Chronique

Les tournages à deux vitesses

Ce discours revient régulièrement en télévision : les budgets ratatinent, mais la cadence de fabrication de nos émissions favorites augmente sans cesse. Conséquence ? Les tournages québécois se déroulent maintenant à deux vitesses : vite et plus vite.

Le tempo « plus vite » déplaît à certains artisans de Blue Moon et de Ruptures, deux téléséries produites par Fabienne Larouche, qui ont alerté leur syndicat à propos du rythme essoufflant qui leur serait imposé quotidiennement.

« Depuis le début de Blue Moon, nous intervenons presque tous les jours pour régler des problèmes. On demande aux techniciens de produire beaucoup, beaucoup, beaucoup en peu de temps. Ça met énormément de pression sur tout le monde », note le directeur des relations de travail à l’Alliance québécoise des techniciens de l’image et du son (AQTIS), Charles Paradis. L’AQTIS regroupe divers corps de métier, comme des coiffeurs, des régisseurs de plateau, des machinistes, des maquilleurs ou des directeurs photo.

Selon l’AQTIS, le tournage d’un épisode d’une heure d’une série prend, en moyenne, six jours, alors qu’Aetios, la société de Fabienne Larouche et Michel Trudeau, boucle ses émissions en quatre journées et des poussières. Est-ce que la boîte de Fabienne Larouche, qui chapeaute également 30 vies et Unité 9, serait plus efficace que ses compétiteurs ou presserait-elle ses employés comme des citrons ?

Selon mes informations, le téléroman Mémoires vives de Sphère Média et Unité 9 d’Aetios suivraient sensiblement le même calendrier de production. « On respecte les conventions collectives. On dépense de l’argent public et il faut être vigilant. »

« Je me sentirais mal à l’aise d’aller quêter plus d’argent à un moment où ça coupe partout. Je considère que l’on est capables de s’organiser avec ce que l’on a. »

— La productrice Fabienne Larouche

En fait, c’est le jour de la marmotte, constate l’auteure et productrice. « Quand j’ai commencé Unité 9 et 30 vies, c’était la même chose. Les choses finissent par se tasser. Je travaille avec des gens compétents, performants et enthousiastes. Il y en a qui s’adaptent mieux que d’autres », remarque Fabienne Larouche.

Parlant de Ruptures, la télésérie juridico-légale inspirée de la vie de l’avocate Suzanne Pringle, celle qui a défendu le milliardaire Éric dans sa cause contre Lola, vous n’y verrez plus le comédien Francis Ducharme, contrairement à ce qui a été annoncé par Radio-Canada.

Le contrat de Francis Ducharme, qui jouait le copain de l’héroïne Ariane (Mélissa Désormeaux-Poulin), a été racheté et l’acteur a été remplacé par Vincent-Guillaume Otis (Série noire). Plusieurs scènes déjà mises en boîte ont donc dû être refaites.

L’agente de Francis Ducharme, Marie-Claude Goodwin, a préféré ne pas commenter cette séparation hier. Des espions sur le plateau de Ruptures me rapportent que Francis Ducharme ne se plaisait pas tellement dans ce rôle de conjoint un peu effacé.

Toujours à propos de Ruptures, on me chuchote que la réalisatrice des 12 épisodes d’une heure, Mariloup Wolfe, a trouvé ses premières semaines derrière la caméra très éprouvantes. Assez pour qu’elle demande à sa productrice Fabienne Larouche un mois de pause entre les deux blocs de tournage de Ruptures, plutôt que les deux semaines prévues à l’horaire.

« Le début d’un tournage est toujours intense. Les choses se placent. Mariloup n’a jamais songé à se retirer », assure l’agent de la réalisatrice, Maxime Vanasse.

JOËL LEGENDRE DANSERA !

Pourquoi Joël Legendre tenait-il aussi rapidement à reprendre le collier professionnel ? Notamment parce qu’il participera à l’émission Les dieux de la danse de Jean-Philippe Wauthier à Radio-Canada, ai-je appris. Joël Legendre y apparaîtra en couple avec Hélène Bourgeois Leclerc, sa partenaire de danse attitrée, mais aussi sa complice de toujours au Bye Bye. Tiens, tiens.

Les dieux de la danse, dont les tournages démarreront cet été, prendra l’antenne de la SRC en septembre. Nous y suivrons 16 paires de célébrités qui s’affronteront dans des types de danses très variés.

Le passage obligé de Joël Legendre chez Pénélope McQuade et Jean-Luc Mongrain, vu dimanche soir par 1 048 000 téléspectateurs, facilitera la sortie du purgatoire de l’animateur-vedette, c’est évident. Tout ça semble avoir été minutieusement planifié par les hautes instances de la grande tour.

S’il n’avait pas accordé cette interview, imaginez comment il aurait été bizarre de voir Joël Legendre sourire de toutes ses dents blanches entre deux pas de salsa, comme si rien ne s’était passé. Étape suivante dans le grand plan de réhabilitation : la réintégration de Joël au Bye Bye 2015.

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