Opinion  Rémunération gouvernementale

Familles d’accueil à deux vitesses

« Les conditions de vie des Autochtones sont celles de pays pauvres. »

— James Anaya, rapporteur spécial pour les Nations unies, 2012

La semaine dernière, au Téléjournal, on présentait un reportage au sujet de la rémunération des familles d’accueil québécoises, familles décidant de prendre à leur charge un ou des enfants dont ils ne sont biologiquement ni la mère et ni le père.

Or, il s’avère que les familles autochtones reçoivent une rémunération par jour (31,36 $) qui est seulement la moitié de celle reçue par les familles non autochtones au Québec (71,00 $), alors que les critères de sélection sont exactement les mêmes, par exemple, la grandeur minimale de la chambre de l’enfant qui sera accueilli. Le reportage nous explique que nous sommes en présence d’un système à deux vitesses où c’est le Québec qui rembourse les familles d’accueil québécoises non autochtones, alors que c’est le fédéral qui rembourse les familles d’accueil autochtones. Cela fait trois ans que cette situation perdure.

Pourquoi nous sommes confrontés à une si grande disparité ? Est-ce le cas pour toutes les provinces ou seulement au Québec ?

Malheureusement, nous avons peu de données disponibles et, conséquemment, il est très difficile de comparer la rémunération des familles d’accueil entre provinces.

Cependant, selon la Ligue pour le bien-être de l’enfance du Canada (LBEC), en 2011, le taux variait entre 23 $ et 30 $ par jour, selon les provinces. Grâce aux efforts fructueux des familles d’accueil au Québec, la rémunération de ces dernières a doublé il y a trois ans, mais ce n’est pas la réalité de toutes les provinces. Ainsi, ayant un niveau de rémunération comparable à plusieurs autres provinces canadiennes, cela peut expliquer pourquoi le fédéral a maintenu son niveau de compensation auprès des familles d’accueil autochtones partout au Canada (incluant le Québec).

Il semble donc que, pour en arriver à la situation où toutes les familles d’accueil au Québec et au Canada reçoivent le même niveau de rémunération, il faille bien sûr augmenter à la hausse le niveau de rémunération fédéral. Mais pour que cette augmentation arrive, il faudra travailler de concert avec toutes les provinces afin que des taux plus élevés et équivalents soient acceptés celles-ci.

Comme Québécois et Canadiens, nous prônons fièrement des valeurs telles la justice sociale et l’égalité des chances. Je n’ai pas de solution claire, mais je souhaite que de plus en plus d’entre nous se sentent interpellés par ces situations d’injustice qui perdurent, touchant trop souvent nos populations autochtones, entre autres. Comme la campagne fédérale en cours sera longue, je crois qu’il serait important que plus de temps soit accordé aux inégalités sociales et à la question autochtone, tout particulièrement.

À BIEN Y PENSER

Côte-des-Neiges sous les bombes ?

Ayant été témoin des 10 années de déblayage de tout Londres à la suite des bombardements du Blitzkrieg, je m’émerveille devant le cycle incessant de destruction, construction et oblitération qu’a subi le secteur Côte-des-Neiges/Queen-Mary en autant de temps. Même la Main n’a pas été victime d’autant d’incompétence et cafouillages bureaucratiques. Ce n’est pas difficile à croire que CDN–NDG demeure l’arrondissement le plus mal géré de tout Montréal.

— Nigel Spencer, Montréal

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