Noël selon…

La Dre Vania Jimenez

Médecin de famille, directrice des services professionnels et médicaux de première ligne au CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-montréal et cofondatrice de La Maison Bleue fondée en 2007 avec sa fille Amélie Sigouin.

Mère de 7 enfants

Grand-mère, elle a 8 petits-enfants

La Dre Vania Jimenez est d’origine arménienne. Elle est arrivée au Québec lorsqu’elle avait 18 ans. Médecin de famille, elle a cofondé avec sa fille en 2007 La Maison Bleue, un centre de périnatalité sociale qui accompagne les familles en difficulté pendant la grossesse et le développement de l’enfant.

Pour elle, Noël est avant tout un rituel important. « Une porte qu’on ouvre pour arriver à quelque chose dont tout être humain a besoin : l’amour. C’est un moment particulier dans l’année où, fondamentalement, on se réunit en famille, ensemble, épaule contre épaule », confie-t-elle. Pour elle, le sens de Noël procure un sentiment de joie et de partage tellement fort que cela provoque toujours des moments merveilleux.

Elle se rappelle d’ailleurs que l’année dernière, juste avant Noël, la directrice de La Maison Bleue était arrivée avec une dinde, non cuite, qu’elle souhaitait offrir à une famille dans le besoin. La travailleuse sociale lui a alors présenté une famille avec plusieurs enfants, qui n’avait rien pour Noël et qui se trouvait dans le bureau du médecin.

« En remettant la dinde, elle réalise que la famille n’a ni poêle, ni four, ni frigo. La Maison Bleue communique alors avec un magasin d’électroménagers et, dans la même journée, ce magasin est allé livrer gratuitement un poêle pour que la famille puisse faire cuire la dinde. Cette famille qui était seule a commencé à se constituer un réseau d’amis grâce à ce vendeur d’électroménagers et à La Maison Bleue. C’est ce petit village qui commence à se former, c’est ça qui est beau et c’est parce que nous étions à Noël que tout ça est arrivé ! »

C’est une période où, dit-elle, on aplanit les différences, où on va faire en sorte que la route sera moins difficile et qu’il y aura de la douceur. « Dans un monde idéal, ce serait Noël tout le temps ! », s’exclame-t-elle. Elle en profite pour dire que La Maison Bleue est ouverte pour recevoir les femmes enceintes parmi les réfugiés syriens.

Sur un plan plus personnel, Vania souligne que pour l’église arménienne orthodoxe dont elle fait partie, Noël se fête le 6 janvier. 

« Je ne vais pas à l’église très souvent, mais je me fais le cadeau d’aller le 6 janvier à l’église arménienne. C’est la plus belle musique de messe que je connaisse avec de très beaux chants grégoriens. Je vais au coin de ma rue dans Outremont sur la rue Stuart. »  — Vania Jimenez

Le 6 janvier, la mère de Vania prépare toujours un Anouch Abour, un dessert traditionnel arménien. « Un genre de soupe sucrée très douce », précise-t-elle. Lorsqu’elle était enfant, elle fêtait surtout le jour de l’An avec ses parents, oncles et tantes, cousins et cousines au Caire, en Égypte, où elle habitait.

Depuis quelques années, toute la famille de Vania Jimenez se réunit dans la maison familiale de Saint-Ours, un petit village dans la Vallée-du-Richelieu. « Mon mari, nos sept enfants et leur conjoint, nos huit petits-enfants âgés de 6 mois à 10 ans et ma mère, qui a 93 ans, on se retrouve tous sous le même toit et on est 25 ! On joue, je me mets au piano et on chante des chansons de Noël… Je ne cuisine pas beaucoup, mais je fais une oie farcie de fruits, et chacun apporte un petit quelque chose, on se fait un vin chaud à la cannelle et tout le monde dort à la maison ! »

Il y a une chose que la famille tient à faire chaque année : inviter un couple ou une famille d’amis à fêter à la maison pour partager ce rituel de Noël. « Ce sont des amis qui sont seuls ce soir-là. Mes enfants avaient pris l’habitude de s’habiller de manière plus chic puisqu’il y avait des invités, alors ils faisaient un effort ! », se souvient Vania.

Toute l’année, la famille aime d’ailleurs se retrouver le dimanche soir lors de traditionnels soupers. « C’est important de transmettre un rituel et rassurant d’avoir une routine. Se réunir, c’est vivre un équilibre et une cohérence. C’est important de nos jours, car on a l’impression d’être comprimé dans le temps. »

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