Pakistan

5 ans

La jeune lauréate du prix Nobel de la paix Malala Yousafzai a effectué hier une brève visite chargée d’émotion dans sa vallée natale de Swat, cinq ans après l’attentat commis par les talibans qui avait failli lui coûter la vie et qui a fait d’elle une icône mondiale du droit des filles à l’éducation. « J’avais quitté Swat les yeux fermés et maintenant je reviens les yeux ouverts. Je suis extrêmement heureuse. Mon rêve est accompli », a-t-elle déclaré pendant une visite éclair de l’école pour garçons Guli Bagh, à une quinzaine de kilomètres de Mingora, principale ville de cette vallée du nord-ouest du Pakistan. « La paix est revenue à Swat grâce aux immenses sacrifices consentis par mes frères et sœurs », a-t-elle ajouté. Cette femme de 20 ans, accompagnée de ses parents et de ses deux frères, était arrivée hier matin de la capitale Islamabad à bord d’un hélicoptère militaire. Elle a été accueillie à Swat par des amis et des proches. Ce déplacement aura au total duré un peu plus de deux heures. — Agence France-Presse

États-Unis et Russie

Des diplomates plient bagage dans la foulée de l’affaire Skripal 

Diplomates russes et américains pliaient bagage, hier, à la suite d’une crise diplomatique sans précédent opposant Moscou à l’Occident qui a vu la tension monter encore d’un cran entre la Russie et le Royaume-Uni. Une cinquantaine d’hommes, de femmes et d’enfants ont été vus quittant en début d’après-midi l’enceinte de l’ambassade de Russie à Washington à bord d’un autocar, qui s’est dirigé vers l’aéroport. Familles comprises, 171 personnes devaient quitter les États-Unis dans la journée et le gouvernement russe a fourni deux avions pour leur transport, dont l’un fera une brève escale à New York. Simultanément, les camions de déménagement se sont succédé dès hier matin devant le consulat des États-Unis à Saint-Pétersbourg, tandis que le drapeau américain a été retiré du fronton. Et faisant encore monter la tension d’un cran, Moscou a annoncé hier que le Royaume-Uni devrait réduire son personnel diplomatique en Russie de plus de 50 personnes, dans le cadre de la vague d’expulsions croisées liées à l’empoisonnement le 4 mars sur le sol britannique de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia. — Agence France-Presse

ROYAUME-UNI

Dernier adieu à Stephen Hawking

Des centaines de proches, dont des célébrités, et autant d’anonymes ont rendu un vibrant hommage hier à Cambridge à l’astrophysicien britannique Stephen Hawking, dont le génie scientifique et le handicap physique avaient fait une personnalité mondialement connue. Les obsèques de cet athée convaincu se sont déroulées dans l’intimité en l’église St Mary the Great de l’Université de Cambridge, dans l’est de l’Angleterre, à deux pas du Gonville and Caius College où il avait travaillé pendant plus de 50 ans pour tenter de percer les mystères de l’univers. La foule massée autour de l’église a applaudi à l’arrivée du cercueil, porté par six membres de l’Université de Cambridge et recouvert de roses et de lis blancs représentant l’univers et l’étoile Polaire. La cloche de l’église a sonné 76 fois, soit un coup par année de vie. — Agence France-Presse

Israël

Marie Madeleine retrouve sa place dans l’histoire

S’il existe dans la Bible une figure féministe pouvant convenir à cette époque du #moiaussi, c’est bien Marie Madeleine.

Personnage important de la vie de Jésus, Marie Madeleine a longtemps été calomniée en Occident et présentée comme une ancienne prostituée. Mais les spécialistes ont récemment adopté une approche différente à son égard, la décrivant désormais comme une femme forte et indépendante ayant accordé un soutien tant financier que spirituel à la figure de proue du christianisme.

Le Nouveau Testament raconte comment Jésus l’a débarrassée des démons qui la hantaient. Elle l’a ensuite accompagné dans son ministère à travers la Galilée avant d’être témoin de sa crucifixion, de son enterrement et de sa résurrection à Jérusalem, événements qui sont commémorés par les catholiques cette semaine et par les orthodoxes la semaine suivante à l’occasion des célébrations de Pâques.

Le pape François est sans doute celui qui en a fait le plus jusqu’à maintenant pour réhabiliter Marie Madeleine en élevant le 22 juillet, journée consacrée à la mémoire de la femme, au rang de fête liturgique. Son décret de 2016 a mis celle qui a été la première à proclamer la résurrection de Jésus sur un pied d’égalité avec les apôtres.

« L’égale des apôtres »

« En faisant cela, il a clairement établi que Marie Madeleine était l’égale des apôtres, quelque chose qui n’avait jamais été fait auparavant et qui constitue aussi un tournant pour les femmes au sein de l’Église », a commenté Lucetta Scaraffia, rédactrice en chef du magazine Donne Chiesa Mondo  (Femmes Église Monde), publié par le Vatican.

Pendant des siècles, les chrétiens occidentaux ont dépeint Marie Madeleine comme une ex-prostituée, idée qui trouve sa source au VIe siècle, moment où le pape Grégoire le Grand a assimilé Marie Madeleine à une pécheresse anonyme apparaissant dans le chapitre précédant sa présentation dans l’Évangile selon saint Luc.

Ce n’est qu’en 1969 que l’Église catholique a mis fin à des siècles de mauvaise réputation pour Marie Madeleine en affirmant qu’elle n’était pas la pécheresse mentionnée par saint Luc. Les orthodoxes ne l’ont, pour leur part, jamais décrite comme une prostituée.

Marie Madeleine était originaire de Magdala, prospère village de pêcheurs situé sur le bord de la mer de Galilée.

Le site a fait l’objet de fouilles archéologiques poussées au cours des dernières décennies. Il abrite la plus vieille synagogue connue en Galilée de même qu’un marché, des bains rituels et un port. Marcela Zapata Meza, l’archéologue en chef du site, l’a qualifié de « Pompéi israélienne ».

Aujourd’hui, de nombreux experts considèrent Marie Madeleine comme une disciple importante de Jésus, une femme qui lui est restée fidèle jusqu’à la fin, contrairement à ses apôtres les plus dévoués.

— Associated Press

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