Hockey

Combler ses faiblesses ou maximiser ses forces ?

La date limite des transactions approche et la rumeur enfle. Richard Labbé nous en parlait la semaine dernière : l’intérêt du CH pour le joueur de centre Antoine Vermette se confirmerait. On sait de l’attaquant des Coyotes qu’il se dirige vers une saison de 50 points tout en ayant la réputation d’un joueur rompu aux tâches défensives.

Si le Canadien va le chercher, c’est forcément pour lui demander d’occuper un poste au centre. Par sa feuille de route, on comprend que si Vermette s’amène à Montréal, ce sera pour prendre un poste au centre, fort probablement celui de Lars Eller. Gagnerait-on au change ?

Pas vraiment. À forces égales, Eller et Vermette produisent à un rythme identique. Si la production offensive de Vermette est à ce point supérieure à celle d’Eller, c’est en partie parce qu’il a disputé sept matchs de plus, mais surtout parce qu’on l’a beaucoup fait jouer en avantage numérique.

Est-ce que la contribution de Vermette, comparativement à celle d’Eller à forces égales et à celle de Parenteau (par exemple) en avantage numérique, vaut ce qu’il en coûterait au CH pour l’acquérir ?

Cette rumeur persistante est intrigante parce qu’à première vue, Vermette ne comble pas un besoin évident chez le Canadien. Lorsqu’on regarde la formation déployée par Michel Therrien, les manques sont plutôt ciblés : un ailier droit pour compléter le duo de Desharnais et Pacioretty (si tant est qu’on souhaite repousser Weise vers le troisième ou le quatrième trio), un quatrième centre pour remplacer Manny Malhotra, un défenseur droitier pour solidifier la deuxième paire de défenseurs.

PROFONDEUR AU CENTRE

La venue de Vermette repousserait donc, en toute logique, Eller sur la quatrième ligne. On comprendrait Bergevin de se concentrer plutôt à aller chercher un meilleur quatrième centre (McClement en Caroline ? Chipchura en Arizona ?) et un défenseur droitier capable d’aider Beaulieu à tenir le coup sur le deuxième duo (Michalek en Arizona ? Petry à Edmonton ?).

Mais les quatrièmes centres sont des joueurs marginaux, et les vrais défenseurs droitiers capables de tenir le coup dans un top 4 peuvent être effroyablement coûteux, un risque toujours embêtant à prendre dans le cas d’un joueur qui sera libre comme l’air dans quelques mois.

Si les faiblesses du club sont trop coûteuses à combler à court terme, Marc Bergevin doit plutôt chercher à en maximiser une des principales forces, soit la profondeur de la ligne du centre. C’est pourquoi, si les scénarios plus prudents échouent, la venue de Vermette n’est pas dénuée de sens. 

Desharnais, Plekanec, Vermette et Eller ne forment pas un quatuor viable à long terme ; pas assez de minutes pour satisfaire tout le monde, trop de salaires investis. Mais pour une poussée en séries éliminatoires, ces quatre joueurs donneraient au CH une extraordinaire profondeur à l’attaque. De quoi, peut-être, compenser les carences d’une défense qu’on n’a pas les moyens de remplumer à court terme.

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