CHRONIQUE

Verra-t-on la suite de Demain des hommes ?

L’arbitre radio-canadien n’a pas encore tranché à propos de l’avenir des Draveurs de Montferrand. Y aura-t-il une période de prolongation pour cette excellente télésérie sportive sur le passage à l’âge adulte ou une fin de saison écourtée de façon abrupte ?

L’épisode final de Demain des hommes, relayé hier soir, a ouvert plusieurs portes pour un éventuel deuxième chapitre. Les retardataires entendront ici la sirène de l’alerte au divulgâcheur, qui hurle comme celle annonçant un but du joueur étoile Maxime Richer (Pier-Gabriel Lajoie). C’est bon ?

Alors, notre pauvre Maxime se remettra-t-il de la violente mise en échec qui l’a sauvagement sonné ? Le brave Théo Landry (Samuel Gauthier) résistera-t-il à l’appel de la carrière de dur à cuire ? Et Jean-Sébastien Labelle (Antoine Pilon) sauvera-t-il son couple à la dérive ?

La conclusion de cette première saison a injecté un peu d’espoir dans cet univers industriel qui a été sombre cet automne.

L’oncle Yvon Dubé (parfait Alexis Martin) a enfin assumé son rôle de figure parentale auprès des grands ados Théo et Benji McEwan (Alexandre Bourgeois). Et le coach Stéphane Meunier (Émile Proulx-Cloutier, toujours bon) a remis de l’ordre dans sa vie personnelle et dans son vestiaire.

Demain des hommes nous a fait découvrir de beaux personnages, comme la cantinière-infirmière Chloé Bouchard (Marianne Fortier), l’entraîneur bourru, mais pas tant, Robert Dion (Normand D’Amour), ainsi que la médecin mêlée Pascale (Catherine De Léan). J’aurais souhaité que la mère inadéquate de Chloé, campée par Pascale Desrochers, soit plus présente.

Ça faisait du bien, également, de voir tous ces jeunes visages (Juliette Gosselin, Karl Walcott, Joey Scarpellino) dans une série pour adultes à Radio-Canada. Dans l’épisode d’hier, la jeune Roxanne (Sophie Nélisse), que l’on croyait superficielle, gâtée et détachée, a révélé un aspect de personnalité que l’on ne soupçonnait pas : sa grande vulnérabilité.

L’auteur Guillaume Vigneault et le réalisateur Yves-Christian Fournier ont accompli du super boulot sur Demain des hommes. J’ai beaucoup aimé. Un conseil pour une suite potentielle ? Plus de lumière et moins de paysages sorelois déprimants, merci.

La ronde finale de Révolution

L’excellente compétition de danse Révolution de TVA a entamé dimanche sa ronde des finales avec six numéros aussi différents qu’époustouflants. Du gros calibre, vraiment.

Le duo qui a lancé la soirée, Rahmane et Yoherlandy, a été mon préféré avec sa formidable exécution d’un jeu d’ombres complexe. Un gros wow.

Sur la chanson Mon ange d’Éric Lapointe, la prestation du duo Team White, Jean-Philippe et Laurence, et leur révolution symétrique, a reçu le plus gros pointage de cette étape. C’était amplement mérité.

On ne l’écrira jamais assez : le moment Révolution, qui fige un mouvement de chorégraphie précis en 360 degrés, est spectaculaire. Cette technologie pourrait facilement se vendre à d’autres diffuseurs partout dans le monde.

Par contre, six numéros de danse en 1 h 36 min, c’est peu. C’est trop dilué. Pourquoi TVA persiste-t-il à allonger ses émissions, comme Face au mur, alors que des versions resserrées capteraient davantage notre attention ?

Et dans ces séquences cruciales comme dimanche, ça prendrait une animatrice plus impliquée, qui tend le micro aux participants, qui relance les juges, pardon, les maîtres, et qui dirige le trafic. Cat Deeley remplit cette fonction à merveille à So You Think You Can Dance. Je trouve l’égérie Sarah-Jeanne Labrosse encore trop effacée, même si elle intervient plus qu’au départ.

Fini, la télé de jour ?

En débranchant Marina et Entrée principale, Radio-Canada a envoyé vendredi après-midi un signal (de détresse ?) que la télé de jour ne vit pas ses meilleures années.

L’audience du matin et celle de l’après-midi dépérissent. La popularité des services de vidéo en flux continu (dont Netflix) et la surabondance des chaînes spécialisées fragmente l’écoute, ce n’est un scoop pour personne. À TVA, qui compte sur une base de fidèles plus solide, Salut, bonjour et Deux filles le matin résistent à l’érosion.

À Radio-Canada, la direction a sacrifié Marina et Entrée principale pour des raisons qui n’étonneront personne : ces deux productions coûtaient trop cher par rapport à ce qu’elles rapportent en recettes publicitaires. Avoir autant de collaborateurs en ondes, ça augmente la masse salariale.

Marina rejoignait un peu plus de 60 000 personnes par jour, tandis que les chiffres d’écoute d’Entrée principale tournaient autour de 160 000 curieux. C’est peu.

Malgré les coupes, Radio-Canada jure qu’elle n’abandonnera pas les gens qui consomment sa programmation de jour. Les patronnes de la grande tour étudient présentement des propositions moins dispendieuses et plus flexibles, notamment dans les horaires de tournage, pour remplacer les deux émissions sacrifiées. Oui, de nouveaux titres s’ajouteront, mais il risque de ne plus y avoir de barista pour couler des expressos bien tassés.

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