. Couillard s’attend à un « signal fort » de l’engagement fédéral dans ce dossier. Il souhaite aussi qu’Ottawa débloque des fonds pour financer la mise en place du Système rapide par bus (SRB) dans la région de Québec.

Or, selon les informations obtenues par La Presse, Québec sait à l’avance qu’Ottawa ne précisera aucun chiffre aujourd’hui. Même à Québec, on ne se risquera pas à prédire les coûts de ces trois projets. Le prolongement de la ligne bleue du métro et le SRB de Québec ont déjà été estimés à respectivement 3,9 milliards et 1,8 milliard. Mais ils n’apparaîtront pas dans les équilibres à Québec. Tout au plus, dans le Plan québécois des infrastructures, ils passeront de projets « à l’étude » à « en planification ». Le président de la Caisse de dépôt et placement, Michael Sabia, a révélé hier que le Réseau électrique métropolitain coûterait 6 milliards. Selon le plan de la Caisse, Québec et Ottawa devaient verser chacun 1,3 milliard, mais aucun des deux gouvernements n’inscrira de chiffre dans son budget.

« Ça me semblerait très triste et même difficilement acceptable que le gouvernement fédéral ne soit pas présent dans les trois projets. »

— Philippe Couillard, premier ministre du Québec

« On nous annonce des sommes importantes pour les transports collectifs. Quand j’ai rencontré M. Trudeau, je lui ai indiqué très clairement quels étaient les trois grands projets prioritaires pour le Québec », a dit le premier ministre.

Le premier ministre espère par ailleurs convaincre Ottawa d’installer à Montréal le siège social de la Banque de l’infrastructure du Canada (BIC). Ce nouvel organisme sera chargé de fournir du financement à faible taux à des projets d’infrastructure.

Lisée craint la crise du bois d’œuvre

Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, s’attend pour sa part à ce que le gouvernement Trudeau prévoie des mesures pour soutenir l’industrie forestière. L’imposition probable de tarifs douaniers sur le bois d’œuvre canadien est « la plus grande menace qui pèse sur l’économie québécoise », selon le chef péquiste.

« La dernière fois qu’on a eu la crise, on a perdu 20 000 emplois dans toutes les régions du Québec, y compris dans la métropole, a rappelé M. Lisée. Alors, ça prend des garanties de prêts. »

Le chef péquiste s’attend aussi à ce qu’Ottawa élargisse le Fonds pour l’innovation dans le secteur automobile afin qu’il puisse aider les entreprises qui construisent des autobus au Québec. Actuellement, seuls les constructeurs automobiles ontariens profitent du programme, dit M. Lisée.

Legault veut aussi le BIC

Le dépôt du budget de demain sera un test de l’influence du premier ministre dans la capitale fédérale, selon le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault. Il presse M. Couillard de tout mettre en œuvre pour attirer le siège social du BIC dans la métropole.

« Ce qui me surprend, c’est que le premier ministre n’en ait pas encore parlé, a dit M. Legault. Donc, je ne pense pas qu’il soit trop tard, mais il faut agir, parce qu’on parle d’investissements de dizaines de milliards de dollars et […] l’infrastructure est au Québec. »

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