50 km classique

« La plus belle »

PyeongChang — Le cœur d’Alex Harvey battra un peu plus fort quand il se mettra au lit vendredi soir. Comme d’habitude, le fondeur de Saint-Ferréol-les-Neiges visualisera son épreuve du lendemain. Il s’imaginera glisser dans les sections importantes, pensera au rythme et à la technique à adopter pour suivre les meilleurs, tout en économisant un maximum d’énergie.

Samedi après-midi (heure locale), Harvey se lancera dans sa dernière course olympique à vie, le 50 km classique des Jeux de PyeongChang. En 10 ans de carrière internationale, il a pris 14 fois le départ de cette distance mythique, présentée une fois par année à Holmenkollen, en Norvège, et à tous les Mondiaux et Jeux olympiques.

Ce marathon lui a offert son premier podium individuel en Coupe du monde, une troisième place en classique à Trondheim, en Norvège (l’événement avait été déplacé en raison de travaux à Holmenkollen), alors qu’il avait 20 ans. Elle lui a aussi permis de gagner l’or en style libre aux derniers Mondiaux de Lahti. « La plus belle course en ski de fond », résume Harvey.

La préparation

Après une journée où il a senti la fatigue du sprint par équipes, le skieur de 29 ans a retrouvé toute son énergie, vendredi, lors d’un dernier entraînement au centre de ski de fond d’Alpensia. « J’ai bien récupéré, je le sentais clairement dans les jambes aujourd’hui. Je me sentais vraiment bien. J’ai hâte à [samedi]. » En prévision de cet effort de plus de deux heures, il a mangé au maximum, dépassant son « sentiment de satiété ». « J’en ai quasiment mal au ventre », a-t-il indiqué au téléphone vendredi soir (heure locale). Il s’est concentré à ingurgiter des hydrates de carbone et à absorber des boissons avec des électrolytes. Les skis Salomon ont aussi bien répondu par rapport aux Fischer des autres skieurs canadiens dans les derniers jours.

La stratégie

Les concurrents franchiront six fois la même boucle de 8,3 km, avec un passage dans le stade au milieu de chacune d’elle. Ils ont droit à deux changements de skis durant l’épreuve, au terme d’un tour complet de 8,3 km. En première moitié de course, Harvey privilégiera des skis avec plus d’adhérence pour s’économiser les bras. En théorie, il procédera à un remplacement après le tour 2 et le tour 4. « La neige est assez sale et on a remarqué ces derniers jours que les skis ralentissaient beaucoup quand tu fais un troisième tour. » Le Québécois gardera néanmoins un œil sur la stratégie de ses adversaires. Une transition dure de 15 à 20 secondes et il ne voudrait pas se faire sortir du groupe de tête. « Je vais essayer de me décaler vers l’arrière dans le groupe pour voir qui change de skis ou pas. Je prendrai ma décision sur-le-champ. » Les techniciens feront des tests sur une piste alternative pendant toute la course.

Les favoris

Harvey a identifié trois favoris pour ce 50 km : le Kazakh Alexey Poltoranin, le Finlandais Iivo Niskanen et le Suisse Dario Cologna, médaillé d’or au 15 km style libre. « Niskanen est toujours agressif et je m’attends à ce qu’il pousse le rythme assez tôt dans la course, un peu comme il l’a fait au skiathlon. Même chose pour Poltoranin, qui est vraiment un spécialiste du classique et pour qui c’est la grosse course. » Les Norvégiens Martin Johnsrud Sundby et Hans Christer Holund sont aussi à surveiller, mais dans une moindre mesure, selon le Québécois. Les preneurs aux livres favorisent Niskanen et Poltoranin (3,5 contre 1), Cologna (4,5), Sundby (6), Harvey (11) et le jeune Russe Alexander Bolshunov (13). Triple médaillé d’or à PyeongChang, le Norvégien Johannes Høsflot Klæbo a finalement déclaré forfait.

État d’esprit

« Je suis confiant… mais j’étais confiant au début des Jeux aussi ! J’ai fait de bonnes courses de ski ici si on enlève le sprint individuel [trois fois parmi les 10 premiers]. C’est un peu le même scénario qu’on a vécu à Lahti l’an passé. Je crois fermement en mes chances, surtout avec l’équipe que j’ai dernière moi. Le but ultime a toujours été le même pendant l’été ou à la cérémonie d’ouverture, c’est d’aller chercher un podium. J’y crois encore, mais ce n’est pas une obsession. J’espère que ça arrivera [samedi], sinon, c’est la vie, c’est correct aussi. »

Vendredi 23 février, 19 h (heure de l’est)

La dernière d’Anderson

Surf des neiges

Jasey-Jay Anderson participe à PyeongChang à ses sixièmes Jeux olympiques ! Le champion des Jeux de Vancouver n’est pas parmi les favoris, mais il sera intéressant de voir ce qu’il pourra réussir.

Vendredi 23 février, 20 h (heure de l’Est)

Les équipages canadiens

Bobsleigh

Médaillés d’or en bobsleigh à deux, les Canadiens vont tenter de doubler la mise dans l’épreuve à quatre. Le pilote Justin Kripps et ses équipiers ont été les plus rapides à l’entraînement, mais il faudra aussi suivre les équipages de Chris Spring et de Nick Poloniato.

Vendredi 23 février, 20 h (heure de l’Est)

Parrot, McMorris ou Toutant ?

Surf des neiges

Trois Canadiens sont parmi les favoris de l’épreuve de big air en surf des neiges : Maxence Parrot, Mark McMorris et Sébastien Toutant. Il serait étonnant que le Canada ne récolte pas au moins une médaille !

Samedi 24 février, MINUIT (heure de l’Est)

La dernière chance de Harvey

Ski de fond

Champion du monde du 50 km style libre en 2017, Alex Harvey aura sa dernière chance de remporter une médaille olympique la nuit prochaine sur la même distance, mais en style classique.

Samedi 24 février, 1 h 35 (heure de l’Est)

La finale qu’on n’attendait pas

Curling

Les Canadiens ont toujours dominé les compétitions de curling aux Jeux, mais ils ne seront pas de la finale olympique cette nuit, laissant plutôt la place à l’excellente formation suédoise (première de la ronde préliminaire) et aux surprenants Américains.

Samedi 24 février, 6 h (Heure de l’Est)

En groupe !

Patinage de vitesse

La Canadienne Ivanie Blondin s’est souvent approchée du podium depuis le début des Jeux, mais elle aura une dernière chance d’y grimper, demain matin, dans l’imprévisible épreuve en départ groupé. Le Québécois Olivier Jean sera du départ chez les hommes.

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