Cyclisme

Duchesne et Houle refusent de « vivre dans la peur »

Les attentats terroristes à Bruxelles coïncident avec le début des plus importantes courses cyclistes en Belgique. Aujourd’hui, la semi-classique À travers la Flandre doit ouvrir le bal d’une campagne qui culminera avec la présentation du Tour des Flandres, le 3 avril. Deux Québécois seront sur les lignes de départ.

À travers la Flandre est « provisoirement maintenue » après l’annonce de son annulation quand les autorités ont décrété le niveau d’alerte maximal dans tout le pays. Quelques équipes devront opérer avec un effectif réduit, faute de coureurs disponibles. Giant-Alpecin a carrément déclaré forfait.

Antoine Duchesne était toujours dans l’incertitude en revenant d’une reconnaissance du parcours, hier après-midi.

« C’est tragique et fou, ce qui est arrivé, mais je trouve que si tous les événements sont arrêtés, c’est un peu comme dire qu’eux [les terroristes] ont réussi leur coup », a réagi au téléphone le récent gagnant du maillot à pois de Paris-Nice.

Des centaines de milliers de spectateurs borderont les routes flandriennes dans les 10 prochains jours. Les courses cyclistes sont vulnérables, constate Duchesne, notant les nombreux chapiteaux dressés le long des monts, lieux de rassemblement privilégiés.

« Au Tour des Flandres, il y a au-delà d’un million de personnes un peu partout », souligne le membre de la formation française Direct Énergie. 

« N’importe quoi peut arriver n’importe où. Ce n’est pas comme dans un stade. […] Tu te dis : il y en a un qui se pointe avec une mitraillette quand on est en peloton et il nous couche tous un après l’autre. »

— Antoine Duchesne

Duchesne et son ami Hugo Houle ont voyagé en train lundi vers la Belgique depuis leur résidence dans le sud de la France. Quelques coéquipiers de Houle chez AG2R La Mondiale cherchaient un autre moyen de rallier la Belgique après l’annulation de leur vol Barcelone-Bruxelles.

« En tant que cycliste, on voyage souvent dans des endroits à risque comme des aéroports, a souligné Houle. C’est sûr que ça fait réfléchir sur la sécurité, pas seulement comme cycliste, mais dans le monde en général. Des attentats se produisent de plus en plus. Ça fait son effet. Ça fait peur aux gens. »

L’an dernier, Houle a vécu l’annulation du Grand Prix de Francfort après la découverte, la veille, d’un complot terroriste visant la course.

CONFIANCE

Les deux cyclistes québécois, pour qui les classiques flandriennes figurent parmi les plus importants rendez-vous de la saison, font confiance aux organisateurs. Si les courses ont lieu, ils seront du départ.

« Je ne suis pas du type à être très inquiet et à paranoïer, a souligné Duchesne. Si une bombe explose à côté de moi, ça voudra peut-être dire que c’était mûr pour arriver. Je ne veux pas vivre dans la peur. »

Houle a offert le même genre de réflexion : « Pour ma part, je ne me fais pas de peurs avec ça. Je fais quand même assez confiance en la vie. Si j’ai à mourir, ça peut arriver de plein de façons. Je prends l’exemple de mon frère, qui se fait frapper [par un chauffard] à Sainte-Perpétue. Il n’y a pas d’endroit plus tranquille. Donc, si ça a à arriver, ça arrivera. »

Le Grand Prix E3 (vendredi), Gand-Wevelgem (dimanche), les Trois Jours de La Panne (mardi à jeudi prochains) et le Tour des Flandres (3 avril) suivront À travers la Flandre.

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