S’il existe dans la Bible une figure féministe pouvant convenir à cette époque du #moiaussi, c’est bien Marie Madeleine.
Personnage important de la vie de Jésus, Marie Madeleine a longtemps été calomniée en Occident et présentée comme une ancienne prostituée. Mais les spécialistes ont récemment adopté une approche différente à son égard, la décrivant désormais comme une femme forte et indépendante ayant accordé un soutien tant financier que spirituel à la figure de proue du christianisme.
Le Nouveau Testament raconte comment Jésus l’a débarrassée des démons qui la hantaient. Elle l’a ensuite accompagné dans son ministère à travers la Galilée avant d’être témoin de sa crucifixion, de son enterrement et de sa résurrection à Jérusalem, événements qui sont commémorés par les catholiques cette semaine et par les orthodoxes la semaine suivante à l’occasion des célébrations de Pâques.
Le pape François est sans doute celui qui en a fait le plus jusqu’à maintenant pour réhabiliter Marie Madeleine en élevant le 22 juillet, journée consacrée à la mémoire de la femme, au rang de fête liturgique. Son décret de 2016 a mis celle qui a été la première à proclamer la résurrection de Jésus sur un pied d’égalité avec les apôtres.
« L’égale des apôtres »
« En faisant cela, il a clairement établi que Marie Madeleine était l’égale des apôtres, quelque chose qui n’avait jamais été fait auparavant et qui constitue aussi un tournant pour les femmes au sein de l’Église », a commenté Lucetta Scaraffia, rédactrice en chef du magazine Donne Chiesa Mondo (Femmes Église Monde), publié par le Vatican.
Pendant des siècles, les chrétiens occidentaux ont dépeint Marie Madeleine comme une ex-prostituée, idée qui trouve sa source au VIe siècle, moment où le pape Grégoire le Grand a assimilé Marie Madeleine à une pécheresse anonyme apparaissant dans le chapitre précédant sa présentation dans l’Évangile selon saint Luc.
Ce n’est qu’en 1969 que l’Église catholique a mis fin à des siècles de mauvaise réputation pour Marie Madeleine en affirmant qu’elle n’était pas la pécheresse mentionnée par saint Luc. Les orthodoxes ne l’ont, pour leur part, jamais décrite comme une prostituée.
Marie Madeleine était originaire de Magdala, prospère village de pêcheurs situé sur le bord de la mer de Galilée.
Le site a fait l’objet de fouilles archéologiques poussées au cours des dernières décennies. Il abrite la plus vieille synagogue connue en Galilée de même qu’un marché, des bains rituels et un port. Marcela Zapata Meza, l’archéologue en chef du site, l’a qualifié de « Pompéi israélienne ».
Aujourd’hui, de nombreux experts considèrent Marie Madeleine comme une disciple importante de Jésus, une femme qui lui est restée fidèle jusqu’à la fin, contrairement à ses apôtres les plus dévoués.
— Associated Press