Mieux comprendre ceux qu’elle conseille
En tant que consultante, je me suis rapidement dirigée vers les communications stratégiques. J’avais le sentiment qu’il me manquait une vision latérale de leurs défis, les leviers de succès et les impératifs de gestion. J’avais besoin de m’élever un peu pour mieux comprendre le monde des affaires.
C’était très exigeant ! Pendant trois ans, ça a pris toute la place. Ma vie sociale en a pris un coup, mais j’investissais en moi. Je devais faire des sacrifices à certains égards. Cela dit, je l’ai réalisé à temps partiel. J’avais déjà acquis une expérience en gestion, mais je n’avais certainement pas tout compris à 27 ans. Si je m’étais coupée du marché du travail pour faire mon MBA à temps plein durant un an, ça n’aurait pas fonctionné. Je devais continuer de bâtir sur le terrain.
Oui, je n’avais pas à me justifier pour partir à 18 h afin d’aller à mes cours, contrairement à certains collègues de classe qui vivaient un grand stress. Et comme je pouvais appliquer au travail les notions que j’apprenais à l’école, je suis devenue le bras droit de ma patronne. Au-delà de ce que j’allais chercher pour mon développement professionnel et personnel, mes études rejaillissaient positivement sur l’organisation.
En macroéconomie, j’ai appris à mieux comprendre l’environnement dans lequel œuvre une entreprise, au-delà des communications que je connaissais. J’ai confirmé l’importance de la gestion des ressources humaines pour assurer le succès d’une entreprise. Par exemple, quand j’accompagne une organisation dans le lancement d’un plan stratégique, j’explique à quel point il est essentiel de bien communiquer le plan à l’ensemble de l’organisation et de mobiliser les employés derrière le plan. Je réalise aussi les nuances des relations stratégiques avec les différents partenaires : syndicats, fournisseurs, concurrents, associations d’industrie, etc.
Quelle voie avez-vous empruntée après votre MBA en 2013 ?
J’ai eu mon bébé au même moment, alors j’ai pris mon congé de maternité. Puis, en 2014, j’ai été nommée à la tête des affaires corporatives chez Citoyen Optimum, pendant quatre ans. Mon MBA s’est révélé très profitable en tant que gestionnaire. Surtout dans le volet de la planification stratégique, avec la croissance très agressive mise en place après le rachat du groupe Cossette par une entreprise chinoise. À l’été 2017, j’ai décidé de me lancer en affaires avec Annick Mongeau et de bâtir un cabinet à notre image.
Chez Citoyen Optimum, j’ai accordé encore plus d’attention aux ressources humaines, au recrutement, à l’intégration et à la motivation quotidienne. Et dans notre cabinet, on s’assure que notre vision d’affaires se traduit en gestes concrets pour que l’entreprise reste fidèle à notre vision. Chaque jour, on se demande si on est encore alignés là-dessus. On a développé un filtre décisionnel en fonction de ce qu’on veut devenir.
Myriam Crevier en bref
Baccalauréat en sciences de la communication et Certification en relations publiques – Université de Montréal
MBA – HEC Montréal
Directrice des relations publiques-AGC Communications (2006-2009)
VP aux affaires corporatives et chef des relations externes – Citoyen Optimum (2009-2017)
Associée au cabinet Annick Mongeau Gestion d’enjeux, affaires publiques (depuis 2017)
Présidente du C.A. du futur Musée pour enfants de Montréal