Fondation 24 h Tremblant

Des dons de fondation en fondation

La Fondation 24 h Tremblant verse chaque année des dons à trois organisations de bienfaisance principales. Pratique improductive ou aide essentielle aux fondations ciblées ?

Impact limité, selon Charity Intelligence

Kate Bahen, de Charity Intelligence, note que le fait de donner à des fondations qui donnent à d’autres organisations ajoute un niveau administratif additionnel et limite l’impact des dons récoltés par la Fondation 24 h Tremblant. « Pourquoi les gens qui veulent faire un don ne le donneraient-ils pas directement à la fondation qui reçoit de l’argent de la Fondation 24 h Tremblant ? », demande-t-elle.

« Notre argent est très bien utilisé »

Pierre Rodrigue, qui siège au conseil d’administration de la Fondation 24 h Tremblant, pense qu’une bonne partie de l’argent recueilli ne se matérialiserait pas si l’événement n’avait pas lieu. Il affirme que la fondation a réussi à augmenter substantiellement ses dons au fil des ans et offre une aide essentielle aux fondations ciblées. « On a l’impression que notre argent est très bien utilisé », dit-il en commentant les activités des organisations bénéficiaires.

Fondation Charles-Bruneau

La fondation, établie au début des années 90, œuvre auprès des enfants atteints de cancer et a chapeauté notamment la construction de plusieurs centres d’oncologie pédiatrique. Elle récolte annuellement près de 6,5 millions de dollars et collabore activement avec la Fondation 24 h Tremblant, qui lui a versé 9 millions de dollars en 14 ans. Ses plus récents états financiers indiquent que les dépenses d’activités et les frais administratifs équivalent à 30 % de ses revenus. Selon Charity Intelligence, les états financiers 2016 indiquent que 67 cents sur chaque dollar de don reçu ont servi à financer des activités de construction, de l’équipement ou de la recherche. L’un des administrateurs de la Fondation Charles-Bruneau, Dominique Boies, indique que l’organisation est gérée de manière extrêmement rigoureuse et doit agir énergiquement pour pouvoir remplir les engagements de plusieurs dizaines de millions qu’elle a pris pour les cinq prochaines années. Il faut prendre garde, dit-il, d’analyser de manière trop simpliste les dépenses des organismes de bienfaisance et tenir compte du fait qu’il faut parfois engager des sommes conséquentes pour en obtenir encore plus.

Fondation des Sénateurs d’Ottawa

La Fondation a été créée en 1998 et soutient le développement d’activités éducatives et sportives pour les jeunes. Elle est affiliée aux Sénateurs d’Ottawa, l’équipe de hockey professionnelle de la capitale canadienne. L’organisation a enregistré des revenus de près de 4 millions de dollars pour l’année financière 2015, incluant près de 2 millions de dollars en dons. Selon Charity Intelligence, environ 41 cents sur chaque dollar de don reçu servent à financer les activités de bienfaisance de l’organisation, une fois les frais d’exploitation retirés. Les dirigeants de la fondation n’ont pas donné suite aux demandes d’entrevue de La Presse.

Fondation Tremblant

La Fondation Tremblant est sensiblement plus petite que les deux premières et fonctionne, selon les plus récents états financiers publiés sur son site, avec des revenus annuels de l’ordre de 350 000 $. Elle tire essentiellement ses revenus d’un encan et des dons de la Fondation 24 h Tremblant, qui oscillent autour de 200 000 $ par année. Une trentaine d’organismes de petite taille de la région de Mont-Tremblant reçoivent un soutien financier de l’organisation. Pierre Rodrigue, du conseil d’administration de la Fondation 24 h Tremblant, note qu’il était important pour les organisateurs de l’événement de redistribuer une partie des revenus générés à la population locale dans le besoin. Malgré sa petite taille, la Fondation Tremblant a accumulé une réserve financière de près de 1,5 million de dollars. Au dire de M. Rodrigue, elle a été constituée pour que l’organisation puisse continuer à fonctionner plusieurs années si la Fondation 24 h Tremblant devait cesser de la soutenir. Les dirigeants de la Fondation Tremblant n’ont pas rappelé La Presse.

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