Université de Montréal

Lock-out à la faculté de médecine vétérinaire

À trois jours de Noël, l’Université de Montréal (UdeM) met en lock-out une cinquantaine de vétérinaires de ses installations de Saint-Hyacinthe à partir de demain midi, « pour une durée indéterminée ».

L’établissement en a fait l’annonce hier dans un communiqué. Selon le syndicat, il s’agirait d’une première dans l’histoire de l’UdeM.

L’Université et ses cliniciens œuvrant au sein du Centre hospitalier universitaire vétérinaire (CHUV) sont en conflit depuis plusieurs mois relativement à la signature de leur première la convention collective.

L’employeur dit être forcé de décréter un lock-out « devant l’escalade des moyens de pression exercés par le syndicat, l’imprévisibilité de ses actions et le rejet de l’offre globale et finale de l’Université par les cliniciens enseignants en assemblée ce mardi 20 décembre ».

Selon l’UdeM, les cliniciens ont déjà tenu neuf jours de grève depuis mai et en ont voté 18 supplémentaires. La partie syndicale parle plutôt de 6,5 jours de grève effectués et de 24 en réserve.

« une infamie »

Le Syndicat général des professeurs et professeures de l’UdeM (SGPUM) a dénoncé « un geste sans précédent », « odieux et démesuré de l’employeur ».

« C’est une infamie de mettre les cliniciens en lock-out, alors qu’aucun moyen de pression n’était prévu pendant le temps des Fêtes », a affirmé en entrevue Jean Portugais, président du SGPUM.

« L’employeur utilise des méthodes de 1950 pour négocier, des méthodes du temps de Duplessis. »

— Jean Portugais, président du syndicat des professeurs de l’Université de Montréal

Selon M. Portugais, le statut des cliniciens est au centre du conflit : les syndiqués voudraient être considérés comme des professeurs, avec possibilité d’organiser entre eux leur travail et les embauches, ce que refuserait l’employeur.

« Les cliniciens enseignants sont des médecins vétérinaires salariés qui participent principalement à l’encadrement et à l’évaluation des étudiants dans un cadre clinique », a fait valoir l’Université de Montréal dans un communiqué publié la semaine dernière. « Ils peuvent non seulement dispenser des enseignements, mais aussi contribuer à au moins une des activités suivantes : fonctionnement de l’institution, rayonnement universitaire ou recherche. À l’instar de plusieurs autres groupes de professionnels employés de l’Université, ils ont des tâches d’enseignement, sans être des professeurs. »

Pendant le lock-out, le CHUV fonctionnera « en mode “urgences seulement” jusqu’à nouvel ordre », a écrit l’employeur dans son communiqué.

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