Mon clin d’œil

« Pourquoi toutes les voitures roulent dans le sens contraire sur le pont Jacques-Cartier ? »

— Martine Ouellet

Association internationale des études québécoises

Une grave erreur de ne plus soutenir l’AIEQ

Monsieur le premier ministre,

En juin 2015, vous m’avez fait l’honneur de me remettre l’insigne de grand officier de l’Ordre national du Québec en guise de reconnaissance pour ma contribution au rayonnement international de la langue française et de la culture québécoise. Au moment de me remettre cette prestigieuse distinction, vous m’avez dit ceci : « Vous êtes certainement l’un des auteurs québécois les plus lus et les plus joués à travers le monde. Et votre succès nous remplit de fierté. »

Si je peux me réjouir d’être, comme vous me l’avez dit, monsieur le premier ministre, l’un des auteurs québécois les plus lus et les plus joués à travers le monde, c’est qu’il y a eu un peu partout à travers le monde des « passeurs de littérature » qui ont fait découvrir mes romans aussi bien que mes pièces de théâtre à un public étranger. Parmi ces diffuseurs de mon œuvre se trouvent les membres de l’Association internationale des études québécoises (AIEQ).

Je connais bien cette association. J’ai constaté à plusieurs reprises à quel point ses membres remplissaient un rôle déterminant pour faire rayonner le Québec à l’étranger.

En novembre 2008, l’AIEQ m’avait invité à participer à la clôture d’un colloque qu’elle avait organisé à l’Université Laval. Elle avait alors réuni autour de moi des professeurs et chercheurs venus du Royaume-Uni, de l’Inde, de la Pologne et de l’Espagne pour parler de « Michel Tremblay et le monde ». Ils connaissaient tous parfaitement mon œuvre, qu’ils avaient étudiée et enseignée un peu partout à travers le monde.

Ce serait une grave erreur de ne pas continuer à soutenir l’AIEQ et de ne pas lui donner plus de moyens pour lui permettre de faire, avec les auteurs de la nouvelle génération, ce qu’elle a pu faire pour moi et pour tous les auteurs de la mienne. C’est par la culture que bien des étrangers prennent tout d’abord contact avec le Québec. Ce contact débouche, dans bien des cas, sur des visites, des études dans l’une ou l’autre de nos universités, puis, parfois encore, sur l’immigration, un emploi chez nous, la fondation d’une famille. La culture est le premier maillon de cette prospérité. Aussi, j’espère que renforcerez votre appui à cette Association, formée de bénévoles, qui travaillent pour les artistes, les écrivains, les étudiants et une meilleure connaissance du Québec à l’étranger.

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