Soccer Le sauveur de Bologne

Deux ans et demi après avoir sauvé le Bologne FC de la faillite, Joey Saputo demeure une figure populaire auprès des partisans. Malgré un printemps plus difficile sur le terrain, son plan quinquennal, qui vise à faire basculer l’équipe dans une nouvelle dimension, va bon train.

Deux clubs, même combat

Les jours de match au stade Renato-Dall’Ara, domicile du Bologne FC, il n’est pas rare d’apercevoir des drapeaux canadiens et même des chandails de l’Impact.

« Les fans bolognais considèrent l’Impact comme un club frère. Ils ont même appuyé l’équipe durant les dernières séries », raconte ainsi le journaliste bolognais Alessandro Mossini. Comme un symbole, les groupes de partisans CTB2004 et le groupe 1642MTL ont forgé une amitié (« amicizia ») et visité leurs tribunes réciproques.

Par la force des choses, des liens affectifs et sportifs, à plusieurs niveaux, se sont donc créés entre les deux entités depuis 2014. En deuxième moitié de saison, l’Impact comptera ainsi sur deux anciens joueurs du Bologne FC : l’attaquant Matteo Mancosu et le joueur désigné Blerim Dzemaili. En raison de son efficacité, cette saison, il ne passe quasiment pas un jour sans que l’avenir du milieu de terrain suisse ne soit évoqué. Selon Mossini, le cas Dzemaili – qui pourrait bien arriver à Montréal le mois prochain – devra être bien géré par l’état-major de Bologne. Pour calmer l’inquiétude des partisans, Saputo et ses hommes devront trouver un remplaçant adéquat.

« Blerim est allé à Bologne parce qu’il voulait venir à Montréal. Il n’était pas prêt à venir en MLS puisqu’il voulait se convaincre qu’il en avait suffisamment dans le réservoir pour jouer à un haut niveau européen, précise Saputo. Avant les Fêtes, je lui ai encore demandé ce qu’il voulait faire et s’il était prêt à venir parce que, dans le cas contraire, on aurait commencé à planifier un autre scénario pour l’Impact. Il m’a dit : “Je vous avais dit que je viendrais à Montréal et je vais venir à Montréal après la saison. Ma femme est heureuse, je suis heureux, c’est une bonne décision.” »

Synergies

Dès son premier jour à Bologne, Saputo a envisagé les synergies possibles entre le club italien et le club québécois. Avant le camp d’entraînement, le milieu offensif Andrés Romero y a, par exemple, passé deux semaines afin de retrouver la forme. Au fil des mois, plusieurs jeunes joueurs de l’organisation ont également effectué des crochets en Italie. 

« On peut faire mieux à ce niveau, concède-t-il. Originellement, ce n’était pas fait pour emmener des joueurs de Bologne à Montréal, mais pour que des jeunes d’ici fassent des stages d’un mois, deux mois, voire six mois dans les structures en Italie. On a une vitrine formidable. »

Dans l’autre sens, autant des entraîneurs que des membres de l’administration bolognaise sont venus découvrir le cadre montréalais au cours de la dernière année. Nick De Santis et l’ancien attaquant de l’Impact Marco Di Vaio, qui occupe le poste de team manager à Bologne, ont même déjà effectué un voyage de dépistage commun, en Amérique du Sud. 

« Ce n’est pas quelque chose que les partisans voient, mais c’est une bonne synergie, souligne Saputo. On utilise le réseau de dépistage mondial que l’on a à Bologne. Nick travaille beaucoup avec les gens de Bologne et eux profitent de ses contacts en Amérique du Sud. Je suis content de notre situation au niveau de la technologie et de la plateforme utilisées pour les analyses. »

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