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Deux nouvelles écoles à McGill

Alors que l’Université McGill a annoncé l’ouverture en septembre prochain de l’École de politiques publiques Max Bell, elle vient d’inaugurer l’École Bensadoun de gestion du commerce de détail. Deux nouvelles écoles qui n’auraient pu être créées sans des dons majeurs. Et qui ont de grandes ambitions.

« Les gens auront toujours besoin de faire leur épicerie et de s’acheter des vêtements, mais le modèle d’affaires doit toujours être réinventé et intégrer différentes technologies, notamment l’intelligence artificielle, pour rester cohérent avec l’évolution des consommateurs », explique Marie Josée Lamothe, ancienne directrice générale de Google Canada qui donne deux cours de la concentration offerte par l’École Bensadoun de gestion du commerce de détail, créée grâce au don de 25 millions de dollars d’Aldo Bensadoun, fondateur du Groupe ALDO.

Marie Josée Lamothe a été pressentie par McGill alors qu’elle était encore chez Google. Dans le comité consultatif de la future école, elle a vu plusieurs grands noms du commerce de détail au Québec qui manifestaient tous le besoin de réorienter leur modèle d’affaires. Celle qui a aussi effectué le virage numérique chez L’Oréal avant d’être recrutée par Google n’hésite d’ailleurs pas à utiliser ses contacts pour amener des conférenciers dans ses cours. Entre autres, les étudiants ont eu droit à la visite de quelqu’un de Google Cloud pour leur expliquer l’infonuagique.

« Je vois des concepts avec mes étudiants, puis le cours suivant, un conférencier du monde des affaires témoigne de l’application de ces concepts au quotidien, explique Marie Josée Lamothe, qui est maintenant présidente de la firme de consultation Tandem International qu’elle a fondée. Les étudiants semblent aimer cette formule qu’on voit souvent davantage au MBA parce qu’elle leur permet de faire le pont entre la théorie et la pratique. »

« Lorsque je contacterai des employeurs, je montrerai que je connais la théorie, mais aussi ce qui se passe actuellement dans les entreprises, alors ça me donnera une longueur d’avance », croit Françoise Dondo, étudiante à la concentration en gestion du commerce de détail du baccalauréat en commerce.

« L’objectif des cours n’est pas d’amener les étudiants à mémoriser des notions, mais à développer leur analyse critique, parce que les postes qu’ils occuperont dans cinq ou dix ans n’existent pas encore. »

— Marie Josée Lamothe, professeure à l’École Bensadoun de gestion du commerce de détail de l’Université McGill

« Nous voulons qu’ils apprennent à résoudre des problèmes de façon créative », explique Marie Josée Lamothe.

C’est justement cette transformation actuelle du secteur qui a convaincu Françoise Dondo de prendre cette voie.

« Je développe des compétences très actuelles qui seront recherchées sur le marché du travail », affirme l’étudiante qui aimerait travailler à aider les entreprises montréalaises à prendre le virage numérique.

Une maîtrise à l’École de politiques publiques

L’Université McGill lancera aussi une maîtrise en politiques publiques en septembre 2019 avec l’ouverture de l’École de politiques publiques Max Bell, créée avec le don de 10 millions de dollars de la Fondation Max Bell.

« Le programme expliquera pourquoi c’est si complexe d’élaborer des politiques publiques en se penchant notamment sur les questions de budget, de communication et d’interaction avec la politique partisane en vue de former les futurs leaders en matière de politiques publiques », explique Chris Ragan, directeur de l’École de politiques publiques Max Bell à l’Université McGill.

Le programme intensif de 11 mois est destiné à des bacheliers de différentes disciplines ayant une expérience de travail pertinente et à des bacheliers récents ayant eu des résultats exceptionnels.

« Les étudiants proviendront de plusieurs disciplines, comme les sciences, la gestion, le droit, l’urbanisme et l’économie, donc ils apporteront différentes perspectives au groupe », ajoute M. Ragan.

McGill souhaite lancer le programme avec une cohorte d’un maximum de 30 étudiants. Non subventionnée, la maîtrise a des droits de scolarité de près de 33 000 $, mais il est possible d’obtenir des bourses.

L’École de politiques publiques doit éventuellement s’installer dans l’ancien hôpital Royal Victoria, qui sera transformé au cours des prochaines années, un projet dans lequel le gouvernement du Québec investit 37 millions de dollars.

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