CHRONIQUE

L’amertume de Lise Dion

Désolé du retard pour ce commentaire sur le Gala Les Olivier de dimanche soir. J’ai traîné trop longtemps sur les rails de la victoire avec les petits cocos du « Fantastic Four » d’Occupation double.

Alors, cette grande fête de l’humour québécois ? Bah. Rien pour crier au génie ni de matière à indignation collective. Les animateurs Pierre Hébert et Philippe Laprise ont distillé leur humour sympathique à une foule réceptive. Ça manquait toutefois de mordant et de gags plus épicés, je trouve. Difficile d’accoter les prestations de François Morency, qui a été un maître de cérémonie impeccable.

Le meilleur numéro de la soirée a été bricolé par l’humoriste Arnaud Soly, qui a repris, en chanson, les pires commentaires récoltés sur les réseaux sociaux par les finalistes pour le meilleur vendeur de billets. C’est rare qu’un présentateur récolte une ovation spontanée (et méritée).

Le pire segment ? Celui des deux faux comptables, joués par Dominic Paquet et Réal Béland. Au secours. C’était trop long et pas drôle du tout.

Bien aimé, par contre, les filles de l’émission Les magnifiques, soit Geneviève Schmidt, Marie-Hélène Thibault et Julie Ringuette, qui ont été décapantes. Mention spéciale, également, au duo formé par Simon Gouache et Korine Côté, qui a offert au public un numéro bien écrit et livré avec aplomb.

À la fin de la cérémonie, Lise Dion a été invitée à décerner l’Olivier de l’année. Et au lieu de mettre en valeur ses collègues nommés, qu’a fait cette millionnaire de l’humour ? Elle a réglé ses comptes avec la critique. Pas très élégant comme moment. Pas l’endroit idéal, non plus.

Depuis deux semaines déjà, Lise Dion se plaint à tous les micros de la méchanceté de certains journalistes, qui n’ont pas couvert d’éloges son dernier spectacle Chu rendue là.

« Aujourd’hui, je fais quelques blagues, dans mon show, sur le sexe et La Presse me traite de vulgaire. Branchez-vous, ostie », a-t-elle déploré dimanche sur la scène du studio 42 de Radio-Canada.

L’amertume ne sied pas bien à Lise Dion. Ce n’est pas comme si les critiques s’acharnaient sur elle, seigneur. Elle ne s’expose qu’aux commentaires médiatiques une fois tous les sept ans, environ, quand elle propose un nouveau spectacle. Et ses salles se remplissent toujours, peu importe la rumeur positive ou négative.

Alors, madame Dion, on respire profondément et on s’endurcit la couenne, s’il vous plaît. Ça presse.

Selon la firme Numeris, ce 20e Gala Les Olivier a été visionné par 1 215 000 personnes, en baisse d’environ 200 000 par rapport à celui de 2017. La compétition a été forte entre l’épisode de Noël de Boomerang à TVA (769 000) et la finale d’Occupation double à V (675 000). Chez RDS, le hockey du Canadien a intéressé 590 000 fans.

Un laboratoire fascinant

Copilotée par Jean-René Dufort et la journaliste scientifique Marie-Pier Élie, la nouvelle émission scientifique de la chaîne Explora, Le gros laboratoire, est excellente. On y rit beaucoup tout en y apprenant un tas de choses étonnantes sur le comportement humain.

Ça commence le mercredi 19 décembre à 21 h et, pour l’occasion, Radio-Canada débrouillera Explora pour tous les abonnés du câble.

Le gros laboratoire dérive d’un concept européen simple et efficace. On réunit 100 cobayes aux profils différents et on les soumet à une quarantaine d’expériences psychologiques ou physiques. Rien de dangereux, rassurez-vous.

Par exemple, le premier épisode s’intéresse à l’odeur des personnes âgées. Est-ce vrai que les vieux dégagent un parfum naturel différent de celui des jeunes ? Les yeux bandés, les 100 cobayes du Gros laboratoire renifleront un groupe de milléniaux, puis un groupe de gens de l’âge d’or, et tenteront de les identifier. Les résultats vous étonneront.

Le test de La voix, au deuxième épisode, est super intéressant. Le public aimera-t-il mieux une chanteuse en connaissant son histoire personnelle triste ? Encore une fois, les conclusions s’écartent de ce que l’on pourrait croire.

Au fil des semaines, Jean-René et Marie-Pier soumettront leurs volontaires à divers tests aussi amusants que révélateurs. Qui des hommes ou des femmes sont capables de décrire un jeu simple (roche, papier, ciseaux) avec le moins de mots possible ? Un jeu vidéo de style Call of Duty permet-il de révéler certains traits racistes chez les joueurs ? Le sens de l’orientation a-t-il un sexe ?

Pour le découvrir, il faut se brancher sur Le gros laboratoire, une émission intelligente qui plaira à toute la famille.

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