Plein air

Skieurs, randonneurs, alpinistes, à vos guêtres !

Un petit peu de poudre blanche décore les feuilles de chaque côté du sentier. L’hiver s’en vient tranquillement.

Mais plus le sentier grimpe, plus la jolie poudre se transforme en neige. Vers le sommet, il y a près de 20 cm d’une bonne neige bien poudreuse, qui a tôt fait de pénétrer dans les bottes de randonnée. Et de fondre. Et de dégouliner jusqu’aux orteils.

Ç’aurait été une bien bonne idée de porter des guêtres aujourd’hui.

« La guêtre, ce n’est pas un élément essentiel tout le temps, mais il y a des moments où c’est la pièce d’équipement idéale », affirme Benoît Lapierre, conseiller chez MEC.

La guêtre longue (qui monte jusqu’en dessous du genou) sert à protéger le bas des jambes et des pantalons contre l’eau, la boue, la neige, les hautes herbes, les insectes, etc. Elle empêche également les cailloux, le sable et les brindilles de pénétrer à l’intérieur de la botte ou de la chaussure.

Aussi pour l’été

En été, on peut porter de telles guêtres lorsqu’on doit marcher dans des herbes hautes et qu’il fait trop chaud pour porter des pantalons longs. Porter des shorts et des guêtres constitue un bon compromis. « On voit des gens qui travaillent en forêt, comme des planteurs, qui portent ça », souligne M. Lapierre.

Il existe des guêtres un peu plus courtes qui sont justement un peu moins chaudes en été. « Pour les coureurs, il existe également des guêtres qui ne font qu’envelopper la chaussure et la cheville, note M. Lapierre. C’est uniquement pour fermer le haut de la chaussure afin de ne pas se ramasser avec de petits débris. »

Les guêtres trouvent toute leur utilité l’hiver, lorsque la neige est profonde.

« On l’utilise notamment pour le ski de fond hors piste, ou encore lorsqu’il y a beaucoup de neige sur les pistes parce que les bottes de ski de fond sont en général assez basses. »

Benoît Lapierre, conseiller chez MEC

À tous les prix

Il y a souvent une bonne différence de prix entre les diverses guêtres qu’offrent les détaillants. C’est essentiellement lié aux matériaux utilisés et aux techniques de fabrication.

« Notre modèle moins cher est davantage résistant à l’eau que totalement imperméable, indique Benoît Lapierre. Notre modèle le plus cher est imperméable : les coutures sont scellées, le haut est confectionné avec une membrane en Gore-Tex. C’est plus flexible, un peu plus confortable, ça respire un peu mieux. »

Du nylon plus robuste est utilisé pour le bas de la guêtre. « Le bas est passible d’être touché par des crampons et les carres du ski. Il faut donc qu’il soit renforcé. »

S’il pleut et qu’on porte des pantalons imperméables, il est préférable de mettre les pantalons par-dessus les guêtres, et non pas l’inverse. Le haut de la guêtre a beau être bien ajusté, l’eau qui coule le long du pantalon imperméable peut finir par couler à l’intérieur de la guêtre. Et finir à l’intérieur des bottes.

En fait, Benoît Lapierre recommande de ne pas porter de guêtres si on porte des pantalons imperméables lorsqu’il pleut. À son avis, les pantalons sont bien suffisants pour protéger le haut des bottes.

« Mettre des pantalons imperméables et des guêtres, c’est un peu comme porter la ceinture et les bretelles », dit-il à la blague.

en montagne

Il existe des guêtres qui visent plus spécialement les alpinistes. Elles sont toutefois difficiles à trouver dans les boutiques d’équipement de plein air et doivent souvent être commandées en ligne.

On parle notamment des Supergaiters de l’entreprise californienne MountainTools : elles sont isolées et elles épousent étroitement la bande qui lie la chaussure proprement dite et la semelle grâce à une solide bande de caoutchouc. Aucun flocon de neige ne peut s’introduire entre la guêtre et la botte. Il y a un problème : il faut littéralement se battre avec le caoutchouc pour qu’il s’étire assez pour recouvrir la botte. Autre problème : les Supergaiters sont plutôt chères, à environ 180 $ (139,95 $US).

Les alpinistes qui s’attaquent à de hauts sommets comme le Denali ou le massif Vinson, en Antarctique, se tournent vers des guêtres isolées intégrales, comme les couvre-bottes Purple Haze, de Forty Below. Ces couvre-bottes ne peuvent être utilisés que sur de la glace et de la neige, et non pas sur des terrains rocheux. Cela risquerait d’endommager leur semelle. Et elles sont plutôt chères, à 236 $ (179,95 $US). Mais c’est le prix à payer pour éviter des engelures aux orteils.

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