Chronique

Le salaire de millionnaire de Maripier

L’entreprise de Maripier Morin a engrangé des revenus de 1,3 million en 2018, l’année la plus robuste de la jeune carrière de l’animatrice et actrice.

Cette somme colossale a été obtenue en cumulant les quatre émissions de télé qu’elle a tournées, son film avec Denys Arcand (La chute de l’empire américain) ainsi que ses contrats publicitaires avec Buick, Revlon, Blush, Bon Look et Reebok.

Comme promis, Maripier Morin a ouvert tous ses livres comptables hier soir dans l’épisode de sa série Mais pourquoi ? à Z consacré au tabou de l’argent. Ça prend du courage – et peut-être de l’inconscience – pour se dénuder ainsi. Ce striptease financier nécessite plus de bravoure, je trouve, que celui qu’elle a effectué au cabaret Lady Mary Ann, à Québec.

Parce que personne ne révèle son salaire annuel au Québec. Lors d’une conférence de presse tenue le mois dernier, Maripier a demandé à tous les journalistes combien ils gagnaient par année. Silence de mort dans la salle de l’hôtel Four Seasons. Seul le brave Philippe Papineau du Devoir s’est commis. Respect.

Fille d’un conducteur d’autobus Orléans et d’une enseignante au secondaire, Maripier Morin montre ses états financiers dans le détail, ce que je n’oserais jamais faire, même à mes amis les plus proches.

Par exemple, l’animatrice de Studio G a dépensé 20 162 $ dans des restaurants en 2018. Ses frais de déplacement ? Précisément 38 289 $ pour des billets d’avion, des taxis et des Uber. Son ex-conjoint Brandon Prust vivait en Ontario à l’époque. Et pour se vêtir, se coiffer et se maquiller en prévision de galas ou de sorties professionnelles, Maripier a flambé 78 000 $.

Notre premier réflexe est, bien sûr, de juger Maripier Morin. Voyons, 20 000 $ de resto, ça ne lui tente pas de cuisiner plus souvent du Goodfood à la maison ? Est-ce qu’elle ne se nourrit que de feuilles d’or, de caviar et de bœuf Kobé ?

En même temps, Maripier a bûché pour son argent, et qui sommes-nous pour lui dire comment le dépenser ? Maripier paraît aussi surprise que nous en épluchant son budget. C’est gênant, dit-elle. « Je ne calcule pas combien je dépense. Je pensais que j’étais économe », admet-elle à la caméra.

Sur le 1,3 million qu’elle a récolté, Maripier s’est versé un salaire personnel de 250 000 $. Elle est consciente que le public risque de la prendre pour une écervelée, notamment quand elle avoue ne pas savoir comment prendre l’autobus de la STM. Mais elle fonce, sans protection.

À tous les intervenants qui participent à cet épisode de Mais pourquoi ?, Maripier demande de sortir leur T4. Le comptable Pierre-Yves McSween, après plusieurs essais, crache le morceau : il a amassé un demi-million en 2018. Le coloré Vincent Guzzo, selon les rendements de ses entreprises, encaisse entre 250 000 $ et 750 000 $ par année.

Mariana Mazza garde un certain flou sur la somme dans son compte bancaire, mais on comprend que les revenus annuels de l’humoriste montréalaise ont récemment franchi les 500 000 $.

Oui, c’est beaucoup de fric, surtout quand on sait que 50 % des Québécois n’empochent pas plus de 50 000 $ par année. En jouant la carte de la transparence totale, Maripier Morin s’expose à de la mesquinerie et de la jalousie. Mais dites-vous que si des entreprises lui versent autant de dollars, c’est qu’elle leur en fait faire pas mal plus.

Quand Maripier développe ses propres émissions, comme le talk-show Maripier à Z et cette docusérie Mais pourquoi ?, elle ne se plante jamais. Sa personnalité pétillante ressort et sa repartie désarme ses invités.

Quand un réseau essaie de faire entrer Maripier dans un format très rigide (Face au mur), ça se gâte. Maripier perd alors son naturel et sa spontanéité, deux de ses meilleurs atouts.

Comme le chantait Marjo dans Chats sauvages, on ne met pas en cage les oiseaux de la terre !

Z rediffusera ce très bon épisode vendredi (1 h), samedi (12 h) et dimanche (22 h).

C’est bon c’t’année !

À moins de deux semaines de sa grande finale à l’île Maurice, Occupation double progresse encore dans les sondages d’écoute. Hou là, dirait sûrement Rym. Mardi soir, 733 000 personnes ont visionné l’épisode où les deux maisons sont devenues mixtes. C’est plus que Toute la vie  (670 000) et presque autant que 5e Rang  (743 000), deux séries phares de Radio-Canada. À TVA, L’heure bleue a été suivie par 941 000 fidèles. Et, oui, District 31 reste au top avec ses 1 506 000 accros.

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