Transports

Les coûts liés au REM préoccupent Aéroports de Montréal

Les dirigeants d’Aéroports de Montréal (ADM) se disent préoccupés par les coûts liés à la desserte de l’aéroport Montréal-Trudeau du futur Réseau express métropolitain (REM) de la Caisse de dépôt et placement, ainsi que par les frais d’utilisation payés par le personnel aéroportuaire qui l'utilisera comme principal moyen de transport collectif vers son travail.

Lors de l’assemblée annuelle d’ADM, hier, après avoir dit qu’un lien ferroviaire entre l’aéroport et le centre-ville « était une priorité de longue date », le président du conseil d’administration, Norman Legault, a souligné : « Nous demeurons très vigilants » envers l’investissement additionnel de 250 millions requis chez ADM pour construire la nouvelle gare du REM à l’aéroport.

« Souvenez-vous qu’il y a quelques années, nous avions construit une gare pour un projet de lien ferroviaire avec le centre-ville qui devait arriver par le sud de l’aéroport. Maintenant, nous devons construire une nouvelle gare parce que le train [du REM] arrivera par le nord de l’aéroport », a mentionné M. Legault.

Besoins spécifiques

Interpellé ensuite en point de presse à ce sujet, le PDG Philippe Rainville a expliqué que la société aéroportuaire a dû élaborer son propre projet de gare ferroviaire pour le REM, à ses frais, en raison de ses besoins spécifiques d’accueil de passagers avec leurs bagages.

« Ce que nous avaient présenté les gens du REM pour l’aéroport, c’était une station semblable à celles de l’ensemble du réseau, qui ressemblait à une station de métro. Quand nous leur avons mentionné que ça serait inadéquat pour nos besoins, avec de nombreux passagers et leurs bagages, on nous a dit que si vous voulions une gare spéciale pour l’aéroport, que c’était à nous d’en assumer les frais additionnels », a indiqué M. Rainville.

Personnel aéroportuaire

Quant aux coûts d’utilisation du futur REM pour le personnel aéroportuaire, la préoccupation à cet égard est venue d’un intervenant du public à l’assemblée qui s’est décrit comme un ex-employé d’un service commercial à l’aéroport.

Cet intervenant s’est inquiété de la fin prévisible du circuit d’autobus 747 de la Société de transport de Montréal lorsque le REM entrera en fonction à l’aéroport.

Ce circuit effectue un trajet entre l’aéroport, le métro Lionel-Groulx et le centre-ville de Montréal. Son tarif est inclus dans les laissez-passer mensuels de la STM, mais coûte 10 $ au passager en trajet simple.

En réponse à cet intervenant, M. Rainville a indiqué : « Nous sommes très très préoccupés des futurs coûts d’utilisation du REM parmi les 32 000 personnes qui travaillent régulièrement à l’aéroport. D’autant que le circuit d’autobus 747 de la STM, que de nombreux employés aéroportuaires utilisent, sera probablement retiré après la mise en service du REM. »

Tarification

Selon M  Rainville, le circuit 747 transporte près de 1,5 million de passagers par an, dont un nombre important d’employés de l’aéroport et de ses nombreux commerces et services auxiliaires.

« Le maintien d’un service de transport public adéquat et à coûts raisonnables est important pour ADM comme employeur, afin que nous puissions continuer d’avoir accès au bassin de main-d’œuvre de toute la région de Montréal. »

C’est l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) qui a la responsabilité d’intégrer et de coordonner les tarifs et les services aux usagers entre les différents réseaux de transports collectifs publics de la région de Montréal, dont le futur REM.

« Il est encore trop tôt pour déterminer la tarification future des services à l’aéroport, après la mise en service du REM. Néanmoins, nous sommes déjà bien sensibilisés à l’importance de tarifs distinctifs entre les usagers quotidiens, surtout le personnel aéroportuaire, et les usagers occasionnels, comme les voyageurs », a indiqué la porte-parole de l’ARTM, Fanie St-Pierre, en fin de journée hier.

Commerce de détail

Avec Helly Hansen, Canadian Tire vise le monde

Toronto — Le détaillant Canadian Tire estime que son acquisition du fabricant de vêtements de plein air norvégien Helly Hansen, pour 985 millions, représente un « important pas en avant » dans la diversification de son offre et qu’elle lui procurera de nouvelles occasions d’affaires sur les marchés internationaux.

« C’est une marque qui, nous le croyons vraiment, a beaucoup de potentiel à l’international », a déclaré le chef de la direction de Canadian Tire, Stephen Wetmore, lors d’un entretien.

Le détaillant canadien est, depuis longtemps, un des plus grands clients de Helly Hansen. L’entente annoncée hier permettra de raffermir un certain nombre de ses catégories de produits, dont ceux pour le camping, pour la chasse et la pêche, tant dans ses magasins Canadian Tire que dans ceux de l’enseigne L’Équipeur, a-t-il précisé.

Helly Hansen a été fondée à Moss, en Norvège, en 1877.

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Nombre de pays dans lesquels sont vendus les produits Helly Hansen

L’entente prévoit que Canadian Tire prendra en charge la dette d’environ 50 millions de Helly Hansen.

Le chef de la direction de Helly Hansen, Paul Stoneham, et son équipe devraient continuer à diriger les activités du fabricant depuis Oslo, en Norvège.

L’entente devrait être conclue au troisième trimestre, et Helly Hansen devrait être en mesure de contribuer aux résultats de Canadian Tire dès cette année.

Recul du titre

Malgré tout, l’action de Canadian Tire a perdu hier 9,50 $, ou 5,42 %, pour clôturer à 165,87 $ à la Bourse de Toronto. Le détaillant a dévoilé hier des résultats financiers du premier trimestre en baisse par rapport à l’an dernier, essentiellement en raison d’une charge de dépréciation non récurrente.

Canadian Tire a affiché un bénéfice attribuable aux actionnaires de 78 millions, ou 1,18 $ par action, pour le trimestre contre 87,5 millions, ou 1,24 $ par action, à la période correspondante de l’exercice précédent. Les analystes visaient en moyenne un bénéfice par action de 1,38 $.

Les revenus ont totalisé 2,81 milliards, en hausse par rapport à ceux de 2,72 milliards du premier trimestre 2017.

Les ventes consolidées des magasins ouverts depuis au moins un an ont gagné 5,2 %. Celles de l’enseigne Canadian Tire ont grimpé de 5,8 % contre des gains de 3,4 % pour l’enseigne L’Équipeur. Les magasins de FGL, qui comprennent les enseignes Sport Chek et Sports Experts, ont vu les ventes comparables gagner 3,9 %.

Papier

Cascades ne s’inquiète pas de la faiblesse de son titre

Des actionnaires de Cascades se sont inquiétés, lors de l’assemblée annuelle de l’entreprise, de la diminution de la valeur du titre qui avait atteint les 18 $ en juillet 2017 et qui se situait aux environs de 12 $ hier.

Diminution qui n’inquiète nullement la haute direction. Selon le président et chef de la direction, Mario Plourde, la baisse est en grande partie attribuable à la réticence de certains actionnaires face à la stratégie d’investissements massifs de l’entreprise pour adapter sa production, moderniser ses équipements et solidifier ses secteurs d’activité.

« Certains actionnaires comprennent très bien, mais il y a d’autres actionnaires qui pensent peut-être à plus court terme et qui, eux, disent qu’on met peut-être trop d’investissements dans l’entreprise et, donc, ne voient pas d’un bon œil le fait qu’on a augmenté le niveau d’investissements cette année. »

L’entreprise n’est pas intimidée pour autant par cette réaction de certains analystes et investisseurs et estime son action « tout à fait » sous-évaluée, selon Mario Plourde.

Celui-ci a précisé que les choix de l’entreprise s’avèrent gagnants, soit de se concentrer sur les papiers hygiéniques, qui sont en croissance, et les cartons d’emballage, qui sont aussi en forte croissance.

« Le commerce électronique favorise énormément les emballages ; la consommation d’emballages augmente de 2 à 3 % par année présentement et, donc, tout ce qui va être transporté et expédié par la poste, dans des boîtes, augmente la quantité de boîtes utilisées. »

— Mario Plourde, président et chef de la direction de Cascades

Par contre, Cascades doit maintenant étendre cette stratégie à son secteur tissu. « On a peut-être trop tardé dans le tissu et maintenant, il faut faire du rattrapage », a-t-il reconnu, précisant que l’entreprise prévoit y investir 125 millions en 2018.

Rémunération raisonnable

Pour une rare fois, un représentant du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MEDAC) s’est présenté au micro non pas pour dénoncer la rémunération des hauts dirigeants de l’entreprise et exiger une plus grande reddition de comptes – démarche qui est habituellement rejetée par les actionnaires –, mais bien pour appuyer la politique de rémunération.

« Très rarement, mais alors là, très rarement, on appuie une politique de rémunération », a dit Willie Gagnon, du MEDAC, en prenant la parole.

« Vous êtes vraiment meilleurs que les autres sur ce plan-là », a-t-il dit, faisant état d’un ratio salarial de 33 entre le grand patron et le salaire moyen des employés, c’est-à-dire que le président gagne 33 fois le salaire moyen de ses employés. Le MEDAC estime qu’un ratio acceptable doit se situer entre 20 et 30.

« Ça veut peut-être dire que mon salaire est trop bas ! », a lancé à la blague Mario Plourde par la suite aux journalistes.

Résultats

Le bénéfice net de Cascades a fondu à 61 millions, ou 65 cents par action, au premier trimestre contre 161 millions, ou 1,70 $ par action, à la période correspondante de l’exercice précédent.

Son bénéfice ajusté est demeuré inchangé à 12 millions, ou 13 cents par action.

Ses ventes trimestrielles sont passées de 1,0 milliard en 2017 à 1,1 milliard cette année.

Kinder Morgan

Le patron de Desjardins défend le prêt de 145 millions

Même si 35 caisses du Mouvement Desjardins ont adopté des résolutions demandant le retrait du soutien financier au pipeline Trans Mountain, le grand patron de Desjardins, Guy Cormier, juge qu’il doit respecter sa signature et « accompagner » graduellement le milieu économique dans la transition énergétique. Le président et chef de la direction du Mouvement Desjardins, Guy Cormier, a pris la parole, hier, devant quelque 350 convives réunis par le Conseil des relations internationales de Montréal. Il a d’ailleurs eu à faire face à deux questions dans la salle évoquant justement le prêt de 145 millions accordé par Desjardins à la société Kinder Morgan, qui mène le projet Trans Mountain. Au cours d’une rencontre avec la presse qui a suivi, M. Cormier a expliqué qu’à ses yeux, « la finalité est la même pour tout le monde » en matière de développement d’une économie plus sobre en carbone, mais qu’entre-temps, il faut veiller à la transition énergétique et accompagner les entreprises en ce sens. — La Presse canadienne

Umanx

Dans notre article « Umanx : le système d’alarme du futur », nous avons écrit que l’entreprise Creaform avait été vendue à la multinationale Ametek pour 120 000 $US. Nous aurions dû écrire 120 millions de dollars US. Nos excuses.

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