Chronique

Pourquoi Louis Morissette a acheté ELLE Québec

Gossip Boy ici, votre seule et unique source sur la vie trépidante des élites médiatiques québécoises. Comment Louis Morissette, l’empire Québecor et Groupe V Média ont-ils négocié une entente commerciale à trois sans que personne n’explose ou ne gazouille de commentaires incendiaires ?

Alors, voici. MusiquePlus porte un nouveau nom depuis hier matin : ELLE Fictions. La chaîne appartenant à Groupe V Média entrera en ondes le 26 août avec une programmation confectionnée pour séduire spécifiquement les femmes de 25 à 54 ans.

Au menu d’ELLE Fictions, des téléséries comme Gossip Girl, Dawson’s Creek, Desperate Housewives, Gilmore Girls, Ugly Betty, Hart of Dixie, Les juristes (version française de For The People), Road to Avonlea et même la télénovela Pasion Prohibida, connue en France sous le titre d’Amour interdit.

La nouvelle grille d’ELLE Fictions contiendra 75 % de séries et 25 % de films, surtout concentrés les week-ends et pendant les longues périodes de congé. ELLE Fictions a, entre autres, pris une option sur les téléfilms du catalogue du Hallmark Channel, très populaires aux États-Unis.

Voilà où l’histoire se complique. Le ELLE dans ELLE Fictions, c’est le même ELLE que celui du magazine ELLE Québec, exploité depuis quatre ans par Groupe TVA, une filiale de Québecor Média. Vous devinez la suite : deux entreprises rivales – TVA et V – ne peuvent pas exploiter la même marque dans le même marché.

Par exemple, la promotion croisée deviendrait impossible entre la station ELLE Fictions et le mensuel papier. Pensez-vous que Groupe TVA placarderait une candidate d’Occupation double sur la page couverture du ELLE Québec ? Ça serait surprenant, mettons.

Il fallait donc trouver – et très vite – un nouvel opérateur pour ELLE Québec, et c’est KO Média qui a été choisi.

« La licence du magazine ELLE appartient au groupe français Lagardère. Eux voulaient garder la marque vivante. Ils nous ont approché et expliqué leur plan d’affaires », explique Louis Morissette, patron de KO Média, qui imprime également les magazines Véro, Édition papier et K pour Katrine.

En plus du ELLE Québec, Groupe TVA possède le magazine Clin d’œil, qui couvre les mêmes sujets mode et beauté. Entre ces deux revues sœurs, Québecor préfère évidemment Clin d’œil, une marque qui lui appartient et pour laquelle il n’a pas de redevances à verser à un conglomérat étranger.

Selon Louis Morissette, les négociations pour acquérir ELLE Québec et ELLE Canada ont été à la fois ultra-rapides et compliquées.

Pour résumer vite, vite : les relations entre Louis Morissette et les patrons de Québecor ont longtemps été tendues pour différentes raisons convergentes.

La transaction entre KO Média et Groupe TVA a été bouclée le 9 mai, le jour de l’assemblée annuelle de Québecor. Selon mes sources, Louis Morissette n’a pas payé le gros prix pour ELLE, car Lagardère cherchait rapidement un partenaire fiable et établi dans l’industrie du magazine. Et il n’y en a pas des tonnes à Montréal.

À propos de la création d’ELLE Fictions, le chef de la stratégie corporative de Groupe V Média, Dimitri Gourdin, insiste : « Ce n’est pas le magazine ELLE qui arrive à la télé, c’est une nouvelle marque que l’on crée avec Lagardère. »

En France, ELLE Girl TV roule depuis septembre 2016 avec le slogan « chic et cool ». La chaîne relaie des productions comme Pretty Little Liars et Melrose Place, le même type d’émissions qui tapissent la grille-horaire d’ELLE Fictions. V espère maintenant reproduire le succès de Max, dont les parts de marché ont triplé depuis son virage fiction. Pour ses deux premières années d’existence, ELLE Fictions ne diffusera pas de contenu québécois. Donc, pas de séries manufacturées par KOTV, pour ceux qui se posent la question.

Chez KO Média, Louis Morissette assure que le magazine Véro et le ELLE Québec coexisteront sans empiéter dans les plates-bandes de l’autre. « Véro, c’est plus lifestyle, c’est plus jeune mère de famille et proximité avec les lectrices. ELLE Québec, c’est la mode, c’est ça, leur expertise », constate-t-il.

De l’amour et des restes humains

Tel Drogon en pleine séance de démolition à King’s Landing, l’alerte au divulgâcheur rugit ici à propos du dernier épisode de Game of Thrones, relayé par HBO et Super Écran.

Bon. Tellement de questions, pour si peu de réponses. Qu’est-ce qui a poussé Daenerys dans le gouffre de la folie ? Les jumeaux incestueux Cersei et Jaime Lannister ne méritaient-ils pas une mort plus spectaculaire qu’une vulgaire avalanche de roches ?

Combien de fois Arya Stark peut-elle perdre connaissance et se réveiller recouverte de poussière sans ne jamais brûler comme 99,9 % de la population ? Contrairement à ce que chante Céline Dion dans Ashes, non, aucune beauté n’émanera des cendres de barbecue format géant.

Cet avant-dernier épisode, qui durait 1 h 20 min, a été d’une splendeur visuelle. C’était comme visionner un péplum bourré d’effets spéciaux. Par contre, il aurait fallu plus que six épisodes pour justifier toutes les actions des personnages dans cette dernière saison.

C’est la grande finale de Game of Thrones dimanche soir, et la confrontation entre Arya, Daenerys et Jon Snow ne s’annonce pas ennuyeuse. Dracarys, groupe !

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