Hockey  Le Canadien

Un problème réglé, deux autres à l’horizon

Après les premières victoires du Canadien, on disait de l’équipe qu’elle jouait de façon impeccable, à l’exception de l’avantage numérique, qui n’allait nulle part. Au point où Michel Therrien aurait dû refuser les pénalités de l’adversaire, comme au football.

Après les matchs de la semaine qui vient de se terminer, on dit plutôt de l’équipe qu’elle a « trouvé une façon de gagner », pour reprendre les mots de l’entraîneur. L’avantage numérique s’est remis en marche, mais le jeu d’ensemble n’était plus aussi impeccable.

C’est bien la preuve qu’une équipe qui excelle à cinq contre cinq dominera nettement plus son adversaire, même si le résultat est moins spectaculaire. Comparez la divertissante – mais imparfaite – victoire de samedi avec celle de 3-0 sur les Rangers de New York le 15 octobre, un match un peu plus pédestre, mais sans grande faille technique.

L’AVANTAGE NUMÉRIQUE DANS LE DROIT CHEMIN

Avec six buts à ses quatre derniers matchs, l’avantage numérique connaît ses meilleurs moments depuis longtemps.

RENDEMENT DE L’AVANTAGE NUMÉRIQUE

17 oct (c. DET)

3 en 5 10 tirs

20 oct (c. STL)

0 en 2 3 tirs

23 oct (c. BUF)

2 en 3 3 tirs

24 oct (c. TOR)

2 en 4 7 tirs

La volonté des petits Brendan Gallagher et David Desharnais de se tenir près de la peinture bleue a joué pour quatre de ces six buts (dans un cas, Gallagher a carrément fini sa route dans le gardien adverse). Dans trois cas, on note aussi que le mouvement des défenseurs à la ligne bleue a contribué à ouvrir le jeu.

Enfin, fait non négligeable, le tir sur réception n’a été utilisé pour aucun de ces six buts. Les quintettes d’avantage numérique avaient parfois tendance à trop rechercher ce jeu.

Cela dit, avant de crier victoire, le Canadien devra prouver que les succès de l’avantage numérique ne sont pas éphémères. La saison dernière aussi, on avait cru, juste avant le match des Étoiles, que l’attaque à cinq avait débloqué. Du 14 au 20 janvier, l’équipe avait inscrit sept buts en quatre matchs dans ces circonstances. Mais après cette séquence, les Montréalais ont présenté un taux de succès de 15,7 % dans les 37 derniers matchs de la saison.

DES TIRS À PROFUSION

On peut dire sans se tromper que l’avantage numérique est le principal problème – et peut-être le seul – qu’a eu à régler Therrien depuis le début de la saison.

Mais les victoires de la dernière semaine en ont fait apparaître deux autres, que le Tricolore voudra régler pendant son périple de trois matchs dans l’Ouest canadien.

D’abord, les tirs au but. Le match de mardi contre les Blues peut toujours passer, puisque le Canadien a tout de même tiré 36 fois en réplique aux 38 de St. Louis. Et les visiteurs n’étaient pas exactement des pieds de céleri. Par contre, quand une équipe accorde 88 tirs en deux matchs aux Sabres et aux Maple Leafs, les deux pires formations de la division Atlantique, voilà qui est moins rassurant pour le CH.

Dans les premiers matchs de la saison, on remarquait justement que le Canadien n’avait plus à se rabattre autant sur son gardien que l’an passé. Souhaitons à Carey Price que ce ne soit pas le retour à la normalité.

THERRIEN TAPE DU PIED

Ensuite, il y a la tenue d’Alexander Semin. Samedi, en fin de match, Therrien l’a une fois de plus cloué au banc pendant que son équipe protégeait une avance. L’entraîneur avait l’habitude de le défendre jusqu’ici, en disant simplement que son remplaçant, Devante Smith-Pelly, excelle défensivement. Mais cette fois, Therrien a souligné, en conférence de presse, que Semin avait commis deux revirements qui ont chacun mené à un but des Maple Leafs.

Le problème dans tout ça, c’est que l’attaquant russe ne remplit pas vraiment la feuille de pointage pour racheter ses erreurs. En neuf matchs jusqu’ici, il a été limité à trois points (dont un but) et 13 tirs.

Therrien doit-il donner à ses 18 joueurs le bénéfice du doute, au moins en attendant la première défaite ? Ou osera-t-il laisser de côté Semin afin d’envoyer un message fort, soit que ses joueurs ne peuvent pas prendre de mauvais plis malgré la séquence de succès ?

Dossier délicat, s’il en est un.

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