HOCKEY STATISTIQUES AVANCÉES

Attaque au ralenti

L’attaque du Canadien connaît un passage à vide depuis le début du mois de mars. Richard Labbé le soulignait dans le numéro de La Presse de samedi : depuis la date limite des transactions, le tricolore marque à peine deux buts par match.

Une partie de cette léthargie est simplement circonstancielle, mais elle nous rappelle que Michel Therrien doit trouver le moyen de faire produire le fond de l’alignement avec plus de régularité.

Du début de la saison à la fin du mois de février, les gardiens adverses ont obtenu contre le CH un taux d’arrêts de 0,913 à forces égales, une marque inférieure à la moyenne de la LNH (0,918), alors que les gardiens de l’équipe obtenaient un taux de 0,935.

Depuis le début du mois de mars, la tendance s’est inversée : les gardiens du Canadien continuent à bien faire, avec un taux de 0,922, mais les gardiens adverses ont été remarquables, avec un taux de 0,940.

Parce que le Canadien n’obtient guère plus de 47 % des tirs au cours d’un match, cela se traduit par un déficit cumulé de 10 buts à forces égales (24 buts marqués, 34 accordés) en 17 matchs. C’est beaucoup. Une équipe qui afficherait un taux de possession de 52 % (très bon sans pour autant appartenir à l’élite de la LNH) afficherait dans les mêmes circonstances un déficit de 4 buts. 

C’est parce que les pourcentages peuvent varier aussi radicalement en l’espace de 10 matchs qu’on insiste tant sur l’importance de la possession de rondelle. Est-il besoin de le souligner, c’est encore plus vrai en séries éliminatoires : si le Canadien se bute à un gardien en forme, il est pour ainsi dire foutu.

COMMENT ANIMER LE TROISIÈME TRIO ?

L’an dernier, l’arrivée de Tomas Vanek a eu un effet domino, permettant à Michel Therrien de séparer Brian Gionta de Tomas Plekanec pour l’envoyer former, avec Rene Bourque et Lars Eller, un trio qui a eu beaucoup à voir dans les succès de l’équipe en séries. Aussi, incapable de déloger Vanek, Gallagher et Gionta à l’aile droite, Daniel Brière avait tout de même contribué à l’attaque au sein d’un quatrième trio à vocation offensive.

Lorsqu’on regarde avec quel centre les meilleurs ailiers de l’équipe ont passé leur temps au cours de la dernière saison, on constate qu’aucun n’a vraiment joué avec Lars Eller, le troisième centre de l’équipe.

Et personne ne semble en phase de se tailler une place permettant de repousser un de ces quatre ailiers aux côtés d’Eller. Depuis le début du mois de mars, la production de chances de marquer à forces égales se résume à la contribution des membres habituels du top 6 ainsi qu’à Lars Eller, qui, avec 13 chances en 17 matchs, arrive bon deuxième derrière Plekanec (23 chances !), tout juste devant Parenteau (12) et Pacioretty (10). Au cours de cette même période, Devante Smith-Pelly n’a obtenu que deux chances de marquer, Jacob De La Rose, trois, Dale Weise et Brandon Prust, quatre…

Dans les circonstances, Therrien a trois options. Premièrement, s’en tenir au statu quo et espérer qu’Eller continue à transporter le bas de l’alignement sur son dos. La deuxième option consiste à envoyer Weise avec Pacioretty et déplacer Parenteau ou Gallagher en renfort aux côtés d’Eller.

Troisième option ? Si les Bulldogs de Hamilton manquent les séries éliminatoires, on pourrait faire appel à Christian Thomas. De tous les ailiers à avoir obtenu cette saison un essai avec le grand club, il a, de loin, été celui qui a démontré avec le plus de constance sa capacité à animer le jeu et obtenir des chances de marquer. Peut-être est-il temps de lui donner une deuxième chance ?

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