Soins de la peau

SOLUTIONS ANTIRIDES, AU-DELÀ DE LA CRÈME

Nous les appliquons religieusement, mais les crèmes antirides sont-elles vraiment efficaces ?

« En excluant la chirurgie, le peu de choses qui fonctionnent m’a vraiment surpris », affirme Timothy Caulfield, professeur à la faculté de droit et de santé publique de l’Université de l’Alberta. Il a analysé les traitements anti-âge les plus en vogue pour son prochain livre : Is Gwyneth Paltrow Wrong About Everything ? (« Gwyneth Paltrow a-t-elle toujours tort ? », qui sera publié en 2015), qui porte sur notre obsession des célébrités et son influence sur notre perception de la santé et de la beauté.

« Nous devrions être plus sceptiques. La plupart des produits en vente libre ont très peu d’impact sur notre apparence. » — Timothy Caulfield

Il explique que plusieurs facteurs nuisent à l’efficacité des crèmes antirides. Comme notre peau est imperméable, certains éléments n’en pénètrent pas la surface. Et même quand ils sont bien absorbés, ils ne comprennent pas toujours une quantité suffisante d’ingrédients actifs. « Pour que la concentration soit assez élevée pour avoir un impact biologique et être efficace, précise-t-il, il faut les vendre sur ordonnance. On ne peut donc pas, par définition, se procurer ces produits en vente libre. »

En fait, une fois qu’elles sont formées, il est très difficile de se débarrasser des rides (pensez à une feuille de papier marquée d’un pli). C’est pourquoi les crèmes anti-âge ne font souvent que modifier temporairement l’apparence de la peau.

UN LANGAGE AMBIGU

Comme l’explique la dermatologue Suzanne Gagnon, c’est pour cette raison que certains fabricants s’engagent à « aider à réduire l’apparence des rides », pas à les effacer. « Dans ce cas-là, ce n’est pas vraiment antirides, dit-elle. Mais au pire, si le consommateur est insatisfait, il ne poursuit pas le fabricant, il cesse d’acheter le produit, c’est tout. »

Timothy Caulfield ajoute que les laboratoires de cosmétiques « font aussi très attention au langage qu’ils utilisent, employant une terminologie ambiguë, avec des mots comme “renouveler” ou “éclat”. Ils affirment que des études cliniques démontrent l’efficacité de leur produit, continue-t-il, mais ils ne révèlent pas la méthodologie de l’étude. L’échantillonnage comptait peut-être deux patients ».

La dermatologue Chantal Chiasson affirme que certaines crèmes en vente libre peuvent néanmoins être efficaces, particulièrement celles qui contiennent des antioxydants comme la vitamine C et la vitamine A, ou des peptides. En cas de doute, ou pour mieux comprendre l’effet qu’aura une certaine crème sur votre peau, elle suggère de prendre rendez-vous avec un dermatologue.

En fait, lorsqu’il est question de combattre les rides, il vaut vraiment mieux prévenir que guérir.

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L’EXERCICE

L’exercice aide à préserver la peau, et peut même inverser les effets du vieillissement, selon une étude effectuée par l’Université McMaster, en Ontario.

Des chercheurs ont mesuré l’épaisseur cutanée de 29 personnes (la couche supérieure, l’épiderme, s’épaissit avec l’âge ; la couche inférieure, le derme, s’amincit, ce qui confère à l’ensemble une apparence translucide). Pour s’assurer de ne pas tenir compte du vieillissement causé par le soleil, ils évaluaient la peau des fesses des participants.

Après biopsie, la peau des personnes actives de 65 ans et plus ressemblait davantage à la peau des gens âgés de 20 ou 30 ans. Les sédentaires qui se mettaient à faire de l’exercice obtenaient des résultats semblables au bout de trois mois.

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LA CRÈME SOLAIRE

Une étude australienne a démontré l’an dernier que l’application quotidienne de crème solaire ralentit les effets du vieillissement de la peau.

Des chercheurs ont séparé un groupe de 900 participants en deux. Ceux qui appartenaient à la première moitié appliquaient déjà de la crème solaire à l’occasion, et ont reçu comme consigne de continuer à le faire. L’autre moitié s’est engagée à utiliser une lotion avec FPS 15 tous les jours. Les chercheurs ont assigné un score de 0 à 6 aux participants en fonction de leur vieillissement cutané (0 équivalant à une absence totale de photovieillissement, et 6 à une peau fortement ridée et endommagée). La valeur médiane des deux groupes était de 4.

Au bout de quatre ans, la peau du groupe qui appliquait de la crème solaire avec assiduité paraissait plus jeune et plus lisse, avec un score médian inchangé de 4. La peau des participants de l’autre groupe avait visiblement vieilli, et leur score médian était passé à 5.

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LE SOMMEIL

Dans le cadre d’une étude publiée dans le British Medical Journal, des chercheurs suédois ont photographié 23 participants bien reposés, puis les ont repris en photo lorsqu’ils manquaient de sommeil. Les personnes fatiguées étaient considérées comme moins attrayantes par des observateurs extérieurs.

Notre façon de passer la nuit importe aussi, selon la dermatologue Suzanne Gagnon, qui arrive même parfois à deviner de quel côté dorment les gens en observant leurs rides. Il est préférable de rester sur le dos, mais pour ceux qui n’y arrivent pas, la Dre Gagnon suggère d’utiliser une taie d’oreiller en soie ou en satin, pour permettre à la peau de glisser au lieu de s’écraser.

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L’alimentation

La peau est le plus grand organe du corps, nous rappelle la dermatologue Suzanne Gagnon. Comme le reste, elle a besoin de certains nutriments, de vitamines et de protéines. « Lorsque quelqu’un mange mal, ça se voit tout de suite », dit-elle.

La dermatologue Chantal Chiasson ajoute que la vitamine D est essentielle, surtout en hiver, lorsqu’on est privé de soleil. Cette vitamine renforce aussi notre système immunitaire et diminue les risques de certains cancers. Elle recommande des suppléments d’au moins 1000 UI (unités internationales) par jour pour les moins de 50 ans, et de 2000 UI pour les 50 ans et plus.

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LE TABAC

La cigarette accélère le vieillissement de la peau, mais est-ce que ça se voit ? Des chercheurs ont profité du rendez-vous annuel des jumeaux de Twinsburg, en Ohio, pour répondre à cette question.

Ils ont étudié les photos de 79 paires de jumeaux comprenant un fumeur et un non-fumeur, ou deux fumeurs dont l’un a fumé au moins cinq ans de plus que l’autre (des photos sont encore affichées sur le site de la revue Plastic and Reconstructive Surgery, qui a publié l’étude).

Résultat ? Les chercheurs ont constaté d’importantes différences, surtout au niveau inférieur du visage : les sillons entre le nez et la bouche des fumeurs étaient plus marqués, et ils avaient les joues plus molles et plus affaissées.

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