L’argent de l’énergie

L’hiver de force

Chaque semaine, La Presse+ fait un tour d’horizon de la planète Énergie.

Avant les pannes de la semaine dernière, Hydro-Québec s’attendait à un hiver moins stressant que celui de l’an dernier quand le froid record a fait grimper la consommation des Québécois à un niveau tout aussi record.

Dans son rapport au Northeast Power Coordinating Council, l’organisme américain qui s’assure que l’offre d’électricité sera suffisante pour alimenter la demande dans le nord-est du continent cet hiver, Hydro-Québec souligne que son réseau offre 1147 mégawatts de puissance de plus que l’an dernier.

C’est la mise en service de la centrale Romaine-2 (640 MW) et de nouveaux parcs éoliens (464 MW) qui expliquent cette augmentation.

Chaque année, Hydro-Québec doit toutefois utiliser tous les moyens à sa disposition pour réussir à satisfaire la demande en périodes de grand froid.

Puissance disponible pour l’hiver 2015 :

44 681 mégawatts

Demande de pointe prévue : 

37 985 mégawatts

Petit rappel de l’hiver dernier

Le froid intense et durable a forcé Hydro-Québec à faire appel 47 fois à ses gros clients industriels qui avaient accepté d’interrompre leur production pour fournir de l’électricité au réseau québécois, comparativement à 15 fois l’hiver précédent. La consommation avait requis une puissance de 39 240 mégawatts, un record de tous les temps, le 22 janvier 2014.

Il faisait -25 degrés Celsius à Montréal.

Plus d’emplois verts

Pour la première fois, le nombre d’emplois directement liés aux énergies vertes au Canada aurait dépassé celui de l’industrie des sables bitumineux, selon Clean Energy Canada, un groupe lié à la promotion des énergies renouvelables.

Emplois liés aux énergies vertes : 

23 700

Emplois liés aux sables bitumineux : 

22 340

Il ne faut pas s’en surprendre, le calcul de Clean Energy ne fait pas l’unanimité. Le gouvernement de l’Alberta, par exemple, estime que le secteur des sables bitumineux génère 121 500 emplois directs. Mais Clean Energy persiste et précise que les chiffres qu’il utilise proviennent d’une source financée par le gouvernement canadien et l’Association des producteurs de pétrole du Canada.

Moins d’emplois noirs

La baisse rapide du prix du pétrole brut fait déjà des victimes, notamment en Norvège, où 7000 emplois ont disparu dans l’industrie. Comme l’État contrôle l’industrie du pétrole avec sa participation majoritaire dans Statoil, il est sous pression de la part des syndicats pour qu’il fasse quelque chose pour arrêter l’hémorragie.

Jusqu’à maintenant, la réponse du gouvernement été « Nei » (non).

La Norvège, qui est le plus important producteur de pétrole en Europe et dont 20 % de l’économie dépend de l’or noir, n’a qu’à s’adapter à la baisse des prix, estime la première ministre Erna Solberg.

L’économie norvégienne doit réduire sa dépendance au pétrole, et protéger les emplois pétroliers rendrait la tâche encore plus difficile, selon elle.

Et plus de pétrole américain

Les réserves de pétrole américain ont augmenté pour la cinquième année consécutive en 2013. L’augmentation de 9,3 % porte à 36,5 milliards de barils la quantité de pétrole qui peut être extraite avec les méthodes existantes et de façon économique. C’est la première fois depuis 1975 que les réserves de pétrole dépassent les 36 milliards de barils.

Les États du Dakota-du-Nord (+ 1,9 milliard de barils), du Texas (+ 903 millions) et du Colorado (+ 411 millions) sont ceux où les réserves ont le plus augmenté.

L’immeuble flexible

Un architecte italien, Paolo Venturella, a imaginé un immeuble flexible qui pourrait tirer le maximum de bénéfices énergétiques de la course du soleil dans le ciel. L’idée est de combiner espace de vie et production d’énergie dans les villes densément peuplées. Sa « Flex Tower » pourrait modifier le ciel new-yorkais, comme on le voit dans cette esquisse installée au cœur de Manhattan.

Sources : Bloomberg, EIA, NPCC, Financial Post

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