Télévision

Gabriel Julien

GAGNANT D’OCCUPATION DOUBLE (2007)

PARTICIPANT À LOFT STORY 6 :  LA REVANCHE (2009)

S’il pouvait remonter le temps, Gabriel Julien n’aurait jamais envoyé sa candidature à Occupation double (OD).

« J’ai fait trois psychoses à cause du stress vécu. Ce n’est pas tout le monde qui peut endurer "l’après". Je ne voulais pas que ça continue. Au contraire, je voulais que ça arrête », confie l’homme aujourd’hui âgé de 32 ans, qui prend des antipsychotiques pour contrôler ses crises.

« Ça fait deux ans que je n’ai pas eu de crise. J’espère que les futurs candidats de ces émissions en mesureront les impacts et comprendront que peu de gens sortent de là avec une carrière », ajoute le gagnant de l’édition 2007 d’OD, aujourd’hui organisateur d’événements à Staff de bars et restos Montréal.

Son inscription à OD n’avait au départ rien de romantique : il venait d’ouvrir un bar avec un ami et s’était dit qu’une participation à l’émission était susceptible d’offrir une visibilité inespérée à l’établissement.

« Je m’en foutais un peu », résume Gabriel, convaincu que ce détachement l’a mené jusqu’à la victoire.

LA FIN DU CONTE

Le nouveau candidat s’affiche rapidement en faveur d’une seule fille et n’aura d’yeux que pour elle jusqu’au bout. Entre les deux, il visitera Venise, Sainte-Lucie, en plus d’habiter une villa en République dominicaine pendant toute la durée du tournage.

Mais le conte de fées se termine abruptement.

D’abord, son couple ne survit que quelques semaines.

« On se connaissait là-bas, mais pas dans la vraie vie. C’est comme un rêve qui tourne au cauchemar », raconte Gabriel, qui a depuis renoué avec un anonymat relatif.

« Les premiers mois, les gens me parlaient tous les jours, en plus des autographes. Aujourd’hui, les gens me dévisagent constamment, comme si je leur disais vaguement quelque chose. »

— Gabriel Julien

Plus mature, Gabriel assume entièrement son passage éclair dans notre star-système, sans toutefois en vanter les mérites.

Il critique l’impact qu’a la téléréalité sur notre télévision. « Des gens grandissent avec ça comme j’ai grandi avec La petite vie. Ça ne laisse pas nécessairement un bel héritage à la culture québécoise et on y accorde trop d’importance », déplore Gabriel, qui qualifie de problème social l’intérêt démesuré accordé à ces productions.

« Il ne faut pas faire de la téléréalité une force de ralliement, ça ne mène nulle part. Je regarde La voix et je trouve ça bon. Quelqu’un qui chante, ça va chercher des émotions plus saines que quelqu’un qui veut sortir avec Cindy. »

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