Courrier : Pistes cyclables

« Une jungle où règne la loi du plus vite », texte de Jean-Charles Meunier publié le 28 mai

EN accord

Piste cyclable ou course à obstacles ?

Samedi après-midi, en roulant sur la piste cyclable du boulevard Gouin, entre le pont de la 25 et le pont Viau, je me suis demandé s’il y avait une réglementation pour les cyclistes, ou plutôt pour tout ce qui roule sur la piste cyclable.

Parce que oui, il y a des poussettes poussées par des parents pas pressés, des tricycles qui louvoient d’une voie à l’autre de la piste, des fauteuils roulants électriques qui chevauchent la ligne du centre, des marcheurs avec des écouteurs dans les oreilles, des marcheurs qui circulent à trois de large alors qu’un sentier pédestre est aménagé à quelques pas de la voie cyclable, des vélos qui ne s’arrêtent pas aux feux rouges ni aux arrêts et qui manquent de nous rentrer dedans quand on a le malheur de ralentir, des patineurs à roues alignées à l’équilibre douteux !

Bref, je n’ose pas imaginer la circulation les jours de semaine sur les pistes où les gens vont travailler ! Je suggère donc de mettre des affiches indiquant « Danger ! Vous empruntez une piste cyclable à vos risques et périls. »

 – Joanne Deschênes, Montréal

La peur m'habite

Je suis septuagénaire et je profitais de mon abonnement à BIXI pour rouler à 15 km/h sur la piste cyclable de la rue Berri. Un cycliste roulant à grande vitesse m’a heurté. J’ai été transporté en ambulance, j’ai passé une nuit à l’hôpital et maintenant, la peur m’habite. Je ne fais plus de vélo à Montréal sur ces voies achalandées et où l’on roule comme si on était seul.

 – André Courteau

Un problème universel ?

J’ai roulé à vélo plusieurs fois lors de mon récent séjour à Barcelone, principalement sur leur système de « Bicing » (équivalent de BIXI). Les automobilistes sont très respectueux des cyclistes là-bas, mais gare aux autres cyclistes ! Surtout aux heures de pointe, ils sont assez téméraires. Donc, cela semble être un problème universel. Ça prend du temps avant de changer des habitudes urbaines et de pouvoir cohabiter les uns avec les autres.

 – Linda Mastrovito

Rétablir l'ordre

Il est temps d’admettre que les cyclistes roulent de façon dangereuse autant que les automobilistes et ils sont plus à risque parce qu’ils n’ont aucune protection.

Ils prennent des risques et, lorsqu’il y a un accident entre deux cyclistes ou avec une voiture, c’est facile pour eux de blâmer les autres.

Il devrait y avoir une école de conduite pour cyclistes leur enseignant les règlements de la route.

Le problème est qu’on fait tellement la promotion du vélo au détriment de l’auto que les cyclistes se croient au-dessus des lois.

Il faut rétablir l’ordre sur la route et dans nos rues afin que piétons, cyclistes et conducteurs vivent en harmonie, mais je rêve probablement en couleur.

 – Monique Allard

Je préfère la route

Je suis cycliste depuis 50 ans et j’évite les pistes cyclables ! Je vais plus vite que la moyenne de 20 km/h, et selon les règles, je dois ralentir. Si je suis sur une piste cyclable, j’obéis aux règlements. Je préfère la route, car les automobilistes sont plus conscients des cyclistes que jamais.

Rien n’est parfait, mais il faut faire confiance.

 – Pierre Pouliot

Aussi stressés que des automobilistes

Les cyclistes montréalais reproduisent les comportements stressés du temps où ils étaient automobilistes. Lorsque je suis en visite à Montréal, je n’en reviens pas du sans-gêne des cyclistes qui traversent les intersections, même si la flèche indique que les voitures peuvent tourner. Et ils dépassent au beau milieu de la rue. Je serais bien d’accord que des contraventions soient données aux cyclistes délinquants. Et je suis cycliste moi-même…

 – Denis Lagacé

Maintenant, je marche

Il y a belle lurette que je ne circule plus à vélo sur les bandes et les pistes prévues à cet effet, sauf très tôt le matin. Je n’avais plus de plaisir à risquer un accrochage avec un cycliste plus rapide et téméraire que moi. Je suis plutôt du genre à rouler pour le plaisir. C’est dommage. Je préfère de loin marcher, maintenant. Encore là… il m'arrive encore parfois de me faire frôler par des cyclistes qui devraient s’équiper et utiliser une clochette pour signaler leur arrivée. J’imagine que la clochette n’est pas cool.

 – Jeanne-Mance Blais, Sherbrooke

Un piéton inquiet

Je suis un piéton qui craint les cyclistes, surtout sur ces pistes cyclables. J’ai eu plus souvent à éviter un cycliste téméraire qu’une voiture aux intersections. Mes grandes frousses sont maintenant d’être renversé par un cycliste. Ces derniers brûlent souvent les feux rouges ou intègrent les traverses des piétons pour franchir une grande intersection. À quand une vraie patrouille policière à vélo ?

 – Richard Léveillé, Montréal

Courrier : Pistes cyclables

« Une jungle où règne la loi du plus vite », texte de Jean-Charles Meunier publié le 28 mai

EN Désaccord

Une minorité d’énervés

Je fais du vélo à l’année à Montréal, environ 4000 km, et je trouve ce point de vue un peu exagéré. Il y a en général un grand respect entre cyclistes. Il y a bien sûr quelques énervés sur les pistes cyclables, mais c’est la minorité. Si vous voyez un cycliste faire un dépassement dangereux sur une voie cyclable ou une piste, il faut le sensibiliser au danger que cela représente.

 – Stéphane Gagné

Survivre

Il faut apprendre à survivre. Jamais aucun aménagement cyclable ne sera totalement sécuritaire. Soyez visible et prévisible.

 – Marc-André Delaunière

Un rétroviseur

Vous avez tout à fait raison d’affirmer qu’il y a plusieurs cyclistes téméraires et vous avez le droit de rouler à la vitesse qui vous plaît.

Toutefois, rouler à vélo entre 12 et 15 km/h, c’est relativement lent pour un vélo, il faut vous attendre à être doublé par la majorité des cyclistes et même par quelques joggeurs.

Les cyclistes qui roulent à 20 km/h ne sont pas tout à fait des athlètes ou de grands sportifs qui font leur cardio sur deux roues non plus.

En comparaison, avez-vous déjà roulé sur des routes de campagne en suivant un tracteur de ferme tirant ses gros appareils de labour ou de récolte ? Ce tracteur roule à 30 km/h sur une route affichée à 70. Il a tout à fait le droit et il y fait un travail utile. Malgré tout, des automobilistes d’habitude très prudents deviennent impatients derrière ce tracteur et prennent un risque pour dépasser. Si le conducteur de tracteur était assez courtois pour laisser passer les automobilistes lorsque la file s’allonge derrière lui, ces derniers ne prendraient pas de risque inutile. (Il restera toujours des colons qui risqueront le tout pour le tout en tout temps.)

Vous êtes probablement doublé par des impatients régulièrement. Avez-vous déjà pensé à vous équiper d’un petit rétroviseur, afin de voir venir les cyclistes et laisser passer les plus pressés ? Vous pourriez choisir là où ils vous dépasseront et vous seriez surpris de voir la courtoisie se multiplier. Je peux vous assurer que vous serez plus souvent doublé par un cycliste qui vous enverra la main dorénavant, mais il restera toujours quelques colons.

 – Yves Provencher, Lachine

Le jugement suffit

Est-ce une jungle où règne la loi du plus vite ou ce sont simplement les cyclistes trop lents qui deviennent des obstacles dangereux ? Franchement, 12 km/h est la vitesse d’un coureur à pied moyen. Par bonheur, pour la grande majorité des cyclistes, les pistes et les bandes cyclables permettent des déplacements relativement sécuritaires à peu près partout à Montréal. Il ne faudrait pas ajouter une autre couche de règlements. Un peu de jugement de la part de tous devrait suffire.

 – Mario Tremblay, Longueuil

D’éternels insatisfaits

Nous voulions des pistes cyclables, on en a, mais les intolérants ne sont pas satisfaits, il en faudrait pour plaire aux plus lents, aux plus rapides, aux familles, aux personnes âgées et quoi encore ? Il reste la marche sur Sainte-Catherine pour ces éternels insatisfaits, mais attention, il y a là aussi des gens qui arrêtent abruptement pour regarder une vitrine ou pour saluer un ami, cela pourrait être matière de plainte aussi.

– Alain Giard

Cyclistes du dimanche

À 10 km/h, le vélo n’est plus une activité physique, c’est à peine la vitesse requise pour se tenir en équilibre et empêcher une chute.

Ces cyclistes du dimanche devraient être conscients qu’ils constituent un danger aussi important sur nos routes qu’une voiture qui roule à 50 km/h sur l’autoroute.

Les pistes cyclables ne sont pas des autoroutes, mais elles ne sont pas conçues pour les marchettes non plus.

– Christian Castonguay

Reste le vélo stationnaire

Je roule souvent à vélo sur les pistes cyclables de Montréal, et je m’y sens en toute sécurité, même si je me fais constamment dépasser. Je pense que sortir de chez soi comporte un minimum de risque, pour ceux qui en veulent zéro, il y a le vélo stationnaire…

– Julien Fortin

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