Parcours Cyclothon Papillon

À vélo pour l’environnement

Samedi, l’école Rudolpf Steiner de Montréal organise le Cyclothon Papillon, qui a pour objectif de planter de l’asclépiade – la seule plante permettant la survie des monarques canadiens –  tout au long du trajet. Les participants auront donc la chance de faire de l’activité physique tout en faisant un geste significatif pour l’environnement. Les fonds recueillis permettront de soutenir le projet de croissance mené par l’école, dans le cadre du projet Effet Papillon de la Fondation David Suzuki. Deux options sont proposées pour le Cyclothon : un parcours familial sous forme de rallye afin de trouver les endroits où planter les asclépiades, puis un parcours de vélo permettant d’aller porter les graines aux extrémités de l’île de Montréal. Une grande fête avec nourriture, boissons et musiciens attend les participants à leur arrivée. — Evelyne Audet, La Presse

Actifs au quotidien

Marcher pour vivre jusqu’à 100 ans

Pierret Saint-Pierre
67 ans
Retraitée

Mais comment fait-elle ? Souvent, voilà la première question qui surgit lorsqu’une personne arrive à concilier toutes ses obligations avec un entraînement assidu. Parce que tous les sportifs ont leurs secrets, Pause rencontre chaque semaine un mordu qui a décidé de faire de l’activité physique une priorité.

Pierret Saint-Pierre marche. Encore et encore. Le 19 avril dernier, elle est partie des chutes du Niagara avec le projet de marcher un peu plus de 2000 km jusque chez elle, à Carleton-sur-Mer. Le 26 mai dernier, elle a traversé Montréal, un trajet qu’elle a pu partager avec d’autres marcheurs.

Avez-vous toujours été active ?

Oui, depuis ma tendre enfance. À 3 ou 4 ans, j’avais déjà mes patins à quatre lames. J’ai continué à faire du sport, en toute saison, mais jamais à l’extrême.

Quels sports pratiquez-vous ?

L’hiver, c’est le patin à glace, la raquette, un peu de ski de fond. L’été, c’est le patin à roues alignées, toutes sortes de sports d’été, du tennis, du badminton, mais pas de sports d’équipe. Je marche beaucoup. J’ai toujours été une fille de montagnes. J’ai fait de la très haute montagne, comme le Kilimandjaro, le camp de base de l’Everest, l’Elbrouz en Russie. Avec l’âge, je me suis dit : « On se calme le pompon, on va rester sur le plancher des vaches, on va marcher. » J’ai fait des sentiers de grande randonnée en Europe et au Québec.

Comment avez-vous eu l’idée de marcher des chutes du Niagara à Carleton-sur-Mer ?

Il y a deux ans, je furetais sur l’internet et je suis tombée sur un article de la page Facebook de Bottes et vélo qui parlait de ce trajet à vélo. C’est sûr que leur itinéraire ne me convenait pas : à vélo, on peut faire 100 km par jour. À pied, on oublie ça. Je l’ai adapté pour moi, j’ai planifié mes propres étapes.

Ç’a pris une longue préparation ?

Ça fait un an que je prépare mon projet. C’est très long de fouiller partout, de déterminer le kilométrage pour chaque jour, de trouver mes hébergements, le ravitaillement.

Justement, est-ce que vous campez ou vous couchez dans des gîtes ?

J’ai ma tente, je privilégie le camping. Je devrais camper 50 % du temps. Ensuite, je reste sur des campus universitaires, dans des résidences étudiantes. En dernier lieu, je vais prendre un motel, le moins cher possible. Mais ça peut jouer de mauvais tours : quand ce n’est pas cher, parfois, c’est juste bon pour la démolition.

Votre sac doit être lourd. Combien de kilomètres parcourez-vous par jour ?

Mon sac pèse 8 ou 9 kg. J’ai tout pesé avant de partir, même le moindre chandail. On peut dire que je fais en moyenne de 20 à 25 km par jour, mais c’est très variable. Avant-hier, j’en ai fait près de 40 : l’endroit où je voulais aller était fermé, il a fallu que je change mon itinéraire. Il faut être prêt à ce genre de chose.

Qu’avez-vous fait en guise de préparation physique ?

J’ai marché. Pour moi, marcher, ça fait partie de mon quotidien. Chez moi, tous les soirs, je vais marcher 5, 6, 7 ou 8 km après le souper, en toute saison.

Y a-t-il aussi une question de préparation mentale ?

Oui. Il ne faut pas se leurrer. Se trouver tous les jours toute seule à marcher, je ne suis pas sûre que c’est tout le monde qui peut faire ça.

Y a-t-il des jours où c’est plus difficile de se motiver ?

Non. Je suis d’un naturel comme ça. Je me lève, go, je pars, advienne que pourra. C’est sûr qu’il y a des journées plus difficiles que d’autres. Mais je rencontre tellement de bonnes gens. Quand ils me voient avec mon sac, ils sont intrigués, ils m’arrêtent. Et moi, j’aime ça parler avec le monde.

Pourquoi est-ce important pour vous de demeurer physiquement active ?

Ma mère marchait tous les jours. Elle est décédée à 96 ans, c’est une pneumonie qui l’a emportée. J’aimerais ça être en forme comme elle. Je ne vois pas comment je ne pourrais pas vivre jusqu’à 100 ans, au moins. Je ne me vois pas, à 75 ou 80 ans, me bercer dans une maison de retraite. Je souhaite juste que mon cerveau reste en forme. Je fais ce qu’il faut pour ça. Quand j’aurai 104 ans et que j’irai dans une maison de retraite, quand j’aurai à me bercer, je vais bercer mes souvenirs.

D’ici là, avez-vous des projets ?

J’en ai tout le temps. Mes trois prochaines années sont déjà programmées. Je suis toujours en train de préparer quelque chose. L’année prochaine, je veux suivre le Sentier international des Appalaches de Matapédia à la pointe de Gaspé. L’année suivante, je veux traverser les Pyrénées. Et après, pour mes 70 ans, je veux faire une marche de 5000 km.

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