Coloscopie virtuelle

Tout ce qu’il faut savoir

On entend de plus en plus souvent parler de coloscopie virtuelle. Mais de quoi s’agit-il au juste ? Voici six choses importantes à connaître sur cette technique d’imagerie médicale.

Un outil pour dépister le cancer colorectal

La coloscopie virtuelle est une technique d’imagerie médicale qui sert principalement au dépistage du cancer colorectal. Elle permet de détecter des lésions précancéreuses et cancéreuses dans le côlon et le rectum. Selon la Société canadienne du cancer, le cancer colorectal est le 2e cancer le plus souvent diagnostiqué au Canada (à l’exclusion des cancers de la peau). C’est aussi la 2e principale cause de décès par cancer chez l’homme et la 3e principale cause de décès par cancer chez la femme au Canada. Pourtant, cette maladie est guérissable dans près de 90 % des cas lorsqu’elle est détectée à un stade précoce, d’où l’importance de la dépister le plus rapidement possible.

Une méthode parmi d’autres

Outre la coloscopie virtuelle, il existe différents moyens de dépister le cancer colorectal tels que la recherche de sang occulte dans les selles, la sigmoïdoscopie, le lavement baryté en double contraste et la coloscopie optique (aussi appelée coloscopie traditionnelle). La recherche de sang occulte consiste, par exemple, à analyser les selles d’une personne en laboratoire afin de rechercher des traces de sang, car cela pourrait indiquer un cancer colorectal. La coloscopie optique consiste, quant à elle, à introduire dans le rectum un tube souple relié à une caméra, ce qui permet au médecin de visualiser en direct tout l’intérieur du côlon et, si nécessaire, de prélever des échantillons de tissus afin d’en faire l’analyse.

Un test non invasif, sécuritaire et efficace

La coloscopie virtuelle est un examen spécialisé qui permet de visualiser l’intérieur du côlon à l’aide d’un appareil de tomodensitométrie (scan). Grâce à ce dernier, plusieurs images de l’intérieur du côlon et du rectum sont recueillies, avant d’être reconstruites en 3D à l’aide d’un logiciel spécialisé. Ce test cherche à détecter les polypes précancéreux avant qu’ils ne deviennent des cancers. « Il s’agit d’un examen non invasif, puisqu’on n’introduit pas de tube dans le côlon, sécuritaire, puisqu’on utilise de très faibles doses de radiation, et efficace, car il permet de dépister les polypes de plus de 6 mm », indique le radiologiste Pierre Lacaille-Bélanger, de la clinique Imagerie des Pionniers.

Des avantages et des désavantages

Outre le fait qu’elle est non invasive et présente par conséquent moins d’inconfort pour le patient, la coloscopie virtuelle est un examen rapide qui ne prend que 10 à 15 minutes. De plus, ce test ne nécessite aucune anesthésie ou sédation. Il est donc possible de vaquer à ses occupations quotidiennes après la procédure — y compris de retourner au travail. La coloscopie virtuelle présente également un taux de complications moins important que la coloscopie optique. Bien que rares, plusieurs complications peuvent en effet survenir à la suite d’une coloscopie optique telles que : perforation, hémorragie, infection, effets indésirables reliés à l’anesthésie ou à la sédation. Cela dit, la coloscopie virtuelle présente le désavantage de ne pas permet de procéder aux biopsies ou à l’exérèse des lésions. Le patient doit donc subir une coloscopie optique si des polypes sont détectés.

Une bonne préparation est essentielle

Comme la coloscopie optique, la coloscopie virtuelle nécessite au préalable une préparation intestinale adéquate afin d’optimiser les images. Le côlon doit notamment être le plus propre possible pour permettre au radiologiste de bien visualiser toutes les parois intestinales. Afin d’assurer la qualité de l’examen, il faut donc suivre rigoureusement une diète spéciale un ou deux jours avant l’examen. La coloscopie virtuelle nécessite aussi une bonne distension intestinale lors de la procédure. Celle-ci s’effectue en insufflant une certaine quantité de CO2 dans le côlon via une petite canule rectale. Sans cette dilatation du côlon, des polypes pourraient ne pas être visibles ou des plis du côlon pourraient être pris pour des polypes.

Un examen réservé à certains cas

Actuellement, la coloscopie virtuelle n’est pas l’outil courant de choix pour dépister les cancers et les polypes colorectaux chez les patients qui ont préalablement obtenu un résultat positif à un test de recherche de sang occulte dans les selles. La coloscopie optique est en effet la technique de référence pour dépister et diagnostiquer les lésions colorectales cancéreuses et précancéreuses. « La coloscopie virtuelle offre cependant une alternative intéressante comme méthode de dépistage et de diagnostique chez les patients pour lesquels une coloscopie optique est contre-indiquée ou n’a pu être complétée », explique le Dr Lacaille-Bélanger. Elle peut également servir pour établir le bilan de l’extension de la maladie ou le suivi postopératoire.

Ce texte provenant de La Presse+ est une copie en format web. Consultez-le gratuitement en version interactive dans l’application La Presse+.