Ligue nationale d’improvisation

Des personnalités se portent à la défense de l’impro

La LNI lance un appel au gouvernement Couillard pour faire reconnaître l’improvisation comme « une forme d’expression unique et une discipline artistique à part entière », à l’instar du théâtre, de la danse et du cirque. Un manifeste qui a l’appui de plusieurs étoiles du Québec.

Alors que le ministre Luc Fortin s’apprête à déposer sa nouvelle politique culturelle, la Ligue nationale d’improvisation (LNI) demande à son ministère de reconnaître l’improvisation comme un « courant artistique emblématique » de la culture québécoise. 

« L’improvisation théâtrale souffre d’un manque de reconnaissance officielle et d’une inadéquation des programmes de soutien existants », peut-on lire dans un manifeste signé par 146 personnalités québécoises de divers horizons.

Parmi les signataires, on retrouve des personnalités du monde théâtral (Robert Lepage, Claude Legault, Guylaine Tremblay, Antoine Bertrand, Pierre Curzi), des chanteurs (Paul Piché, Michel Rivard), mais aussi des gens des médias et d’affaires (Éric Salvail, Paul Arcand, Alexandre Taillefer, Gilbert Rozon), des ex-politiciens (Gilles Duceppe, Marguerite Blais) et même un sénateur, André Pratte, ex-éditorialiste en chef à La Presse.

« L’improvisation théâtrale a un urgent besoin de soutien établi en fonction de critères d’évaluation qui tiennent compte de ses réalités pour assurer sa survie. »

— Extrait du manifeste

Déposé devant le ministre de la Culture l’été dernier, le manifeste est lancé publiquement aujourd’hui, à la veille du 39e anniversaire de la fondation de la LNI.

Pour la suite du monde

Contrairement aux compagnies de théâtre, de danse ou de cirque, le Théâtre de la LNI n’a pas accès aux subventions de fonctionnement d’une troupe. Son directeur artistique, François-Étienne Paré, explique que sans être menacée de mort, la compagnie doit recommencer à zéro chaque saison, ce qui nuit au potentiel de développement de la LNI.

« On aimerait faire plus d’ateliers pour travailler avec les joueurs sur différents aspects de leur jeu et développer de nouvelles compétences », note-t-il.

Si le roi des ondes Paul Arcand a signé le manifeste, c’est parce qu’il croit au potentiel formateur de cette forme d’art auprès de la jeunesse. « À mes yeux, l’impro dans les écoles contribue à enrayer le décrochage scolaire. Et c’est un jeu qui rassemble les élèves de toutes communautés, comme le sport. »

De son côté, le comédien Réal Bossé estime que la LNI devrait avoir un lieu permanent pour présenter ses matchs et établir ses pénates. « Ce lieu pourrait aussi servir à la formation, si l’on crée une école d’improvisation », lance-t-il.

Plusieurs autres vedettes sont également passées par la LNI : Normand Brathwaite, Patrice L’Ecuyer, Michel Courtemanche, Patrick Huard, Guylaine Tremblay et Sylvie Moreau, pour ne nommer que celles-là. Elles font toutes partie du Temple de la renommée de la LNI.

En 2015, on comptait une vingtaine de ligues d’improvisation au Québec. La discipline est présente dans une trentaine de pays, notamment en Europe et en Amérique latine, et dans des centaines d’écoles du Québec.

« La LNI aura 40 ans l’an prochain et elle demeure toujours aussi populaire, malgré les difficultés financières, conclut François-Étienne Paré. Et depuis 39 ans, ça demeure un maudit bon spectacle ! »

La LNI 

La LNI a vu le jour en 1977 à la Maison de Beaujeu, alors le fief du Théâtre expérimental de Montréal, grâce entre autres à Robert Gravel et Yvon Leduc.

Son gala annuel de financement, le Tournoi des générations, se tiendra le 3 novembre à la TOHU.

La saison 2017 de la LNI s’amorcera en février prochain au Club Soda.

Pour les villes où s’arrête la tournée de la LNI en province : www.spectart.com

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