OPINION

Prévenir une nouvelle crise de l’énergie

Le temps est venu de s’attaquer directement au problème de la consommation énergétique à base de pétrole

L’Iran des mullahs fait la pluie et le beau temps au Moyen-Orient et en contrôle cinq capitales : Beyrouth, Bagdad, Damas, plus récemment Sanaa et bien sûr Téhéran.

Le Liban a cédé aux pressions du Hezbollah soutenu par l’Iran en ce qui a trait à la nomination du président Michel Aoun. L’Iran a noyauté l’Irak de milices chiites qui s’en prennent cruellement aux populations sunnites et notamment à celles qui vivaient dans des territoires dans lesquels le groupe État islamique faisait la loi.

En Syrie, l’Iran a bloqué l’évacuation d’Alep et a continué les bombardements sous prétexte de sauvegarder deux villages chiites encerclés par les rebelles. Les houthis du Yémen ont renversé le gouvernement, reçu des armes iraniennes sophistiquées et s’en sont pris aux navires de guerre américains dans l’océan Indien. En outre, les essais balistiques iraniens se poursuivent et en 2025, l’Iran pourra légalement continuer son enrichissement d’uranium.

Le pari de l’administration Obama a été de vouloir réintégrer l’Iran dans le concert des nations et de rétablir des rapports cordiaux avec ce pays en espérant que le régime se « déradicaliserait ».

Pour donner plus de substance à cette politique de la main tendue, il a bloqué les sanctions que le Congrès voulait imposer au regard des activités iraniennes non reliées au nucléaire bien que sur ce plan, l’Iran ne respecte pas à la lettre l’accord des 5+1 négocié en 2015. Obama a racheté 32 tonnes d’eau lourde de l’Iran après que la quantité de production permise dans l’accord ait été dépassée. Il a autorisé la vente d’avions Boeing et d’avions Airbus (qui comprennent des composantes américaines).

Par contre, il n’a émis aucune demande en ce qui a trait à la cessation d’envoi de milices chiites en Irak et en Syrie bien que ces dernières n’agissent que pour déstabiliser encore plus la région et en réduire encore plus l’influence américaine. Les critiques acides de l’Amérique par les dirigeants iraniens se poursuivent, de même que les rallyes aux cris de « Mort à l’Amérique ».

L’ancien secrétaire d’État américain Henry Kissinger a récemment déclaré : « L’un des plus gros défis que doit affronter le Proche-Orient est celui d’un Iran qui est à la fois impérial et djihadiste. » Si la tendance actuelle se poursuit, les sunnites du Moyen-Orient qui sont témoins du massacre et du nettoyage ethnique des leurs en Syrie prendront conscience qu’ils sont directement menacés. Une coalition militaire de 41 États sunnites a mis sur pied un contingent de 40 000 militaires qui ont entrepris des manœuvres dans le nord de l’Arabie. Un accrochage mineur pourrait vite se transformer en conflit hors de tout contrôle et de tout bon sens.

Un conflit avec l’Iran pourrait faire flamber les prix du pétrole. L’ensemble du monde industrialisé en souffrirait et l’économie mondiale s’en ressentirait. L’Iran qui occupe la partie orientale du détroit d’Ormuz peut perturber ou interrompre ce trafic qui représente 20 % de la production mondiale du pétrole : 17 millions de barils transitent chaque jour par le détroit d’Ormuz. De fait, il suffirait d’y faire échouer un pétrolier ou d’y placer quelques mines pour voir le prix du Brent augmenter.

L’économie d’énergie, une priorité

Dans le cas où les États-Unis décidaient de faire de l’économie d’énergie une priorité nationale, l’exemple américain aurait un effet d’entraînement sur l’ensemble de la planète et il en résulterait un assainissement écologique non négligeable.

Si des mesures d’économie d’énergie efficaces étaient adoptées, notamment dans le domaine du transport – qui compte pour 70 % de la consommation énergétique américaine – , des mesures incitatives d’un coût bien moindre auraient vite fait de réduire le choc d’une éventuelle crise de l’énergie et de réduire substantiellement la consommation pétrolière dans les deux prochaines décennies.

Le temps est venu de s’attaquer directement au problème de la consommation énergétique à base de pétrole par l’action de mesures incitatives faisant la promotion de véhicules électriques, de moyens d’isolation thermique et spécialement d’investissements dans la recherche. 

Relever ce défi devient l’urgence du jour. Les moyens nécessaires seraient bien inférieurs à ceux qui sont investis pour la protection du Golfe, qui coûte 75 milliards par an aux contribuables américains.

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