OPINIONS

Courrier

« Quand les piétons sont de trop », texte de Lynda Dumais publié dimanche

Des feux pour cyclistes

Piéton, cycliste ou automobiliste selon la distance ou l’objectif visé, j’ai toujours respecté la façon de se déplacer de mon voisin, sachant que ce pourrait être moi. Je contourne le parc La Fontaine en voiture matin et soir pour me rendre au travail et j’en suis venu à un constat. La densité des cyclistes dans certains secteurs de Montréal exige que des feux de circulation pour vélos s’ajoutent à ceux destinés aux piétons et aux automobilistes. J’ai testé ce système avec succès en Hollande, il y a déjà plus de 30 ans ! Sécurité et respect pour tous, sans compter l’énergie et l’argent épargnés à produire des contraventions.

— Roch Galarneau, Laval

Les cyclistes doivent apporter leur contribution

C’est un fait que la tendance actuelle est de porter aux nues les cyclistes. Le tout de telle manière qu’il semble saugrenu de penser que ces personnes devraient, elles aussi, se rappeler qu’il existe d’autres citoyens qui doivent se déplacer et emprunter les rues et les trottoirs. Il est assez extraordinaire que l’on conçoive des publicités où l’on invite les automobilistes à partager les rues sans jamais demander aux cyclistes d’en faire autant. À quand un juste retour à l’équilibre dans la promotion des droits des uns et des autres dans la vie en société urbaine ?

— Diane Demers

Cyclistes dangereux

Je marche beaucoup au centre-ville et les cyclistes sont devenus ma hantise. La rue et les trottoirs leur appartiennent. Les feux changent trop rapidement, les automobilistes s’impatientent et les cyclistes foncent en ne respectant pas la signalisation. Je ne me sens pas à l’abri d’une collision, même sur les trottoirs.

Je suis curieuse de savoir combien de piétons sont heurtés par les cyclistes chaque année. Je me suis laissé dire que les blessures sont parfois graves.

La marche à Montréal est devenue, au fil du temps, un sport extrême !

— Louise Joly

« Indélébile », texte de Sylvain Tremblay publié dimanche

Le tatouage, un art

Une demi-manche, la poitrine, le dos et bientôt l’avant-bras tatoués : c’est mon corps en ce moment. Suis-je une femme vulgaire qui « scrappe » son corps et qui se marginalise ? Non. J’ai une belle carrière, une famille, un nouveau bébé, des projets. Est-ce que mes tatouages dérangent mon employeur ? Non, car il sait que ma personne, mon intelligence, mes connaissances surpassent l’enveloppe superficielle. Je me trouve belle. De quoi j’aurai l’air dans 30 ans ? D’une dame dans la soixantaine en santé, certes tatouée, mais qu’est-ce qui est pire ? Un bras qu’on peut cacher ou un visage ravagé par les chirurgies plastiques ? Je vous suggère de prendre connaissance de la campagne #tousencrés, qui veut faire tomber les préjugés superficiels visant spécialement les jeunes et qui, en même temps, vient en aide à des organismes comme le Refuge. Soyons fiers de la période et de la société dans laquelle nous vivons qui célèbre cet art.

— Marie-Josée Demers

Le temps va faire son œuvre

Quelle drôle d’idée, s’ancrer à demeure des encres dans la peau ! Pour ma part, j’aime bien changer de chemise, de chaussettes et de bobettes à ma guise. Porter toujours le même revêtement, tout esthétique qu’il soit, non merci ! Mon sens de l’esthétique est probablement vieillot, mais, dirait le fabuliste, « attendons la fin », et que toutes ces peaux lisses ne se dépolissent et ne se flétrissent…

Comme vous, M. Tremblay, je ne serai pas là pour voir ça. Dieu merci !

— Dr Joël Foisy

Gare aux jugements de valeur

Je ne suis pas tatoué. Pas encore… En fait, j’attends d’avoir trouvé l’artiste et le dessin. Parce que c’est pour longtemps.

Personne n’est obligé d’aimer les tatouages. Mais il faut quand même reconnaître que certains sont de véritables œuvres d’art. Je rencontre souvent des jeunes en dehors du Québec (j’enseigne au collégial en Ontario), et je dois dire que je n’observe pas le phénomène décrit par M. Tremblay. Beaucoup de jeunes Ontariens sont tatoués, et la plupart des tatouages sont loin d’être vulgaires.

Ils ne sont pas tous splendides, mais beaucoup démontrent une maîtrise artistique et technique du tatoueur, une recherche, et une réelle réflexion de la part du tatoué.

« Cette fleur est là pour ma sœur, morte du cancer… », « Ce hibou qui attaque un corbeau représente la sagesse qui s’attaque à l’ignorance… », « Ce message est pour mes parents… »

Bref, on est loin des ancres de bateau et des filles légèrement vêtues et autres « tatouages de mononcles » faits au hasard d’une virée bien (trop) arrosée dans le centre-ville…

Il faut juste avoir le courage et la volonté de regarder, peut-être même de poser des questions. Ça éviterait de porter trop vite des jugements de valeur.

— Sébastien Gagnon

Insultant

M. Tremblay, je ne peux qu’être en désaccord avec vous. Vous avez une vision très négative et le langage que vous employez est presque insultant. Notre corps nous appartient et chacun peut faire comme bon lui semble. Votre critique se base uniquement sur votre propre sens de l’esthétisme et de la beauté. Laissez-moi donc vous poser la question suivante : pourquoi un corps vierge serait-il mieux ? En ce qui me concerne, j’ai bien hâte de voir ce « triste spectacle », de tous ces hommes et toutes ces femmes n’ayant pas peur d’être jugés et affichant fièrement leurs goûts du passé ou du moment.

— Étienne Bolduc

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