L’Impact

Vivement le mois de mai

Rarement dans son histoire l’Impact aura-t-il connu un mois aussi cauchemardesque que ce mois d’avril qui s’achève. Le bilan est sans appel : c’est un zéro pointé en ce qui concerne les points récoltés avec, comme statistique particulièrement éloquente, 16 buts encaissés en quatre rencontres. À ce rythme, le onze montréalais se dirige vers une saison de plus de 90 buts accordés…

On imagine que cette cadence assez unique dans l’histoire de la MLS ne se poursuivra pas, mais, en attendant, le mois d’avril a confirmé la place de l’Impact dans la hiérarchie de la MLS. Hier, l’opposition était flagrante entre un Atlanta United symbole des nouveaux clubs qui dépensent aussi fortement qu’intelligemment et un Impact dont le début de reconstruction est particulièrement pénible.

Cela a débouché sur une défaite montréalaise de 4 à 1 face à des Géorgiens qui ont complètement dominé le match.

Compte tenu de la forme du moment et des effectifs à sa disposition, l’entraîneur-chef Rémi Garde a fait le choix du pragmatisme avec un bloc bas et regroupé. « On a fait ce qu’on a pu, avec nos moyens, face à cette équipe », a-t-il lâché après le match. Cela manque certes d’éclat, voire d’ambition, mais l’Impact pouvait-il faire autrement face à l’un des favoris pour soulever la Coupe MLS ?

Le plan a d’ailleurs fonctionné pendant près de 70 minutes, jusqu’à ce que la fin de match prenne les allures d’un dur retour à la réalité avec quatre buts encaissés, dont trois sur coup de pied arrêté.

« Je ne pense pas que le score final traduise l’effort que nous avons fourni dans ce match. Atlanta est une bonne équipe et si on défend comme ça trop longtemps, elle va obtenir ce genre de chance. »

— Evan Bush

Dans cette période pénible, Garde s’accroche évidemment aux signes positifs, à défaut de résultats concluants. Contre le Los Angeles FC, le week-end dernier, il avait regretté certaines mauvaises attitudes ponctuelles et pesté contre le manque de cohésion. Hier au moins, les Montréalais ont longtemps affiché de la solidarité et ont multiplié les efforts face à un adversaire reconnu pour sa qualité offensive.

« L’équipe a montré un courage collectif et une envie de défendre qui étaient magnifiques. On n’est pas récompensés, mais c’est quelque chose qu’on n’avait pas assez vu jusqu’à présent. C’est une bonne base pour les prochains matchs. Il n’y a jamais de plaisir dans la défaite, mais s’il doit y en avoir un, c’est celui d’avoir montré que lorsqu’on défend tous ensemble, on est difficiles à battre. »

Manque d’opportunisme

Avant que la logique ne se fasse respecter, l’idée d’un hold-up a bel et bien flotté au Mercedes-Benz Stadium. Outre le travail défensif, l’autre ingrédient face à un adversaire nettement supérieur est de savoir profiter de toutes les occasions.

Après quelques bons arrêts de Bush dans les premières minutes, Saphir Taïder – comme il l’avait fait au cours des matchs préparatoires – a ouvert la marque après une bonne course dans la surface.

Avec 27,1 % de possession et 58 passes seulement dans le dernier tiers, l’Impact se devait de maximiser la moindre demi-occasion.

En début de deuxième mi-temps, Alejandro Silva, bien plus dangereux sur l’aile dans ce 4-3-3, a même eu la balle du 2 à 0 à la suite d’une contre-attaque.

« Je regrette que l’on n’ait pas mis ce but. C’est dommage, ça nous aurait donné encore plus de force, mais l’idée aujourd’hui est de retenir ce qu’on a fait de bien. L’état d’esprit était aussi très bon. »

— Alejandro Silva

Atlanta est revenu à la hauteur de l’Impact après un penalty – le sixième accordé par l’Impact en 2018 – transformé par Miguel Almirón (70e). Le Paraguayen a ensuite inscrit un deuxième but (84e), tandis que Kevin Kratz s’est offert un doublé grâce à deux magnifiques coups francs (78e et 90 + 4e).

« La seule chose qu’on puisse faire, c’est d’éviter de faire des fautes ou de causer des penaltys. C’est dommage parce qu’on est un peu impuissants face à ces buts-là et qu’on méritait beaucoup mieux, a estimé Samuel Piette. On n’a pas concédé beaucoup de frappes, de centres, et on était souvent là pour les deuxièmes ballons. »

Mine de rien, l’Impact a maintenant encaissé plus de 50 % de ses buts dans les 20 dernières minutes de ses rencontres. Garde, qui a effectué son premier changement à la 78e minute, hier, a-t-il trop tardé ? Peut-être, mais cela témoigne aussi du manque de solutions sur le banc. En guise de comparaison, Tata Martino pouvait compter sur d’anciens joueurs de Bundesliga (Kratz) ou de première division argentine.

L’Impact espère maintenant que le mois de mai sera porteur de meilleures nouvelles. Cela débutera samedi prochain face au Revolution de la Nouvelle-Angleterre.

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