Opinion  Journée internationale des personnes handicapées

Des yeux qui veulent tout dire

Philippe est un enfant handicapé de 15 ans. Avec son diagnostic de paralysie cérébrale sévère, Philippe ne parle pas, est confiné à un fauteuil roulant, ne s’alimente pas seul et est épileptique. En cette Journée internationale des personnes handicapées, alors que l’Organisation des Nations unies (ONU) nous propose de célébrer cette journée sous le thème « Vers une société plus inclusive : accroître le pouvoir d’agir des personnes handicapées », voici une lettre que sa sœur Camille lui a écrite. Celle-ci nous suggère qu’un simple regard a un immense pouvoir d’action.

À toi, mon petit ange gardien,

Qui réussit toujours à me faire sourire, même pour un rien.

Tu es l’incarnation de la force sur Terre, du courage et de l’amour, je prends exemple sur toi, tous les jours.

J’admire cet amour que tu as pour la vie, et ta reconnaissance infinie du cadeau qu’est celle-ci. C’est à toi, mon petit frère, à qui je dois mon incessante persévérance ; tu es ma motivation de vie, mon exemple de survie.

À toi, l’enfant que je vois grandir et qui se bat jour après jour, et qui, malgré tout, réussit à faire ce que beaucoup trouvent impossible : être heureux.

Certains diront que la maladie rend plus fort, d’autres diront qu’elle rend plus faible.

Certains diront qu’il y a toujours de l’espoir, d’autres diront qu’ils n’y voient que du noir.

Mais un jour, en parlant de toi, une personne m’a dit : « Aide-toi et le ciel t’aidera ».

Et j’ai enfin compris ce que toi tu avais compris depuis longtemps ; qu’il n’y a que soi-même d’assez fort pour décider de son propre sort.

À tous ces matins où je réalise que sans toi je ne serais pas moi, sans toi je serais qui ?

À toutes ces fois où je t’ai détesté autant qu’aimé.

C’est ça une relation frère-sœur, et il n’y a rien pour la changer.

À cette complicité que l’on a, qui est si unique, que nul mot n’est assez puissant pour la décrire.

À toutes ces fois où, quand nos regards se croisent, il n’y a place que pour l’espoir. Tu n’as pas besoin de parler pour qu’on partage tout l’amour que l’on a l’un pour l’autre tellement il est vrai. On a juste besoin de nos yeux, des yeux qui veulent tout dire.

À toi qui continueras de rendre mes journées toujours plus belles.

À toi qui m’a appris à profiter de chaque instant de bonheur, qu’ils soient petits ou grands,

À tous ces secrets que tu gardes si précieusement,

À nous deux pour toujours

À nos yeux pour toujours.

À tout notre amour, indéfiniment.

— Ta sœur, Camille

10 %, SVP !

J’aimerais que mon salaire augmente autant que l’inflation selon Hydro-Québec :  plus de 10 % en quatre ans. D’ailleurs, inutile d’augmenter la TVQ, la société d’État s’en charge.

— Nathalie De Serre, enseignante

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