Dans la peau des négligés

Les Montréalais le clament : « Les Bulls sont les favoris. » Conscients de leur statut en ce jour de premier match contre les New-Yorkais, les joueurs de l’Impact s’apprêtent aujourd’hui à gravir une montagne. Et la mission n’est pas impossible, malgré les apparences.

Une montagne

Après un début de saison poussif (six défaites lors des sept premiers matchs), les Red Bulls de New York ont confirmé leur potentiel. Résultat, le bilan de fin de saison du club est éloquent : premier de l’Association de l’Est, troisième au classement de la MLS, deuxième attaque du championnat avec 61 buts marqués et 16 matchs sans défaite, série en cours. La dernière fois que les Bulls ont plié l’échine (0-2), c’était le 3 juillet chez leurs voisins pensionnaires du Yankee Stadium. Si ces chiffres et cette série d’invincibilité ont de quoi donner des cheveux blancs, les confrontations avec l’Impact sont un peu plus rassurantes pour les fans montréalais. Le match d’ouverture locale au Stade olympique (victoire de 3-0) doit donner des idées à la troupe de Mauro Biello, tout comme la défaite récente (0-1) à New York.

Museler l’artificier

C’est à cette défaite à New York en septembre que se réfère Mauro Biello pour museler l’artificier des Bulls, Bradley Wright-Phillips, meilleur buteur de la MLS avec 24 buts. « Je pense que l’on a fait du très bon travail, la dernière fois à New York. Il n’a pas touché beaucoup au ballon. Il faut être sur lui, ne pas lui donner d’espace. Bradley Wright-Phillips est toujours en mouvement, alors que Sacha Kljestan, lui, est à la passe. » L’attaquant britannique des Bulls représente « un gros défi », aux yeux des défenseurs montréalais. Mais attention, sans son partenaire Sacha Kljestan, au milieu du terrain, il n’a pas le même rendement.

Maîtriser le métronome

Il est l’autre pièce maîtresse des Red Bulls. L’autre atout offensif qui distille nombre de ballons à ses attaquants avec efficacité. Sacha Kljestan est le meilleur passeur de la ligue, avec pas moins de 20 passes décisives (et 6 buts) en 32 matchs. « Ils ont le meilleur passeur et le meilleur buteur de la ligue et ils s’entendent particulièrement bien. Il faut couper la relation entre eux », résume le défenseur montréalais Hassoun Camara. « Il faut leur limiter les espaces. Si on est capables de faire ça, on peut les neutraliser. Si Kljestan a des espaces, il peut nous causer des problèmes », juge son entraîneur.

Privilégier la contre-attaque

« C’est une équipe technique. Physiquement, ils mettent de la pression. » Mauro Biello s’est fait avare de détails ces 48 dernières heures dans la manière dont son équipe devra négocier ce double rendez-vous avec les Red Bulls. Contre D.C. United, les joueurs de l’Impact ont essayé d’être le plus compacts possible, de bien défendre ensemble et de se projeter rapidement vers l’avant. Avec la réussite que l’on sait. C’est sans doute les mêmes principes tactiques qu’il faudra employer contre une équipe new-yorkaise qui a la possession du ballon et qui a la faculté de presser haut en permanence son adversaire. À Washington, les Montréalais ont réussi à contrer une équipe justement plutôt performante offensivement. « Il faut briser cette pression qu’exercent les Bulls et jouer rapidement », indique Mauro Biello.

Une défense à prendre à revers

À force de monopoliser le ballon et de jouer haut en permanence, les Red Bulls ne maîtrisent pas toujours leur sujet défensivement parce que leur jeu est physiquement exigeant. « Durant la saison, ils ont eu plus de difficultés en fin de match en accordant des buts, a remarqué Biello. On sait que presser pendant 90 minutes, c’est difficile. » Cette saison, les Bulls ont accordé 44 buts. C’est beaucoup pour une équipe qui a terminé première de l’Association de l’Est. Elle ne possède finalement « que » la huitième défense de la MLS. « C’est une équipe qui prend des risques en défense, note Mauro Biello. Il va falloir leur faire mal quand ils vont libérer des espaces. » Les Bulls ont plus de difficulté à s’imposer chez l’adversaire. Leur bilan à l’extérieur de 3 victoires, 7 matchs nuls et 7 défaites est même inférieur à celui de l’Impact.

Le plein au stade Saputo ?

Hier après-midi, Richard Legendre faisait ses comptes et en arrivait à 13 000 billets vendus en vue du match de cet après-midi. « En 36 heures, c’est intéressant, mais il en reste amplement de billets, commentait le vice-président exécutif de l’Impact. On invite les gens parce que c’est le match de l’année. Ça fait huit mois que toute l’équipe travaille en ce sens-là, faire les séries. On espère remplir le stade. L’année dernière, on était environ 16 000 dans le même cas de figure. C’est un défi de vendre pour les séries à cause du peu de temps que l’on a entre le moment où on sait s’il y a un match ou pas et le match suivant. Mais on n’a jamais vu ça, un rythme de vente comme ça au cours des 36 dernières heures. »

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.