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OPINION RESTAURATION RAPIDE

Où est l’entreprise citoyenne ?

Les intérêts de l’industrie de la restauration rapide ne devraient pas l’emporter sur la santé des citoyens

La poursuite de Restaurants Canada contre la Ville de Montréal concernant un règlement pro-santé limitant l’implantation de nouveaux restaurants rapides dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges‒Notre-Dame-de-Grâce (CDN-NDG) n’est pas surprenante, mais décevante.

À nos yeux, elle est : 

Inconcevable, car les intérêts économiques de l’industrie de la restauration rapide ne devraient pas l’emporter sur la santé des citoyens.

Incohérente, car les municipalités ont le pouvoir et la légitimité d’adopter tout règlement pour assurer le bien-être général de la population et pour bâtir des milieux de vie propices à la santé durable. Empêcher l’implantation de nouveaux restaurants rapides près des écoles fait partie d’une démarche pour améliorer l’offre alimentaire aux citoyens.

Incongrue, car elle mine les actions des municipalités pour favoriser la santé et contribuer à réduire la problématique de l’obésité et des maladies chroniques.

Insensible, car manger dans un restaurant rapide deux fois ou plus par semaine est associé à l’obésité.

La présence d’un restaurant rapide dans un rayon de 160 mètres d’une école est quant à elle associée à une hausse du taux d’obésité de 5,2 % chez les jeunes de cet établissement.

Près de 6 adultes sur 10 et le quart des enfants sont en surpoids ou obèses au Québec. Cette tendance doit être renversée dès le plus jeune âge. Toute action de prévention et de promotion de la santé permettra d’y contribuer et, ultimement, de diminuer l’important fardeau économique de l’obésité, qui s’élève annuellement à près de 3 milliards de dollars au Québec.

Abusive, car le règlement de CDN-NDG ne compromet aucunement les droits acquis des établissements de restauration rapide, déjà très nombreux. En plus, cela contrevient à l’esprit de la Politique-cadre pour une saine alimentation et un mode de vie physiquement actif, « Pour un virage santé à l’école ». Les municipalités doivent continuer à exercer leurs pouvoirs dans toute leur légitimité (art. 113 de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme et art. 85 de la Loi sur les compétences municipales) pour assurer le bien-être général de leurs citoyens. La santé de la population doit toujours avoir préséance sur le droit de commerce.

Nous revendiquons individuellement et collectivement le droit à un environnement sain, sécuritaire et favorisant la santé durable.

* Lilianne Bertrand, présidente de l’Association pour la santé publique du Québec, et 44 autres signataires.

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