Opinion

Courrier

Cohérence

Cet automne, comme à son habitude, ma fille, qui a fait le choix de ne pas posséder de voiture, revenait de l’UQAM à vélo. Même si elle roulait de façon sécuritaire, un objet a bloqué sa roue avant, la projetant par-dessus le guidon, face première sur la chaussée. Résultat, fracture multiple de la mâchoire, contusions au visage et plusieurs dents gravement endommagées. Comme la SAAQ ne couvre pas ce type d’accident, les frais dentaires sont aux frais de la victime. Si le gouvernement veut être conséquent avec son discours sur le réchauffement planétaire et qu’il veut que les citoyens adoptent des comportements verts, il serait temps qu’il révise la couverture de la SAAQ pour inclure les cyclistes qui sont de plus en plus nombreux à contribuer à l’amélioration de notre environnement.

— Georges Simard

Monsieur Malki

Dans les années 70, M. Malki était notre client à la Fromagerie Hamel. Il avait émigré d’Alep, en Syrie. Il achetait du fromage cheddar frais et sans sel et le transformait en fromage Alepo.

Moi qui venais de Saint-Grégoire, près de Bécancour, où il n’y avait même pas un anglophone dans tout le village, c’était toute une découverte.

Au marché Jean-Talon, j’ai fait le tour du monde en côtoyant des Italiens, des Grecs, des Français, des Syriens, des Haïtiens, des Anglais, etc. Mais c’est M. Malki qui m’a ouvert les yeux sur le monde, en m’ouvrant un jour sa porte, alors que je lui livrais simplement son fromage. Il avait près de 80 ans, une voix rauque, le dos courbé, toujours vêtu de noir et il avait tout un caractère !

En pénétrant dans sa demeure, je suis rentré dans un autre univers et, à partir de ce moment, j’ai voulu voir le monde.

Devant la fromagerie, il y avait le restaurant Alep et, un midi, prenant mon courage à deux mains, j’y suis entré pour découvrir une autre cuisine que j’ai immédiatement apprivoisée. C’étaient les mêmes odeurs et la même chaleur que chez M. Malki.

Aujourd’hui, M. Malki n’est plus. Je le remercie de m’avoir fait découvrir le monde et je souhaite la bienvenue à tous les Syriens et aux gens de partout qui sont à la recherche de la paix et du bonheur. Comme M. Malki, je vous ouvre ma porte.

— Jean-René Hamel

La débrouillardise

Il est beaucoup question de la pauvreté infantile et, chaque fois que j’en entends parler, je me questionne au sujet des parents. Que font-ils ?

Je suis l’aîné d’une famille de dix enfants et je me souviens d’avoir vu ma mère se lever avant la clarté pour confectionner un manteau d’hiver à l’un d’entre nous, dans un vieux manteau d’adulte reçu en cadeau.

Je n’ai jamais vu aucun des enfants de ma famille sans manteau, mitaines, chapeau et bottes à l’arrivée de la première neige, que ce soit en octobre ou en décembre.

La cle, selon moi, réside dans l’éducation des parents. Qui peut laisser ses enfants partir sans vêtements adéquats ?

Il est probable que ces parents n’ont pas eu la chance d’avoir une mère et un père pour veiller à leur confort. Je suis convaincue que mes parents se seraient privés de manger pour nous assurer le nécessaire à notre santé et notre bien-être. Même si nous étions pauvres, nous n’avons jamais eu faim ou froid.

Merci papa et maman pour votre dévouement !

— Ginette Noël

Fier pour Montréal

Le 5 décembre, la flèche du clocher de l’église Saint-Sauveur sera mise en place au coin des rues Viger et Saint-Denis. La tour atteindra une hauteur d’environ 200 pieds et sera couronnée d’une croix de dix pieds, comme une sentinelle devant le nouveau CHUM de Montréal, veillant sur la préservation historique de Montréal. Les touristes qui arrivent à Montréal se dirigent habituellement vers l’église Notre-Dame, car c’est l’attraction principale. Il y a plus de 1500 églises au Québec, dont 500 à Montréal seulement. Cela attire les touristes. Les églises du centre-ville devraient-elles être rénovées, comme la tour de l’église Saint-Sauveur ? Si vous voulez relancer Montréal pour son 375e anniversaire, c’est une voie à suivre.

Mais que voulez-vous ? Il faudra 40 millions pour illuminer le pont Jacques-Cartier, plusieurs autres pour la construction de plages sur le Saint-Laurent qui ne verront le jour que dans quelques années et un échangeur inachevé à l’entrée de l’aéroport international.

— Alain Soucy

C’est une zone agricole

Nous sommes des néo-ruraux. Nous avons acheté une jolie maison ancestrale au beau milieu de terres agricoles. Ce fut notre choix. Cependant, ni ma conjointe ni moi n’avions une vision bucolique et idéaliste de la campagne rurale.

Nous savons que nous résidons dans une zone rurale et il est vrai que l’odeur est puissante lors de l’épandage d’engrais. À l’automne pendant la récolte, les agriculteurs travaillent la nuit. C’est bruyant et l’éclairage est très puissant. Sur la route, certaines de leurs machines sont énormes et prennent parfois plus des deux tiers du chemin.

Mais tous ces inconvénients ne surviennent que quelques jours par année et nous sommes en zone agricole. C’est normal. Alors, lorsque j’entends des gens se plaindre, je n’en reviens pas.

Nous sommes des intrus en zone rurale et nous devons accepter ces inconvénients qui, je le répète, ne se produisent que quelques jours au printemps, quelques jours lors de l’épandage à l’été et à l’automne.

Je remercie ces agriculteurs qui travaillent fort et s’endettent de plusieurs centaines de milliers de dollars pour faire vivre l’agriculture. Alors, si vous ne pouvez souffrir ces quelques inconvénients, peut-être devriez-vous vendre et retourner vivre en ville, dans la vraie pollution, le bruit et les routes dangereuses.

— Louis Côté, Saint-Charles-sur-Richelieu

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