Alimentation

Que boit-on au Québec ?

Beaucoup plus d’eau, moins de boissons gazeuses, en général. Un rapport publié hier par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) dresse le portrait de nos habitudes d’achat de boissons non alcoolisées, partout dans la province.

En croissance

On le répète depuis un certain temps déjà, la consommation de lait (nature) et de boissons gazeuses est en baisse. Voici ce qui, à l’inverse, gagne de la place dans le panier d’épicerie des Québécois.

L’eau, plate et gazéifiée

Les laits aromatisés

Les boissons énergisantes

« Il n’est pas possible d’évaluer dans quelle mesure la hausse de l’achat d’eau plate embouteillée représente une augmentation de la consommation d’eau chez les Québécois, ou plutôt, un remplacement de la consommation d’eau du robinet par de l’eau embouteillée », notent les auteurs du rapport. La hausse est néanmoins indéniable : les achats d’eau embouteillée ont augmenté de 21 % entre 2010 et 2014.

Différences de prix

Le volumineux rapport de l’INSPQ dresse le portrait de nos achats de boissons non alcoolisées à l’épicerie, d’après des données Nielsen de 2010 à 2014, excluant le thé, les tisanes et le café. Les boissons énergisantes et le lait sont les deux boissons les plus chères à l’épicerie. Les aubaines à faire se trouvent aux rayons des boissons gazeuses (0,85 $/litre) et des boissons aux fruits (1,14 $/litre).

Où paie-t-on son lait le plus cher ?

Au Québec, c’est en Abitibi-Témiscamingue que le prix du litre de lait est le plus élevé : 1,93 $ en moyenne. C’est environ 15 % de plus que ce que déboursent les gens du Saguenay–Lac-Saint-Jean qui, eux, ont les meilleurs prix.

Où boit-on le plus de lait ?

La Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec fixe le prix du lait, par région, mais tous les laits « de spécialité » (sans lactose, bio…) échappent à la réglementation, laissant aux commerçants le loisir de déterminer leur prix de vente. À savoir : les contenants de lait qui ont un bouchon en plastique entrent dans les produits de spécialité et, donc, coûtent plus cher que le lait vendu dans un contenant avec bec verseur. Au Québec, les plus grands buveurs de lait se trouvent dans la région de Québec (Capitale-Nationale), où le lait nature occupe la plus importante proportion, en quantité, des achats de boissons.

Les boissons les plus achetées en épicerie

Le lait a beau être plus cher que le jus, il est beaucoup plus populaire : il représente le quart des achats de boissons faits en épicerie.

Une bonne note

Les auteurs du rapport ont classé les boissons étudiées en trois catégories : à favoriser (eau plate, eau gazéifiée, lait), à consommer avec modération (jus de fruits et de légumes, laits aromatisés, boissons de soya et boissons gazeuses hypocaloriques), à limiter (boissons gazeuses ordinaires, boissons aux fruits, boissons énergisantes). Bonne nouvelle : presque la moitié (48 %) des boissons achetées à l’épicerie sont classées « à favoriser ». Et ce sont les achats de boissons gazeuses qui ont connu la plus forte baisse : 18 % entre 2010 et 2014. Les Montréalais font particulièrement bonne figure, préférant l’eau, le lait et les jus de fruits purs aux différentes boissons sucrées.

Complément d’information

Il faut toutefois noter les limites de cette étude : les chiffres proviennent des épiceries et des magasins à grande surface. Les données des dépanneurs, restaurants et pharmacies étant absentes, les analystes avaient sous la main une information partielle. « La grande majorité des achats alimentaires est faite à l’épicerie », dit Laurie Plamondon, auteure principale du rapport de l’INSPQ, précisant que l’exercice voulait d’abord et avant tout offrir un complément d’information aux grandes enquêtes de consommation qui se font rares. « Ça nous donne une idée du panier collectif des Québécois », dit-elle.

Différents profils de consommation

La directrice générale de la Coalition québécoise sur la problématique du poids, Corinne Voyer, attendra un peu avant de sabler le champagne. Moins de boissons gazeuses au Québec, certainement, mais un adolescent sur quatre consomme encore quotidiennement des boissons sucrées, note Mme Voyer. Et les jeunes achètent précisément leurs boissons ailleurs qu’à l’épicerie. La Coalition sera toutefois certainement d’accord avec cette conclusion du rapport de l’INSPQ : « Ce portrait des achats de boissons non alcoolisées suggère l’importance de poursuivre les efforts pour diminuer la consommation de boissons sucrées au Québec telles que les boissons gazeuses et les boissons aux fruits. »

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