Portfolio  Formation en aérospatial

Deux fois plus de femmes

Si le taux de féminisation des emplois s’élève à 21,6 % dans l’ensemble de l’industrie manufacturière aérospatiale, selon le dernier rapport du CAMAQ, les femmes sont encore moins présentes dans ces métiers. Elles n’y occupent que 12,6 % des postes. « Il y a 10 ans, on en comptait deux fois moins », relativise Nathalie Paré. Elle insiste sur l’importance d’attirer les adolescentes vers les sciences et les technologies pour qu’elles prennent à terme une plus grande place dans l’industrie.

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DES INGÉNIEURS PARTOUT

Dans sa prévision des emplois à pourvoir en aérospatiale, le CAMAQ affirme que les ingénieurs font partie des métiers les plus en demande, et ce, dans toutes les catégories d’entreprises, des PME aux grands donneurs d’ordres. Les ingénieurs spécialisés en intégration des systèmes et en génie mécanique sont particulièrement recherchés. « Et quand le C Series passera en production, on aura besoin de mains intelligentes pour fabriquer les appareils », précise Éric Edström, chargé de projets au CAMAQ.

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Des profils mixtes

Bon nombre d’emplois à pourvoir dans les prochaines années sont difficilement prévisibles. « Il y a cinq ans, on ne parlait pas de fabrication additive, relève Éric Edström. Et il est encore ardu de prédire la place que prendront les composites dans les avions du futur. » Face à cette incertitude, l’industrie pourrait bien choyer les recrues disposant de compétences mixtes, à la fois en aérospatiale et dans un domaine différent, comme la sécurité informatique ou les nouveaux procédés de fabrication avancée.

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Les métiers qui embauchent

Les métiers de l’usinage, traditionnel et à commande numérique, ainsi que la finition intérieure peinent à trouver suffisamment de candidats. « Cela fait près de 10 ans que nous réclamons une formation en finition intérieure d’aéronefs, mais nous ne trouvons pas d’écho à notre demande », déplore Nathalie Paré, la directrice générale du CAMAQ. Les programmateurs de logiciels et les spécialistes du contrôle de qualité sont tout autant recherchés.

PORTFOLIO  FORMATION EN AÉROSPATIALE

Une variété de métiers à l’horizon 2026

D’ici 2026, les besoins de main-d’œuvre en aérospatiale se développeront autant en quantité qu’en ce qui concerne la diversité des profils demandés. Si bon nombre de recrutements dépendront de la reprise économique mondiale, le Comité sectoriel de main-d’œuvre prévoit que l’industrie verra de toute manière ses effectifs se renforcer.

« On entend parler des mauvaises nouvelles, mais depuis 32 ans, l’industrie aérospatiale connaît une croissance annuelle moyenne de 2,27 % de ses effectifs », dit Nathalie Paré, directrice générale du Comité sectoriel de main-d’œuvre en aérospatiale au Québec (CAMAQ).

PLUS DE 40 000 POSTES D’ICI 2026

Suivant cette tendance, 40 340 postes seraient à pourvoir dans les 10 prochaines années, alors que l’industrie comptait 42 515 emplois au 1er janvier 2016, selon le dernier rapport du CAMAQ sur le recensement et les prévisions d’emplois de l’industrie manufacturière aérospatiale au Québec.

« Et ce scénario est plutôt conservateur ! », précise Éric Edström, chargé de projets au CAMAQ.

Dans le détail, 11 757 nouveaux postes seraient créés dans les 10 prochaines années, soit plus du quart des effectifs actuels. La décennie à venir nécessitera également le remplacement de 28 583 personnes travaillant actuellement dans le secteur, qu’elles soient sur le point de partir à la retraite ou qu’elles changent de profession.

EMBAUCHES EN COURS

Il ne faudra pas attendre les années 2020 pour assister à ces recrutements. Uniquement pour l’année 2016, 976 postes auraient été créés. Avec un taux de roulement du personnel de 5 %, ce sont 2099 emplois supplémentaires qui seraient pourvus cette année. Au total, malgré les mauvaises nouvelles, l’industrie aérospatiale aura donc recruté plus de 3000 personnes au cours de l’année.

Ces chiffres s’expliquent par une moindre dépendance des entreprises québécoises envers les grands donneurs d’ordres de la province. « Depuis 10 ans, les entreprises ont diversifié leurs marchés auprès de donneurs d’ordres étrangers, ce qui les rend moins tributaires des fluctuations de leurs clients québécois », explique Nathalie Paré.

Curieusement, une des catégories d’emplois les plus recherchées dès maintenant concerne les postes administratifs, que le CAMAQ s’attend à voir croître de 26 % entre le début 2014 et le début 2017. « Depuis 2008 et le ralentissement économique, de nombreux postes administratifs ont été supprimés[…] probablement trop, ce qui devrait se traduire par un rattrapage, explique Éric Edström. En effet, cela prend du monde pour développer des marchés et commercialiser des aéronefs ! »

QUAND LA REPRISE SERA LÀ…

Si, à l’avenir, l’automatisation devrait prendre une place de plus en plus importante dans l’industrie, cela ne devrait pas se produire au détriment de la main-d’œuvre. « L’aérospatiale ne connaît pas les mêmes volumes que l’industrie automobile, souligne Éric Edström. L’automatisation est davantage utilisée pour assurer la qualité que pour produire. Donc, quand la production part à la hausse, l’emploi croît mécaniquement. »

Dans la décennie qui commencera, un des défis des entreprises québécoises sera d’être capables de faire revenir leurs anciens employés[…] qu’elles ont mis à pied lorsque les commandes ont baissé, explique Éric Edström. « Certains ont quitté l’industrie pour se tourner vers d’autres secteurs, illustre-t-il. Mais il faudra savoir les réintéresser pour mettre à profit leur expérience dans la fabrication d’aéronefs. »

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