Rectificatif

Loisirs pour les enfants

Dans l’article « Que du positif, dit une étude » publié lundi, la citation suivante aurait dû être attribuée à Katherine Frohlich et non à Florence Aumètre. « Lorsque l’on surcharge [plus de trois loisirs par semaine, selon elle], il n’y a plus de place pour le temps libre et le potentiel de créativité est automatiquement perdu. » Nos excuses.

Plein air

Le vélo de la discorde

C’est le conflit classique : un endroit naturel qui a besoin de protection, des usagers qui ont des objectifs bien différents, un conseil municipal qui essaie de ménager la chèvre et le chou.

Cette fois-ci, ça se passe à Sherbrooke. La municipalité et l’Université de Sherbrooke proposent de transformer en réserve naturelle le parc du Mont-Bellevue, dont ils sont copropriétaires. Ce qui crée une certaine controverse, c’est leur volonté d’interdire la pratique du vélo de montagne sur une grande partie de la nouvelle réserve.

Le sujet divise tellement la population que la salle du conseil municipal a carrément débordé lors d’une séance d’information sur le projet, il y a deux semaines.

« Il n’y a personne qui est allé au micro pour dire qu’il était contre la réserve naturelle », note Éric Léonard, coordonnateur régional de l’International Mountain Bicycling Association (Canada) pour le Québec.

« Tout le monde croit aux bienfaits de la protection du territoire, tout le monde veut empêcher la détérioration de la faune et de la flore. Personne non plus n’a demandé un immense terrain de jeu, un bike park. »

— Éric Léonard, coordonnateur régional de l’International Mountain Bicycling Association

Mais voilà, à ses yeux, rien ne justifie l’interdiction du vélo sur l’une des deux montagnes que compte le parc du Mont-Bellevue, le mont John-S.-Bourque.

« Le propriétaire décide de permettre la marche, le ski de fond, la raquette, la course en sentier, la promenade avec un chien, tout, sauf le bicycle à pédales, déplore-t-il. Il n’y a pas de fondement à ça. »

Actuellement, le vélo de montagne est permis uniquement sur le mont Bellevue : on y trouve environ 12 kilomètres de sentiers. Au cours de l’année 2009, il avait été question d’évincer les cyclistes, mais l’attribution des Jeux du Canada à Sherbrooke avait changé la donne et permis de mettre en place un réseau de vélo de montagne dans les règles de l’art.

« Les sentiers sont populaires, ils sont le fun, affirme M. Léonard, qui a participé à l’aménagement du réseau. Mais les gens cherchant de la nouveauté, ils ont voulu explorer le territoire. Ils se sont créé des sentiers du côté du mont J.-S.-Bourque, mais ça s’est fait dans le désordre. »

Pour Ingrid Dubuc, cheffe de la division des sports et événements à la Ville de Sherbrooke, cette situation démontre que la partie du parc qui accueille le vélo de montagne, le mont Bellevue, a atteint sa capacité. Mais pas question pour autant d’ouvrir le mont John-S.-Bourque au vélo.

Les copropriétaires ont chargé l’organisme de conservation Corridor appalachien de faire un inventaire écologique de cette montagne.

« C’est la partie la plus intègre du parc au niveau écologique. On y retrouve les milieux les plus sensibles et les plus intègres. Ce n’est pas pour rien : c’est parce qu’il y a toujours eu moins d’utilisation intensive. »

— Mélanie Lelièvre, directrice générale de Corridor appalachien

La vice-rectrice à l’administration et au développement durable de l’Université de Sherbrooke, Denyse Rémillard, soutient que l’établissement n’a rien contre le vélo de montagne, rappelant que 37 % du territoire du parc permet la pratique de ce sport.

« Le projet de réserve a un sain équilibre entre les activités sportives à plus haute intensité et une zone relativement plus tranquille où on pourrait marcher, faire du ski de fond, des activités plus zen. »

Éric Léonard fait valoir que les cyclistes continueront à parcourir illégalement les sentiers. À son avis, il serait préférable de rendre officiel un certain nombre de sentiers, de les aménager de façon durable et d’y contenir les cyclistes.

« Quand ce n’est pas géré, il se passe n’importe quoi », déplore-t-il.

C’est un argument qui ne convainc pas Mélanie Lelièvre, de Corridor appalachien.

« Si vous nous permettez de faire ce qu’on a fait illégalement, ben là, on va être un meilleur partenaire, ironise-t-elle. C’est un drôle d’argument. Comment les cyclistes pourraient-ils garantir qu’il n’y aura pas de nouveaux sentiers informels de créés ? »

Denyse Rémillard, de l’Université de Sherbrooke, ajoute que si les copropriétaires du parc du Mont-Bellevue acceptaient la proposition des cyclistes, c’est-à-dire de transformer en sentiers officiels une partie des sentiers développés illégalement, la proportion de territoire consacrée aux activités intensives serait trop élevée pour espérer obtenir le statut de réserve naturelle.

La Ville de Sherbrooke travaille sur une solution.

« On a besoin d’autres lieux pour la pratique du vélo de montagne, déclare Mme Dubuc. Ensemble, on se doit de trouver des sites alternatifs. Des échanges auront lieu avec la Ville, l’université et les clubs de vélo pour mettre des solutions en place qui ne sont pas dans le projet de réserve. »

Il y aurait peut-être une petite modification au projet pour prévoir une voie d’accès vers un secteur à l’extérieur de la réserve même.

« Il y a de l’avenir pour le vélo de montagne à Sherbrooke, en Estrie », assure-t-elle

Suggestion vidéo

Kayak à l’aveugle

Cinq vétérans aveugles parcourent le Grand Canyon en kayak, guidés par d’autres vétérans.

Le chiffre de la semaine

202 080

C’est le nombre de kilomètres de côtes que compte le Canada, selon le World Factbook de la CIA. Aucun autre pays n’a autant de côtes.

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