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Le commerce de détail entre à l'université

Pour s’attaquer aux enjeux de société de plus en plus complexes, les universités n’hésitent pas à créer des alliances avec des forces externes et à se tourner vers l’interdisciplinarité afin de concevoir de nouveaux programmes. Voici quelques initiatives récentes.

Alors que le commerce de détail est en redéfinition, notamment grâce au web, l’Université McGill travaille à créer l’École Bensadoun de gestion du commerce au détail pour l’automne prochain. La Fondation de la famille Bensadoun (Groupe Aldo) a fait un don de 25 millions de dollars pour cette initiative.

Plusieurs programmes seront créés, à commencer par une concentration en commerce de détail pour le baccalauréat en commerce. En 2019, un doctorat devrait voir le jour, puis en 2020, une maîtrise et une spécialisation (honours) du baccalauréat.

« Il y a un manque d’offres de formations pour le commerce de détail qui vit une grande transformation actuellement, alors que plusieurs fonctions auparavant considérées comme secondaires, comme l’analyse de données et la chaîne logistique, deviennent essentielles à la survie des entreprises », explique Charles De Brabant, directeur de l’initiative Bensadoun en commerce de détail, à l’Université McGill.

Un volet recherche sera aussi développé.

Enjeux sociaux

Si le commerce de détail est en pleine mutation, plusieurs autres enjeux ont pris récemment beaucoup de place dans les débats de société. Comme le féminisme. L’Université de Montréal (UdeM) vient de lancer en septembre son premier programme dans le domaine : une mineure en études féministes, des genres et des sexualités. Elle pourra être intégrée à un baccalauréat par cumul dans différents domaines, comme la sociologie, la science politique et l’histoire de l’art.

L’UdeM a aussi créé ces dernières années plusieurs programmes liés aux réalités autochtones et vient tout juste de lancer un cours de langue innue.

Autre enjeu d’actualité dans le contexte de mondialisation : la communication internationale. L’Université du Québec à Montréal (UQAM) vient de lancer dans le domaine un programme court et une concentration de premier cycle. Les étudiants pourront s’y familiariser avec les dimensions culturelles, historiques, politiques, sociales et symboliques de la communication internationale.

Internet des objets et génie logiciel

Vêtements intelligents, drones, bracelets moniteurs d’activité : l’internet des objets est un domaine en ébullition. Pour répondre aux besoins de formation dans le domaine, l’UQAM a lancé cet automne un baccalauréat en systèmes informatiques et électroniques.

Les diplômés pourront imaginer, concevoir et programmer ces nouveaux objets connectés.

Concordia lancera pour sa part à l’automne 2018 un doctorat en génie logiciel.

« Il faut développer plus de recherche dans le domaine et l’Université Concordia a des forces, notamment en cybersécurité, alors nous voulons les mettre à profit », affirme Anne Whitelaw, vice-rectrice adjointe à la planification et au positionnement, affaires académiques, Université Concordia.

Interdisciplinarité

Alors que l’interdisciplinarité a la cote, l’UdeM vient de lancer le premier doctorat en bioéthique au Canada. Il pourra aborder plusieurs questions éthiques dans le domaine de la santé, comme le dépistage prénatal, la maternité de substitution et l’euthanasie.

L’Université Concordia s’intéresse aussi à ce domaine interdisciplinaire et offre un nouveau cours depuis l’automne qui réunit des étudiants de philosophie et de biologie.

« Nous voulons développer plus de cours qui joignent ces deux domaines et, peut-être même, un programme de premier cycle », indique Anne Whitelaw.

Toujours en vue de réunir des gens provenant de différentes disciplines, Concordia vient également de lancer un certificat de deuxième cycle en entrepreneuriat pour les gens qui n’ont pas étudié dans le domaine de l’administration des affaires.

L’établissement vise aussi un apprentissage « expérientiel » en intégrant de plus en plus les industries et les communautés à ses cours des différents cycles d’études.

« Les étudiants ne veulent plus être dans une tour d’ivoire, ajoute Mme Whitelaw. Ils veulent être connectés avec les communautés et pouvoir faire du réseautage pour mieux se préparer au marché du travail du XXIe siècle. »

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