Opinions

Décrochage scolaire : 1000 $ contre un diplôme

POUR

Trop d'élèves non motivés

J’ai 16 ans, et je crois être bien placée pour savoir si cela pourrait fonctionner. Je suis une élève ayant une moyenne de 93 %, mais j’ai étudié dans une école où il y avait beaucoup trop d'élèves non motivés. Le décrochage scolaire est dû à plusieurs raisons, parfois inévitables chez certains jeunes qui ne veulent rien savoir. Mais pour d’autres, ça pourrait être une motivation. Je crois que cela va surtout être un incitatif à fournir des efforts et à ne pas échouer les cours qu’ils couleraient normalement, car ils voudront obtenir leur diplôme pour l’argent offert à la fin du secondaire. De plus, cela pourrait aider certains jeunes pendant quelque temps, car plusieurs éprouvent des difficultés financières au cégep.

 – Sonia Morin

Une idée qui a du punch

Une idée qui a du punch, qui pourrait produire des résultats très significatifs et qui pourrait donner une motivation décisive pour plusieurs jeunes.

Ça vaut la peine de poursuivre cette réflexion.

La réussite scolaire pour le plus grand nombre, c’est construire un meilleur futur et ça dynamise le présent.

 – Serge Brodeur

Un investissement rentable

Bonne idée, car ce fut mon cas. En 1972, j’ai terminé ma 12e année, dans un programme accéléré payé par l’assurance emploi. Je recevais 65 $ par semaine. J’ai ensuite terminé mon cégep en informatique. J’ai fait un calcul rapide des impôts déboursés durant 40 ans entre les 30 % que j’aurais payés avec un emploi sans diplôme, contre les 50 % que j’ai payés presque toute ma vie. Pour moi, ce fut un investissement très rentable pour le gouvernement.

 – Pierre Lecocq

Corriger les inégalités

Bravo, monsieur Garber.

Ce sont, entre autres, des hommes d’affaires comme vous qui permettront à notre société de s’améliorer et de corriger des inégalités sociales.

 – Jocelyne Sévigny

Inspirant

Quelle merveilleuse idée, en lisant ce texte inspirant à l’aube du petit matin, une idée m’est tout de suite venue à l’esprit.

Pourquoi ne pas créer une fondation à l’intention des élèves financée à 50 % par les diplômés de tout âge et par les mieux nantis de la société et à 50 % par le ministère de l’Éducation. Qui est le millionnaire ou multimillionnaire qui partirait cette fondation ?

Personnellement retraité, diplômé de HEC après huit ans de cours du soir tout en travaillant, je suis prêt à fournir 50 $ à cette fondation et à en faire la promotion auprès de mes pairs.

L’avantage d’une telle approche serait de donner l’occasion à des personnes de faire du bénévolat de la deuxième façon, c’est-à-dire d’offrir de l’argent au lieu de temps.

Également de faire un partenariat avec le gouvernement et ainsi promouvoir l’idée que ce n’est pas au gouvernement à tout faire.

En rappel, je cite J.F.K : « Demandez-vous ce que vous pouvez faire pour votre pays et non ce que votre pays peut faire pour vous. »

– André Morin, Laval

Un leadership bienvenu

Le leadership de M. Garber est remarquable et tellement bienvenu au Québec actuellement.

Il me fera plaisir de souscrire 1000 $ annuellement à sa cause qui s’inscrit dans l’avenir du Québec.

 – Claude Verdier

Voyons loin

Excellente idée. Bien sûr, certains vont dire « on pourrait mettre ça en santé ». Je crois que l’éducation est aussi importante. À mon âge, on pense à la santé, mais voyons plus loin.

Je suis un directeur d’école retraité. Je me souviens qu’on mettait des programmes de récompense pour les élèves difficiles. Un jour, une élève de 11 ans vient me voir, elle me dit : « Les tannants sont récompensés s’ils sont corrects une semaine ou selon leur plan personnel d’amélioration. Nous, on est toujours à notre affaire et c’est normal et on n’a pas de récompense. » On a allumé à l’école et mis aussi des récompenses pour ceux qui réussissaient. Je crois que ce fut une bonne chose.

 – Jean-Jacques Allouis

Séduisant pour un décrocheur

Je trouve l’idée excellente ! J’ai fait lire le titre à mon fils, qui est malheureusement un décrocheur, et il a été séduit par cette proposition ! Nous sommes en 2017, n’est-ce pas ?

 – Isabelle Marcotte

Opinions

Décrochage scolaire : 1000 $ contre un diplôme

CONTRE

La motivation est en soi

Je crois que l’idée de M. Garber est bonne, mais derrière tous les décrochages se cache une raison. La pauvreté, la maladie mentale, les profs fades et la maudite drogue.

La motivation est un phénomène très complexe. Graduellement, l’enfant passe de la motivation extrinsèque : il agit bien pour faire plaisir à ses parents ou pour avoir une récompense. Mentalité sous-jacente du béhaviorisme. En gagnant de la maturité, la motivation doit devenir intrinsèque : agir pour son propre bien-être, pour sa fierté personnelle, pour l’accomplissement de soi. À l’âge de 17 ans, ce serait vraiment triste qu’un adolescent ait besoin de cette récompense pour obtenir son diplôme. Ça voudrait dire que l’école a échoué une de ses missions : la structuration de l’identité. Le meilleur emploi deviendrait alors le plus payant bien qu’on sache que se lever tous les jours pour un emploi qu’on aime parce qu’on s’y accomplit est d’autant plus important que le salaire.

Les causes du décrochage sont beaucoup trop complexes pour qu’une solution aussi simple règle le problème.

Petite question en passant : que ferait-on des élèves qui ont fait les quatre premières années du secondaire au privé et décideraient de terminer leur secondaire au public ? Auraient-ils droit à cette somme ?

– Karine Lapré, orthopédagogue au secondaire

Investissons plus tôt

D’après moi, si un adolescent n’est pas motivé à suivre ses classes, ce n’est pas 1000 $ qui vont changer grand-chose à la situation. Je crois que cette modique somme devrait être investie lorsque les jeunes sont encore assis sur les bancs d’école et bien avant l’obtention d’un diplôme !

– Lise Beauchemin

L'effort sans argent

Incroyable ! Se faire payer pour terminer ses études… On est rendus là !

Je suis absolument contre. Se servir de l’argent ne donne pas un sens à étudier. Voici un autre exemple de notre système de « super consommation ». Si un élève a besoin de cela pour terminer son diplôme, de quoi aura-t-il besoin pour se faire engager par un employeur ?

L’effort sans argent, ça existe dans la vie…

– Linda Desrosiers

Le fruit de la facilité

Pas d’accord. Nous payons déjà suffisamment pour l’éducation. Nous n’avons pas à acheter la motivation d’un élève, car là réside le problème. En Chine, les jeunes se ruent pour avoir l’accès aux études et paieraient n’importe quel prix pour avoir un diplôme. Notre laxisme est le fruit de cette facilité à tout servir sur un plateau.

– Ginette Dufresne

Un sentiment d'appartenance

Je ne pense pas que payer les jeunes soit la solution idéale. Je connais des jeunes qui ont un REEE et qui n’ont même pas terminé leur 5e secondaire. Déjà, la plupart de ces jeunes travaillent à temps partiel ou abandonnent l’école pour faire plus que 1000 $.

Les élèves devraient sentir une sorte d’appartenance à leur école. Il devrait y avoir plusieurs programmes parascolaires pour permettre à ces jeunes de s’épanouir, de se sentir bien et bien entourés.

Je regarde mon enfant de 12 ans qui reçoit plusieurs contraventions pour des comportements du genre : il a poussé un autre élève alors qu'ils jouaient au château fort où le but du jeu est de rester le plus longtemps sur la montagne de neige. Les jeunes ne peuvent plus courir, plus parler, plus rien faire. C’est rendu une prison à l’école. Pour certains, c’est correct, pour d’autres, c’est l’enfer.

– Richelène Gouin

Deux obstacles

Deux obstacles à cette idée géniale. D’abord la manipulation des notes et la qualité de l’enseignement. Pour ce qui est du deuxième, il faudrait d’abord investir dans la formation de nos maîtres et leur donner un salaire décent, comme suggéré par M. Obama. Il est dommage que dans notre société, il n’y en ait que pour les médecins alors que l’état de santé des citoyens est en grande partie relié au niveau d’instruction de ces derniers.

– Claire Pinard

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