Télévision

Marie-Ève Gauthier

GAGNANTE D’OCCUPATION DOUBLE (2009)

Un diffuseur d’huiles essentielles répand ses arômes près d’une statue de Bouddha au centre de yoga PurÉquilibre, perché au deuxième étage d’un immeuble commercial situé aux pieds du mont Saint-Hilaire.

Une des deux propriétaires, Marie-Ève Gauthier – la grande gagnante de l’édition 2009 d’Occupation double – est devenue femme d’affaires. « J’ai trouvé ma voie, mon métier et j’ai réussi à bâtir quelque chose sans Occupation double », explique l’entrepreneuse, radieuse.

En fait, la téléréalité l’a grandement aidée à réaliser son rêve, puisque la vente de son condo remporté à Occupation double lui a permis de démarrer son entreprise. « Mais ce n’est pas à cause d’Occupation double que les gens viennent ici », nuance fièrement la jeune entrepreneuse.

Si elle ne regrette pas sa participation à l’émission, elle ne le referait pas pour autant, admet-elle.

Lorsqu’elle s’est présentée à l’audition, elle était une éducatrice de la petite enfance de 24 ans, de Québec. « J’y suis allée pour voyager. Je n’avais jamais pris l’avion. »

LA « BRAILLARDE »

Comme les émotions sont souvent à fleur de peau dans ce huis clos, Marie-Ève se fait rapidement étiqueter comme la braillarde du groupe. Comme les participants de sa cohorte étaient civilisés et respectueux entre eux, la production n’a pas eu le choix de créer certains moments de tension, croit-elle.

« Tu pleures une fois dans la semaine et on passe la séquence dans trois épisodes. Et comme on n’a pas de contrôle sur le montage, le mal est fait et, dans la tête des gens, ce qu’ils voient à la télé est la réalité. »

— Marie-Ève Gauthier

Son interprétation d’une chanson de Jean-Pierre Ferland au bord de la piscine la présente ensuite sous un meilleur jour. La fille qui pleure s’était métamorphosée en fille qui chante.

Elle entreprend à son retour une tournée de bars, sorte de passage obligé et rentable pour les candidats. « Les gens nous disent des choses que je n’oserais jamais dire à ma meilleure amie », se souvient Marie-Ève, qui accepte les séances chez le psychologue offertes en sortant de l’aventure.

Elle attendra quatre années avant de regarder la saison complète de son émission, qui récoltait des cotes d’écoute allant jusqu’à 2,7 millions de téléspectateurs.

« Ç’a été un traumatisme. »

Aujourd’hui, elle a tiré un trait sur cette période de sa vie. Elle fréquente depuis quelques années un autre participant de l’émission, un policier, qui avait quitté l’aventure plus rapidement.

« Oui, il y a une vie après la téléréalité. Je sais que ç’a été difficile pour certains, mais il faut éviter de centrer sa vie sur cette seule expérience et de se définir par rapport à elle. »

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