Occupation double

Quand j’vas être un bon gars

L’air supérieur de Pascal-Hugo n’a pas plu aux fans d’Occupation double. Les multiples chicanes de Sansdrick et Joanie non plus. Dans un revirement assez inattendu, le public a finalement couronné hier soir Adamo et Alexandra S. grands champions de la téléréalité de V.

C’est donc le plus jeune couple des trois finalistes qui a remporté la maison Bonneville valant 350 000 $ et la location de deux Jeep pour deux ans.

Avant de croiser Alexandra S., 25 ans, sur le deuxième tapis rouge, Adamo, un musicien de 28 ans, a connu un parcours sinueux et rocailleux à Occupation double. Il a passé deux nuits avec deux filles différentes (Noémie et Alexandra C.) dans la maison de l’amour. Il a fait une crise d’anxiété presque en direct à la télé après avoir délégué Sansdrick – au lieu de Karym – à l’ultime table des délibérations

Mais Adamo, dans le fond, comme on dit à Bali, c’est l’archétype du bon gars. Adamo, c’est un gentil, un vrai gentil. Drôle, maladroit avec les filles et rassembleur, il a survécu à toutes les rondes d’élimination sans ne jamais perdre le sourire. C’est ce qui a séduit les amateurs d’Occupation double : l’absence de malice dans une émission où les couteaux s’agitent à la moindre trace de poudre de ramen sur le comptoir.

Nous avons eu moins de temps pour mieux connaître Alexandra S., arrivée à mi-parcours d’Occupation double. Très rapidement, elle a été aspirée par la bisbille quand Louis-Philippe l’a choisie pour la croisière à trois, où Élodie la boudeuse n’a pas du tout apprécié sa présence.

Dans un tourbillon de drames, Adamex – leur surnom de couple – a insufflé de la simplicité et, surtout, du bon sens aux épisodes.

Même s’ils n’ont pas remporté le gros lot, Joanie et Sansdrick ont encore volé la vedette lors de cette émission finale. Intempestifs et impulsifs, ils ont été fidèles à eux-mêmes en se crêpant les mèches blondes dans presque chacune des scènes.

Devant autant de caméras, n’importe qui d’un peu stratégique aurait tenté de mettre l’eau dans son Bulles de nuit, question de récolter le plus de votes possible. Pas eux. Ils ont été les concurrents les plus « authentiques » de cette cuvée, si l’authenticité peut exister dans cet univers artificiel et hyper contrôlé.

Sansdrick a même rompu avec Joanie pendant un souper romantique dans le Singapore Flyer en lui disant : « Je ne pense pas que ça peut fonctionner dans la vraie vie. » « T’es vraiment un p’tit crisse », lui a répliqué Joanie, la grande prêtresse du franglais qui a levé plusieurs « red flags » et qui essaie encore « de figure out » sa relation volatile.

Trente secondes après la rupture, le couple le plus polarisant de la télé québécoise s’embrassait à pleine bouche dans une discothèque. Sans Joanie et Sansdrick, Occupation double aurait été bien fade cet automne. Même l’animateur Jay Du Temple, qui reviendra l’an prochain pour ouvrir un nouveau chapitre d’Occupation double, n’arrivait plus à les suivre.

Soyons honnête, ce ne sont pas Pascal-Hugo et Jessie qui ont pimenté cette édition. 

Un peu imbus d’eux-mêmes, un brin convaincus qu’ils étaient la réincarnation de l’amour avec un grand A, Pascal-Hugo et Jessie ont longtemps été perçus comme les plus sincères dans cette aventure.

Hier, ils parlaient d’avenir et d’emménager ensemble. On ne leur souhaite que du bonheur. Comme l’a mentionné PH, « on adressera la situation quand qu’elle arrivera ». Bonsoir les sportifs !

Reste que Pascal-Hugo et Jessie ont quand même manigancé pour se faufiler sur le podium. Il suffisait d’entendre les interminables sermons de PH, empreints de prétention et de fausse sagesse, pour comprendre qu’il se voyait comme le grand maître du loft.

Parfois, on aurait dit un gourou devant une secte de fidèles qui buvaient chacune de ses paroles comme s’il s’agissait de Poppers Ice en pleine canicule.

En même temps, c’est normal d’user d’un minimum de stratégie à Occupation double. C’est une compétition, et tous les joueurs essaient de progresser jusqu’à la ligne d’arrivée.

Pour la prochaine édition, il faudrait cependant que la production adoucisse la façon dont elle insère ses commanditaires dans l’émission. Honnêtement, les gros plans sur les marques d’alcool et de boissons énergétiques, c’était tout sauf subtil.

Dans la dernière semaine, le nombre de fois où l’on a vu des candidats avec des canettes de Guru dans les mains frôlait la surdose. Non, ça ne donne pas le goût de s’en acheter une caisse. Et des Bulles de nuit, c’est imbuvable. Croyez-moi sur parole et évitez-vous le mal de bloc du siècle.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.