Résidences privées pour personnes âgées

Des investissements de 1 milliard par année pendant 20 ans

Le Québec connaît un boom dans la construction de résidences pour personnes âgées. Dans la dernière étape de l’année 2016, au moins six projets ont été mis en chantier. On n’a encore rien vu. Le phénomène durera 20 ans.

Il faudra construire environ 6000 logements en résidence par an d’ici 2037 pour répondre à la demande des boomers vieillissants, selon le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA), qui s’appuie sur une étude. Un investissement annuel de 1 milliard au Québec pendant 20 ans.

Création de 1000 emplois par an

Ce n’est pas tout. Une fois construites, ces nouvelles résidences créent des emplois permanents : 1000 par an, que ce soit en cuisine, en entretien, en gestion, en soins infirmiers ou en services d’aide à la personne âgée.

Environ un emploi sur deux sera à temps plein, et les salaires annuels varient de 19 600 $ pour un plongeur à 63 700 $ pour un infirmier en chef ou un directeur de résidence, en dollars de 2015.

Ces chiffres sont tirés d’une étude du Groupe Altus. Les prévisions couvrent la période de 2015 à 2025, mais le nombre de Québécois âgés de 75 ans continuera d’augmenter de 30 000 par an jusqu’en 2037.

Moteur économique

« On veut être considéré comme un moteur économique, explique Yves Desjardins, PDG du RQRA, qui a commandé l’étude. On crée de l’emploi. On crée de la richesse. On paie 1 milliard en salaires et 150 millions en taxe foncière chaque année partout au Québec. »

« Aux Îles-de-la-Madeleine, donne-t-il en exemple, il va se construire une résidence de 160 logements. Ça va être le plus gros bâtiment des Îles, même plus gros que l’hôpital. »

Actuellement, près d’une personne âgée de 75 ans et plus sur cinq vit en résidence au Québec. On dénombre 116 000 logis, répartis dans environ 1900 résidences. Le nombre de logements doublera d’ici 2037. 

Tous ces chiffres reposent sur l’hypothèse que le taux d’attraction des résidences reste constant dans les prochaines années.

Groupe Maurice prend les bouchées doubles

Le groupe fondé par Luc Maurice est un bel exemple de l’effervescence qui caractérise l’univers des résidences. Groupe Maurice construit actuellement 7 résidences simultanément pour un total de 2470 appartements. 

« Ce qui fait de nous le plus important promoteur d’habitations, tous types confondus, en 2016 », soutient son président Luc Maurice, au téléphone. En novembre, il a lancé les travaux de Caléo (340 unités) à Boucherville et Ora (un peu plus 400 unités) sur le boulevard Crémazie, dans le quartier Ahuntsic.

M. Maurice envisage d’entamer la construction d’au moins trois, peut-être quatre résidences en 2017 pour un total pouvant atteindre 1400 unités. Il préfère taire les lieux retenus pour le moment. Son groupe possède 25 résidences en exploitation. Le taux d’inoccupation de ses logements est d’à peine 1,8 %.

Le promoteur a accéléré son rythme de croissance en 2015 dans le but de conserver ses parts de marché face à une concurrence de plus en plus féroce. Il a accueilli une douzaine de nouveaux partenaires financiers à la fin de 2015. Il est passé d’une cadence de trois à quatre résidences en construction dans une année à six, voire sept chantiers.

Dans les régions

L’industrie de la résidence est menée en bonne partie par des entreprises et des entrepreneurs québécois, une réalité qui contribue à la maximisation des retombées économiques au Québec.

Un relevé des ouvertures de chantiers en novembre montre quatre constructions ou agrandissements de résidences pour personnes âgées en plus de celles du Groupe Maurice. Il s’agit de la phase 2 des Résidences sur le parc, à Saint-Léonard, de la phase 2 du Renaissance, à Thetford Mines, de la phase 3 du Manoir Les Générations de Cogir, à Rimouski, et de la construction de la phase 1 de la résidence Alizéa dans le quartier Symbiocité, à La Prairie. Il y en a pour 32 millions de dollars en investissements.

— Avec la collaboration de William Leclerc

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