BILAN ROUTIER
Le Québec tient la route, l’Ontario fait encore mieux
La Presse
UN MEILLEUR BILAN ROUTIER POUR L’ONTARIO
Le bilan routier du Québec s’est amélioré entre 2000 et 2010. Le hic, c’est que celui de l’Ontario a lui aussi pris du mieux et continue de faire meilleure figure que celui de la Belle Province. Les chercheurs Robert Bourbeau, François Bellavance et Étienne Blais ont également constaté une plus forte fréquence des accidents mortels dans toutes les catégories d’âge au Québec, sauf pour les 65 ans et plus. Cette surreprésentation est particulièrement marquée chez les jeunes hommes de 16 à 29 ans.
CONSOMMATION D’ALCOOL
Chaque année, les Québécois consomment en moyenne 17,7 L d'alcool de plus que leurs voisins ontariens, soit l’équivalent d’un peu plus de 23 bouteilles de vin de format standard (750 ml).
ÂGE LÉGAL POUR ACHETER DE L’ALCOOL
QUÉBEC
18 ans
ONTARIO
19 ans
CONDUITE AVEC FACULTÉS AFFAIBLIES
Proportion de conducteurs morts avec un taux d’alcoolémie supérieur à 80 mg d'alcool par 100 ml de sang entre 1998 et 2010
UN PERMIS D’APPRENTI PLUS RESTRICTIF
Les conditions d’obtention d’un permis de conduire sont assez semblables au Québec et en Ontario, mais il existe des particularités chez nos voisins qui mériteraient d’être reprises, soulignent les chercheurs.
Ne pas conduire entre minuit et 5 h du matin;
Le conducteur accompagnateur doit avoir au moins quatre ans d’expérience de conduite et avoir un taux d’alcoolémie inférieur à 0,05.
LES SOLUTIONS PROPOSÉES
Selon les chercheurs de l’Université de Montréal, le Québec pourrait améliorer son bilan routier de plusieurs façons. Voici les principales recommandations :
1. Abaisser la limite légale pour le taux d’alcoolémie à ,05 ou 50 mg/100 ml.
2. Augmenter l’âge légal pour l’achat de boissons alcoolisées.
3. Limiter les points de vente de boissons alcoolisées.
4. Limiter les heures d’ouverture des établissements servant de l’alcool.
5. Interdiction de conduire la nuit pour les nouveaux conducteurs.
6. Pour les nouveaux conducteurs, interdiction d’avoir des passagers à bord, à moins que ceux-ci aient un permis ordinaire et plus de quatre ans d’expérience de conduite.
LES EXPLICATIONS
Le chercheur principal de l’étude
, Robert Bourbeau, signale qu’on ne peut faire de liens directs « hors de tout doute » entre la consommation d’alcool et la différence dans les bilans routiers des deux provinces. « Il faut prendre ça avec un grain de sel. Mais c’est certain qu’il y a un environnement qui est plus propice à la consommation d’alcool au Québec. » M. Bourbeau, qui est aussi professeur émérite en démographie à l’Université de Montréal, rappelle que l’Ontario est « très exemplaire » en matière de bilan routier dans toute l’Amérique du Nord. « C’est le modèle à suivre. » Il se demande cependant si le gouvernement aura le courage politique, par exemple, pour réduire à 0,05 mg/100ml la limite légale pour le taux d’alcoolémie. « Ce ne sont pas des mesures qui sont nécessairement très populaires, mais qui peuvent faire la différence. »— Avec la collaboration de William Leclerc,