Féminisme

« Décider entre hommes »

ou s’interroger sur la place des femmes

Une image vaut mille mots. C’est le cas pour les clichés repris sur la nouvelle page Facebook « Décider entre hommes », une initiative de Marilyse Hamelin et Marie-Ève Maillé qui connaît un succès impressionnant.

Marie-Ève Maillé est professeure associée à l’UQAM en communication environnementale tandis que Marilyse Hamelin est journaliste, créatrice du blogue La semaine rose. « L’image ici, c’est le message. On est dans l’humour », indique Marilyse, qui n’en revient pas de la viralité de leur projet, relayé dès les premiers jours par de nombreux hommes, dont Gabriel Nadeau-Dubois, les journalistes Ianik Marcil, Patrick Lagacé et Mathieu Charlebois.

Inspirée du compte Tumblr « Congrats you have an all male panel » (Félicitations vous avez une table ronde entièrement masculine), la nouvelle page Facebook a obtenu des milliers de mentions « J’aime » en à peine 10 jours d’existence. L’objectif : dénoncer par le rire l’absence de femmes dans les sphères de décisions. « On a tout écrit ensemble. C’est vraiment un projet web », constate la cocréatrice Marilyse Hamelin qui, comme sa comparse, est âgée de 35 ans.

Marie-Ève Maillé, qui est aussi à origine de la Cynique apprivoisée, un blogue qui s’interroge sur ce qui est socialement acceptable en environnement, explique qu’une photo du ministre Heurtel envoyée sur Twitter le 19 août a mis le feu aux poudres. On le voit lors d’une rencontre réunissant une quinzaine de professionnels masculins.

« M. Heurtel n’a apparemment pas apprécié de se faire épingler, car il nous a bloquées de son compte Twitter », ironise Marie-Ève Maillé, précisant que le politicien n’est pas leur tête de Turc, mais qu’il est très actif sur Twitter.

Décider entre hommes n’est pas une page bourrée d’analyses et donnant la parole à des experts. C’est un observatoire où l’on collige les clichés illustrant la rareté des femmes en politique, dans la gouvernance et les cérémonies d’inauguration.

« J’aime utiliser l’image du miroir. Que ces hommes se voient entourés d’hommes. »

– Marie-Ève Maillé

Ce qu’elles espèrent ? Une prise de conscience par l’image. « Ce qu’on trouve encore normal aujourd’hui, peut-être que dans six mois, on ne trouvera plus ça normal », avance Marilyse Hamelin. « On ne dénonce pas seulement l’absence des femmes, mais aussi leur manque d’influence », renchérit Marie-Ève.

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